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Pétrole : Le brut américain sous les 70 dollars !

Les cours du brut ont atteint un nouveau plus hier plombés par les craintes du la croissance et la demande, et ce, malgré une nouvelle baisse des stocks américains. Les cours du baril US ont même glissé en-dessous des 70 dollars pour la première fois depuis le mois de mars. 

Vers 15H00 GMT, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, abandonnait 4,17% à 68,67 dollars, une première depuis fin mars. Son équivalent européen, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, perdait 3,93% à 72,36 dollars.  « Dans l’ensemble, le marché du brut ces derniers jours est envahi par un sentiment baissier causé par la crise bancaire qui se conjugue avec une autre hausse des taux de la banque centrale américaine ce qui pourrait résulter en une récession ralentissant la demande de brut », a estimé Andy Lipow de Lipow Oil Associates.  « Les inquiétudes concernant le secteur bancaire américain ont refait surface à la suite de la deuxième plus grande faillite bancaire aux États-Unis depuis la crise de 2008 », explique de son côté Stephen Brennock, analyste de PVM Energy. Les autorités et acteurs du secteur bancaire espéraient que le rachat de First Republic par JPMorgan lundi sonnerait, au moins temporairement, la fin des remous dans le monde de la finance mais les banques régionales restaient sous pression à Wall Street. « Dans le même temps, une nouvelle hausse des taux d’intérêt se profile à l’horizon », rappelle l’analyste. Le marché s’attend en effet à ce que la Réserve fédérale américaine (Fed) procède à une hausse d’un quart de point de pourcentage mercredi à l’issue de sa réunion de politique monétaire, pour contrer l’inflation. Une politique monétaire plus stricte pourrait peser sur la première économie mondiale en renchérissant le coût du crédit pour les ménages et pour les entreprises. De quoi accentuer les risques de récession, et donc de baisse de la demande de pétrole. « S’il existe un actif mondial dont on peut dire qu’il est particulièrement sensible aux craintes de récession, c’est bien le pétrole », affirme Jameel Ahmad, analyste chez CompareBroker.io. Des signaux négatifs sur la croissance économique de la Chine ajoutent aux appréhensions générales sur la conjoncture mondiale, soulignent les analystes d’Energi Danmark. L’indice d’activité des directeurs d’achat (PMI) en Chine, reflet de la santé du monde industriel, s’est en effet contracté en avril, selon des données officielles publiées dimanche.

Des signaux négatifs qui pèsent sur le marché, malgré la baisse des stocks US. En effet, selon selon les chiffres publiés hier par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), les réserves commerciales de pétrole brut ont de nouveau accusé une baisse plus importante que prévu, la semaine dernière aux Etats-Unis.

Lors de la semaine achevée le 28 avril, les stocks commerciaux américains ont reculé de 1,3 million de barils à 459,6 millions de barils alors que les analystes misaient sur une réduction médiane moindre de 500.000 barils, selon un consensus établi par l’agence Bloomberg.

R.E.

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