La CAF opère des changements historiques : Une CAN tous les 4 ans !
Le Comité exécutif de la Confédération africaine de football a décidé à Rabat de faire passer la Coupe d’Afrique des Nations d’une périodicité biennale à quadriennale, tout en créant une nouvelle Ligue des Nations africaines qui verra le jour en 2029.
Réuni vendredi à Rabat à la veille du coup d’envoi de la CAN 2025, le Comité exécutif de la Confédération africaine de football a pris des décisions qui bouleversent profondément le paysage du football continental. La plus importante d’entre elles concerne la Coupe d’Afrique des Nations, qui ne se tiendra désormais plus tous les deux ans mais tous les quatre ans, s’alignant ainsi sur le modèle de la Coupe du monde de la FIFA et du Championnat d’Europe de l’UEFA. Après l’édition 2026, la prochaine CAN est programmée en 2028, puis en 2032, avant de se poursuivre en 2036. Ce changement s’inscrit dans la volonté de restructurer le football sur le continent africain afin que son « calendrier dans le monde soit davantage harmonisé », a déclaré Patrice Motsepe lors d’une conférence de presse à la veille du coup d’envoi de la CAN 2025. « En 2027 nous irons en Tanzanie, au Kenya et en Ouganda (les trois pays organisateurs, ndlr) et la CAN suivante aura lieu en 2028 », a expliqué le patron de la CAF . Cette mesure vise, selon l’instance dirigeante du football africain, à offrir davantage de stabilité aux clubs et aux sélections nationales, tout en revalorisant l’événement phare du continent. Cette décision était attendue depuis plusieurs années, tant les difficultés s’étaient accumulées autour de l’organisation de la compétition. Les pays candidats à l’accueil du tournoi peinent régulièrement à respecter le cahier des charges exigeant imposé par la CAF, obligeant l’instance à des changements de dernière minute qui nuisent à la crédibilité de l’événement. Par ailleurs, la tenue biennale de la CAN en pleine saison européenne a continué à susciter la grogne des grands clubs du Vieux Continent, qui ne conçoivent plus de se séparer de leurs internationaux africains au beau milieu de la saison, au moment crucial des championnats nationaux et des compétitions européennes. Cette friction permanente entre calendriers africain et européen avait fini par ternir l’image de la compétition et créer des tensions diplomatiques entre la CAF et les ligues européennes. Le passage à une périodicité quadriennale apparaît donc comme la décision la plus sage pour apaiser ces tensions et, surtout, rehausser le prestige d’une compétition qui mérite davantage de considération sur la scène internationale.
Mais les changements ne s’arrêtent pas là. La CAF a également annoncé le lancement d’une nouvelle compétition réservée aux sélections nationales : la Ligue des Nations africaines, qui se tiendra tous les deux ans à partir de 2029. « Après la Coupe du monde des clubs de la FIFA en 2029, nous aurons la première Ligue des Nations africaines… avec plus de prize-money, plus de ressources, plus de compétition », a détaillé Patrice Motsepe.
Cette compétition, qui ressemble trait pour trait à la Ligue des Nations européennes créée par l’UEFA en 2018, vient combler le vide laissé par l’espacement de la CAN. Force est de constater que la CAF n’a rien inventé avec cette formule, se contentant de calquer le modèle européen et de s’aligner sur le calendrier international dicté par la FIFA. Néanmoins, cette nouvelle compétition devrait offrir aux équipes nationales africaines davantage de matches officiels de qualité, permettant ainsi aux sélections de maintenir un rythme compétitif régulier et aux joueurs de se mesurer plus fréquemment à leurs homologues du continent.
Autre modification importante décidée lors de cette réunion du Comité exécutif, la Mauritanie quitte désormais la zone Afrique de l’Ouest pour intégrer la zone Afrique du Nord. En rejoignant une zone comprenant traditionnellement l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, l’Égypte et la Libye, la Mauritanie se retrouvera confrontée à un niveau de compétition relevé, mais bénéficiera également d’une proximité géographique plus cohérente. Cette décision pourrait également avoir des répercussions sur les suffrages et les rapports de force au sein des instances dirigeantes de la CAF, où les blocs régionaux jouent un rôle non négligeable dans les prises de décisions stratégiques.
M. Dahleb

