Forum Afrique-Russie : L’Algérie s’engage pour un partenariat ambitieux
Le ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a réaffirmé samedi au Caire l’engagement de l’Algérie à contribuer à la concrétisation des priorités du partenariat africano-russe, lors de la deuxième édition du forum ministériel consacré à cette coopération stratégique. Dans son intervention, Ahmed Attaf a souligné que les priorités de ce partenariat « s’alignent en apparence et en substance avec les objectifs de l’Agenda africain 2063 dans ses différents contenus et dimensions », incluant les aspects politiques, sécuritaires, économiques et sociaux. Le ministre a estimé que le forum 2025 constitue « une nouvelle pierre dans l’édifice du partenariat africano-russe », exprimant sa confiance dans l’exploration des perspectives prometteuses de cette coopération. Sur le plan politique, le chef de la diplomatie algérienne a insisté sur l’importance de l’accord africano-russe pour contribuer à l’achèvement du processus de décolonisation, particulièrement sur le continent africain. Il a rappelé que l’Algérie a accueilli début décembre une conférence internationale pour criminaliser juridiquement et sans ambiguïté le colonialisme. « Nous soutenons fermement l’idée de créer une journée internationale de lutte contre ce fléau odieux », a-t-il déclaré.
Ahmed Attaf a salué le renouvellement de l’engagement africano-russe en faveur du principe des solutions africaines aux problèmes africains, face à l’aggravation des menaces terroristes au niveau continental et à l’escalade des foyers de tension et de conflits. Selon lui, le partenariat doit viser à « soutenir les capacités nationales, rejeter les ingérences extérieures et promouvoir les approches politiques et les solutions pacifiques ». Sur le volet économique, le ministre s’est félicité de la croissance du niveau des échanges commerciaux africano-russes, tout en appelant à la nécessité de permettre aux États africains de rattraper leur retard dans la réalisation des objectifs de développement durable. Il a plaidé pour une action commune afin d’éviter que le continent ne soit distancé dans les révolutions en cours dans les domaines de la digitalisation, de la robotique, des nanotechnologies, de l’intelligence artificielle et des énergies renouvelables.
Concernant la gouvernance institutionnelle globale, Ahmed Attaf a fait référence à l’appréciation de l’Algérie vis-à-vis de l’entente africano-russe visant à établir « une représentation plus équitable des Africains » au Conseil de sécurité de l’ONU et à renforcer la représentation du continent africain dans les institutions bancaires, monétaires et commerciales internationales. Le ministre a également exprimé la conviction de l’Algérie que le partenariat africano-russe a atteint un niveau de maturité qui le qualifie pour devenir « un affluent majeur dans le processus de construction d’un ordre international plus juste et plus équitable ». Il a envisagé un système fondé sur le droit international comme « un arbitre impartial devant lequel toutes les nations sont égales », un système basé sur le multilatéralisme comme « approche participative n’excluant aucune nation » et valorisant le rôle de l’Organisation des Nations unies. Selon Ahmed Attaf, cela permettrait de créer « un espace rassembleur pour résoudre les différends et unifier les efforts en vue de réaliser la paix, la sécurité et la prospérité ».
Chokri Hafed

