Face aux tentatives de déstabilisation : L’amazighité, un pilier de la cohésion nationale
Dans un contexte marqué par les défis contemporains et les tentatives de division, avec force la place centrale de l’amazighité dans l’identité nationale et la cohésion sociale a été réaffirmée avec force.
La conférence organisée dimanche à Alger par le ministère de la Communication et le Haut-Commissariat à l’Amazighité a constitué une tribune de haut niveau pour rappeler que la langue amazighe, loin d’être un facteur de fragmentation, demeure un ciment essentiel de l’unité nationale. Le ministre de la Communication, Zoheir Bouamama, a qualifié cette rencontre d’occasion pour « renforcer le lien entre les médias nationaux et la langue amazighe, considérée comme la langue des racines et des ancêtres, qui représente le réceptacle de la mémoire collective de la Nation algérienne ». Il a inscrit cette initiative dans « la démarche nationale lancée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, visant à donner à la langue amazighe sa véritable valeur et à œuvrer pour sa promotion en tant que composante authentique de l’identité nationale ».
Le ministre a souligné que la langue amazighe constitue, aux côtés de la langue arabe et de l’Islam, l’un « des piliers de l’identité nationale, une source de force et un patrimoine glorieux et authentique ». Elle « a été et restera un lien solide de l’unité nationale, un pont réunissant les différentes composantes de l’identité nationale et un levier essentiel de la personnalité nationale imprégnée des valeurs de coexistence, de solidarité et d’entraide », a-t-il affirmé.
L’enjeu de la cohésion nationale se dessine précisément dans cette capacité à embrasser la diversité culturelle et linguistique de l’Algérie. M. Bouamama a insisté sur le fait que l’unité nationale réside dans « le respect, le renforcement et la mise en valeur de cette riche diversité ». Il a rendu hommage au « rôle important » du Haut-Commissariat à l’Amazighité dans « la promotion de cette langue et sa préservation dans toutes ses variantes linguistiques, contribuant ainsi à la sauvegarde de la diversité culturelle dont l’Algérie est fière ». Face aux manœuvres visant à instrumentaliser les différences pour semer la discorde, le ministre a adressé un message ferme, affirmant que l’unité nationale est « plus forte que les manœuvres des haineux, plus sincère et plus élevée que leur vacarme et leurs calculs étriqués ». Il a martelé que « quiconque mise sur la division des Algériens se trompe lourdement, a déjà perdu et ne gagnera jamais leur confiance ».
Le secrétaire général du Haut-Commissariat à l’Amazighité, Si El Hachemi Assad, a expliqué que l’organisation de cette conférence s’inscrivait dans « une dynamique nationale continue visant la promotion de la langue amazighe et le renforcement de son usage, en cohérence avec la Constitution », ainsi que dans « l’ouverture d’un espace sérieux de partage des connaissances sur le parcours de cette langue, tant du point de vue de la prise en charge institutionnelle que de sa place au sein du champ cognitif scientifique et médiatique ».
M. Assad a souligné que cette rencontre permettait de mettre en avant « les acquis réalisés par la langue amazighe sur les plans constitutionnel, académique et professionnel », « de les valoriser, de les évaluer de manière objective et d’ouvrir un débat constructif en vue de poursuivre leur élargissement ». Il a mis en exergue le rôle des deux langues nationales dans « le renforcement de l’appartenance collective », précisant que « leur préservation demeure un symbole vivant de l’unité nationale et reflète l’attachement de l’Algérie à son identité et diversité culturelle ».
Le responsable du HCA a également salué « les efforts considérables » déployés par l’État pour la généralisation de la langue amazighe à travers le territoire national, relevant l’augmentation du nombre d’enseignants de cette langue dans les trois cycles de l’enseignement dans l’ensemble des wilayas.
Cette dynamique s’accompagne d’une réflexion approfondie sur la place de l’amazighité dans le champ médiatique. La signature d’une convention-cadre entre le ministère de la Communication et le Haut-Commissariat à l’Amazighité ouvre de nouvelles perspectives pour assurer une présence accrue de cette langue dans le paysage médiatique national, contribuant ainsi à sa normalisation et à son rayonnement.
La célébration prochaine du nouvel an amazigh et la remise du Prix du président de la République de la langue et de la littérature amazighes à Béni Abbès illustrent cette volonté de faire de l’amazighité un patrimoine vivant, célébré et transmis. Ces initiatives portent un message fort : l’Algérie assume pleinement la richesse de son identité plurielle et en fait un atout face aux défis de l’heure.
Malik Meziane

