Conseil de sécurité de l’ONU : L’Algérie consolide son leadership diplomatique
La présidence tournante algérienne du Conseil de sécurité de l’ONU en décembre 2025 a confirmé le rôle central de l’Algérie dans l’architecture diplomatique internationale, démontrant sa capacité à fédérer les consensus sur les dossiers africains et arabes tout en s’imposant comme force de proposition sur les grands enjeux sécuritaires mondiaux. Sous les instructions du président de la République Abdelmadjid Tebboune, Alger a multiplié les initiatives diplomatiques, convoquant des réunions d’urgence sur plusieurs théâtres de crise et initiant des débats inédits sur des thématiques stratégiques pour le continent africain et le monde arabe. Durant ce mois de présidence, l’Algérie a mobilisé l’ensemble de ses ressources diplomatiques pour porter les préoccupations du Sud global au sein de l’instance décisionnelle suprême des Nations unies. Agissant simultanément en sa qualité de membre non permanent du Conseil de sécurité et au sein du groupe A3+, qui rassemble les pays africains membres du Conseil, la diplomatie algérienne est parvenue, grâce à sa force de conviction et son approche basée sur la concertation, à inscrire à l’agenda plusieurs crises longtemps négligées par la communauté internationale.
La cause palestinienne a naturellement occupé une place centrale dans l’action diplomatique algérienne. En trente jours seulement, l’Algérie a réussi à convoquer plusieurs réunions d’urgence portant notamment sur l’impératif de consolider le cessez-le-feu en vigueur dans la bande de Ghaza, sur les difficultés rencontrées par l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, ainsi que sur la situation dramatique des enfants dans l’enclave palestinienne. Ces initiatives ont permis, à chaque occasion, d’atténuer la détresse des populations et de leur redonner espoir face à l’ampleur de la tragédie humanitaire. Conformément aux instructions fermes du président Tebboune faisant de la question palestinienne « la priorité absolue » de l’Algérie au Conseil de sécurité, la mission diplomatique algérienne à New York n’a ménagé aucun effort pour défendre cette cause juste, malgré les vétos successifs qui ont bloqué certaines de ses initiatives les plus ambitieuses.
Sur le dossier libyen, les efforts algériens se sont révélés particulièrement fructueux en arrachant ce que les observateurs qualifient d’accord historique permettant à l’Autorité libyenne d’investissement de réinvestir les avoirs libyens gelés dans les institutions financières internationales. Une décision obligeant également le Comité des sanctions sur la Libye à informer les autorités libyennes de toutes les correspondances relatives aux avoirs gelés a été adoptée, marquant une avancée significative dans la normalisation de la situation économique du pays voisin.
S’agissant des crises syrienne, yéménite, soudanaise et libanaise, la délégation algérienne est parvenue, après avoir pesé de tout son poids dans les négociations, à convaincre les membres du Conseil de sécurité de l’importance de soutenir les processus politiques initiés par les peuples de ces pays, en vue d’amorcer une nouvelle ère loin de toute ingérence étrangère. Cette approche respectueuse de la souveraineté des États et des aspirations populaires constitue une signature diplomatique algérienne qui trouve un écho grandissant au sein de la communauté internationale.
Dans le cadre du groupe A3+, l’Algérie a également convoqué des réunions et consultations sur la situation en Colombie, en République démocratique du Congo et en Haïti, mettant en avant à chaque occasion l’impératif de privilégier les voies diplomatiques et le dialogue pour apaiser les tensions. Cette approche pacifiste et multilatéraliste traduit la vision algérienne d’un monde débarrassé des logiques de confrontation et d’unilatéralisme.
Parallèlement à ces efforts de médiation sur les conflits en cours, l’Algérie, voix écoutée et respectée par ses pairs, a initié des réunions inédites sur des thématiques clés cernant directement les défis guettant son espace géographique naturel, à savoir l’Afrique et le monde arabe. La réunion de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme en Afrique, présidée par le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, était particulièrement attendue par la communauté internationale eu égard à l’expérience algérienne en la matière.
Cette rencontre a permis aux délégations ministérielles présentes de s’imprégner de l’approche algérienne axée sur l’impératif de traiter simultanément les manifestations du phénomène terroriste et ses causes profondes, tout en articulant les différents aspects du développement et de la sécurité. L’approche algérienne a été saluée à l’unanimité par les ministres africains ayant pris part aux travaux, remerciant le Président Tebboune pour ses efforts ainsi que son rôle efficace dans la fédération des démarches continentales dans le domaine de la lutte contre ce fléau qui continue de menacer la stabilité de nombreuses régions du continent.
La réunion sur le renforcement de la coopération entre la Ligue arabe et l’organe exécutif de l’ONU, également présidée par Ahmed Attaf, a permis de mettre en évidence l’urgence de consolider et de valoriser l’action diplomatique arabe et onusienne en faveur de la paix, de la sécurité et de la prospérité dans la région arabe. Les participants ont souligné les répercussions négatives de l’exclusion de certaines questions de l’équation de la paix régionale, estimant que le système international a besoin de cette relation complémentaire, raison d’être du multilatéralisme et l’un de ses principaux vecteurs.
Au-delà des résultats concrets obtenus, cette présidence algérienne du Conseil de sécurité marque une étape supplémentaire dans l’affirmation du leadership diplomatique de l’Algérie sur la scène internationale. L’Algérie démontre qu’elle a la capacité de peser sur les grands équilibres mondiaux lorsque l’action diplomatique est guidée par des principes clairs, une vision cohérente et une détermination sans faille à défendre les causes justes. Cette performance diplomatique renforce également la crédibilité de l’Algérie comme interlocuteur incontournable sur les dossiers africains et arabes, consolidant son statut de puissance régionale stabilisatrice dans un environnement géopolitique marqué par de multiples turbulences.
Salim Amokrane

