Prix du président de la République pour la littérature et la langue arabe : Six lauréats récompensés
Le Premier ministre Sifi Ghrieb a présidé jeudi au Centre international de conférences Abdelatif-Rahal d’Alger la cérémonie de remise du Prix du président de la République pour la littérature et la langue arabe, marquant ainsi le lancement d’une distinction destinée à valoriser la recherche scientifique et la création littéraire en langue arabe. Cette première édition, qui coïncide avec la Journée mondiale de la langue arabe, a récompensé six lauréats dans les domaines de l’épanouissement linguistique et de la créativité littéraire, sur 225 œuvres en compétition.
Chargé par le président Abdelmadjid Tebboune de présider cette cérémonie, le Premier ministre était entouré de membres du Gouvernement, du président du Haut conseil de la langue arabe Salah Belaïd, du recteur de Djamaâ El-Djazaïr Cheikh Mohamed Maâmoun Al Kacimi Al Hoceini, ainsi que d’enseignants universitaires, de chercheurs, d’intellectuels et de représentants de la communauté littéraire et scientifique. Le HCLA a profité de l’occasion pour honorer le président de la République en reconnaissance de ses efforts soutenus pour la promotion de la langue arabe, distinction que le Premier ministre a reçue en son nom. Dans son allocution, le président du Haut conseil de la langue arabe a salué l’attention particulière portée par le chef de l’État à la langue arabe, estimant que la création de ce prix constitue « un acquis qualitatif pour la culture nationale, reflétant la place qu’occupe la langue arabe dans les politiques de l’État ». Il a également souligné l’importance de cette distinction dans la promotion de la créativité et l’encouragement de la recherche scientifique au service de la langue arabe. Ce nouveau prix présidentiel vise des objectifs ambitieux : promouvoir l’utilisation de la langue arabe dans les échanges administratifs et dans les domaines éducatif, scientifique, culturel et technologique, encourager la recherche scientifique et la création littéraire, et soutenir la traduction vers la langue arabe. Sa création reflète l’attention particulière portée par l’État algérien à la langue arabe, considérée comme l’un des piliers de l’identité nationale, mais aussi comme un outil essentiel dans l’acquisition du savoir, la promotion de la recherche scientifique et l’encouragement de la créativité. Dans le domaine de l’épanouissement de la langue arabe, le jury a récompensé trois travaux lexicographiques et linguistiques. Le chercheur Seddik Boutiouta a décroché le premier prix pour la réalisation d’un glossaire des satellites. Le deuxième prix est revenu à Lakhdar Far pour son dictionnaire dédié au secteur du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique. Quant au troisième prix, il a été attribué à Ali Kechroud pour la réalisation d’un guide des règles de l’orthographe. Le domaine de la littérature et de la créativité a également consacré trois lauréats. L’écrivaine Baba Hanni Nanna a remporté le premier prix dans la catégorie du roman pour son ouvrage « Nirya ». La poétesse Fatima Gherbi a été primée dans la catégorie de la poésie pour son recueil « Banat El-Djyad », tandis que le prix dans la catégorie de la nouvelle est revenu à Hafida Mimi pour son recueil « Mamnoue Ramy El-Amchadj ». Toutefois, le jury a annoncé la non-attribution des prix dans les domaines de la domiciliation des connaissances et de la traduction, précisant que « les œuvres soumises n’étaient pas à la hauteur du Prix du président de la République pour la littérature et la langue arabe ». Cette exigence témoigne de la volonté d’imposer des standards élevés pour cette distinction présidentielle.
Les lauréats ont exprimé leur gratitude et leur fierté. Seddik Boutiouta, premier prix dans le domaine de l’épanouissement de la langue arabe, s’est déclaré fier de cette distinction qui lui donne, a-t-il affirmé, un « fort élan pour poursuivre la recherche au service de la langue arabe ». Selon lui, ce prix va « inciter les chercheurs dans divers domaines à enrichir les bibliothèques nationale et arabe par des travaux algériens servant la langue arabe dans plusieurs spécialités ». La poétesse Fatima Gherbi a estimé que cette distinction revêt une « profonde symbolique », car étant placée « sous le haut patronage du président de la République et la supervision du Haut Conseil de la langue arabe ». Elle considère ce prix comme une « valeur ajoutée » à son parcours poétique encourageant à « davantage de créativité ». La nouvelliste Hafida Mimi a quant à elle loué l’initiative du président de la République en faveur de la littérature et de la langue arabe, voyant dans la consécration de son recueil de nouvelles une « grande reconnaissance » pour son parcours littéraire. Le président du jury scientifique, Mohamed Tahrichi, a indiqué qu’une « méthodologie claire a été adoptée pour évaluer les travaux présentés, reposant sur les principes d’intégrité et d’objectivité, et s’appuyant sur des critères précis tenant compte de la qualité, de l’innovation et de la valeur littéraire et intellectuelle de ces œuvres ».
En marge de la cérémonie, le Premier ministre a visité une exposition consacrée aux productions intellectuelles et littéraires ainsi qu’aux timbres-poste dédiés à la littérature et aux écrivains. Par ailleurs, le ministre de la Poste et des Télécommunications Sid Ali Zerrouki et le président du Haut conseil de la langue arabe ont signé une convention portant émission d’un timbre-poste dédié à cet événement, marquant ainsi symboliquement l’importance accordée à cette première édition du Prix du président de la République pour la littérature et la langue arabe.
Mohand Seghir

