Transport maritime : Le port de Djen-Djen vise 130 000 conteneurs à l’horizon 2026
Le port de Djen-Djen ambitionne d’atteindre une capacité de 130 000 conteneurs et de traiter 10 millions de tonnes de marchandises d’ici 2026, dans le cadre d’un vaste programme de modernisation et d’extension présenté jeudi lors d’une journée d’étude consacrée au développement de cette infrastructure portuaire stratégique. Cette annonce a été faite lors d’une rencontre organisée en coordination avec les services de la wilaya de Jijel, en présence du wali Ahmed Meguellati et de représentants de nombreux secteurs liés à cette infrastructure. La journée d’étude, ayant pour thème « Le port de Djen-Djen, un pôle prometteur pour le développement économique, réalités et perspectives », a permis de mettre en lumière les ambitions affichées pour faire de ce port un pilier majeur de l’économie nationale et un acteur incontournable du trafic maritime méditerranéen. Lors de son allocution, le wali de Jijel a souligné que cette rencontre visait à mettre en lumière le rôle stratégique du port dans le soutien à la dynamique économique et à débattre des perspectives de son développement et du renforcement de ses capacités logistiques. L’objectif affiché est clair : promouvoir l’investissement, créer des richesses et des emplois, et soutenir un développement économique durable à l’échelle locale et nationale. Ahmed Meguellati a insisté sur le fait que les programmes prévus pour les prochaines années permettront au port d’occuper une place centrale en tant que centre logistique régional apte à renforcer le commerce et à soutenir les exportations du pays. Au cœur de cette stratégie de développement figurent plusieurs projets d’envergure qui transformeront radicalement les capacités du port. Le plus important d’entre eux concerne la réalisation d’un terminal à conteneurs de 1 500 mètres de long, d’une capacité impressionnante de deux millions de conteneurs par an. S’y ajoute la construction d’un terminal minéralier capable de traiter sept millions de tonnes de minerais annuellement. Ces deux infrastructures majeures constituent le socle sur lequel repose l’ambition de faire de Djen-Djen l’un des ports les plus performants du bassin méditerranéen et d’Afrique.
Le wali a également évoqué un projet d’extension du port sur une superficie de 350 hectares, qui viendra s’ajouter aux 210 hectares actuels de la structure portuaire. Plus ambitieux encore, il a annoncé la création d’une zone franche à caractère industriel et commercial sur une superficie estimée à 1 500 hectares. Cette zone franche devrait constituer un levier décisif pour attirer les investisseurs étrangers et développer des activités industrielles et commerciales à forte valeur ajoutée, en profitant des avantages fiscaux et douaniers inhérents à ce type de dispositif. Le port de Djen-Djen dispose d’atouts considérables qui justifient ces ambitions. Situé dans la commune de Taher, à dix kilomètres à l’est du chef-lieu de la wilaya de Jijel, au centre-est de la côte algérienne, il bénéficie d’une position géographique exceptionnelle, à moins de 50 miles nautiques de la route maritime reliant le canal de Suez au détroit de Gibraltar, l’une des voies maritimes les plus fréquentées au monde. Cette localisation stratégique en fait une porte d’entrée naturelle vers la Méditerranée et constitue un avantage compétitif majeur pour le développement du commerce international.La structure portuaire dispose actuellement de la capacité d’accueillir des navires de 6 000 équivalents vingt pieds (EVP), ce qui lui permet de recevoir des porte-conteneurs de taille moyenne. Sa proximité immédiate avec l’aéroport international de Jijel et la gare ferroviaire fait de cette zone un pôle multimodal d’échanges de marchandises et de voyageurs par excellence. Cette multimodalité constitue un atout essentiel pour optimiser la chaîne logistique et réduire les coûts de transport.
Le port bénéficie également d’une ligne ferroviaire qui le relie directement au complexe sidérurgique de Bellara à El Milia, facilitant ainsi l’acheminement des matières premières et des produits finis. Cette connexion ferroviaire devrait prendre encore plus d’importance avec l’achèvement prochain de la pénétrante autoroutière qui reliera Djen-Djen à l’échangeur d’El Eulma dans la wilaya de Sétif, permettant ainsi une liaison directe avec l’autoroute Est-Ouest, épine dorsale du réseau routier national.
Selon les sources portuaires présentes lors de la journée d’étude, un important plan de développement a été élaboré à travers des programmes d’investissement prometteurs visant à faire du port un pôle stratégique pour les différentes activités portuaires et un pilier du développement économique du pays. Ces programmes s’inscrivent dans une vision à long terme qui tient compte des évolutions économiques que connaît l’Algérie et de la nécessité de diversifier son économie en développant les exportations hors hydrocarbures.
Le wali a tenu à rappeler l’intérêt porté par les pouvoirs publics à cette infrastructure, soulignant leur volonté de hisser le port de Djen-Djen au rang de pilier important de l’économie nationale et d’en faire une porte vers les pays méditerranéens et du monde. Cette ambition s’inscrit dans la stratégie nationale de développement des infrastructures portuaires et de positionnement de l’Algérie comme hub logistique régional.
Avec l’ensemble de ces atouts et les investissements prévus, le port de Djen-Djen dispose de toutes les cartes en main pour concrétiser son ambition de devenir non seulement le plus important port d’Algérie, mais également l’un des ports majeurs du bassin méditerranéen et d’Afrique, capable de rivaliser avec les grands ports de la région.
Sofia Chahine

