Narcotrafic depuis le Maroc : Une menace persistante pour la sécurité nationale
Les services de sécurité ont réalisé une série d’opérations d’envergure contre le trafic de drogue en provenance du Maroc, démantelant plusieurs réseaux criminels et saisissant des quantités impressionnantes de substances narcotiques, révélant l’ampleur d’une menace réelle et palpable qui pèse sur la sécurité nationale et la santé publique. Ces opérations qualitatives témoignent de l’intensification du narcotrafic transfrontalier orchestré depuis le royaume chérifien vers le territoire algérien.
Dans une opération d’envergure menée entre le 16 et le 22 décembre 2025, les détachements de l’Armée nationale populaire en deuxième Région militaire ont démantelé « un dangereux réseau criminel activant dans la région de l’Ouest du pays, composé de 9 contrebandiers », selon un communiqué du ministère de la Défense nationale. Cette intervention a permis la saisie de quantités colossales de substances psychotropes, avec pas moins de 517.400 comprimés de type Ecstasy, « une somme d’argent issue des activités criminelles s’élevant à 13.951.500 dinars, cinq véhicules touristiques, deux camions semi-remorque et une quantité de téléphones portables », précise la même source. Le ministère de la Défense nationale souligne que « cette opération qualitative confirme, une fois de plus, le degré de vigilance et de préparation des unités de l’ANP, à travers ses différentes composantes, pour mettre en échec et déjouer ce genre d’actes criminels et lutter contre la prolifération du fléau de la drogue au sein de la société ». Ces résultats s’inscrivent dans la dynamique des efforts soutenus dans la lutte contre la criminalité organisée multiforme et témoignent d’un professionnalisme distingué conjugué à une vigilance aguerrie et une disponibilité permanente et indéfectible.
Parallèlement, à Béchar, ville frontalière particulièrement exposée aux flux illicites en provenance du Maroc, les services de la Sûreté nationale ont porté un coup sévère au narcotrafic. Au cours de la semaine dernière, « les éléments du service de wilaya de la Police judiciaire de la Sûreté de Béchar ont procédé au démantèlement d’un réseau criminel organisé actif dans le trafic de drogue et à l’arrestation de trois de ses membres, avec la saisie de plus de 175 kilogrammes de kif traité provenant du Maroc », indique un communiqué des mêmes services. L’opération, menée par les éléments de la brigade de lutte contre les stupéfiants sous la supervision du parquet compétent, s’est déroulée en plusieurs phases. Elle « s’est soldée par la saisie d’une première cargaison de kif traité pesant 50,80 kilogrammes, dissimulée dans une cache aménagée dans un compartiment d’un véhicule touristique au niveau de l’entrée nord de la ville de Béchar ». Les investigations élargies ont ensuite permis « de découvrir une autre quantité de ces poisons, estimée à 1,25 quintal, planquée dans une ferme exploitée par le réseau criminel organisé ». Trois véhicules de différents types, utilisés pour le transport des stupéfiants, ont également été récupérés, et les mis en cause ont été « présentés devant le procureur de la République près le Pôle pénal spécialisé d’Oran ».
Un bilan hebdomadaire lourd
Plus globalement, le bilan opérationnel du ministère de la Défense nationale pour la période allant du 17 au 23 décembre révèle l’ampleur inquiétante des tentatives d’introduction de drogue depuis les frontières marocaines. Les détachements combinés de l’ANP ont déjoué des tentatives d’introduction, via les frontières avec le Maroc, de quantités importantes de kif traité s’élevant à 4,58 quintaux. Ces opérations exécutées à travers les Régions militaires se sont également soldées par la saisie de 1.293.818 comprimés psychotropes et l’arrestation de 55 narcotrafiquants. Cette quantité de substance narcotique était destinée à inonder le pays et à menacer la santé d’une population, notamment jeune, particulièrement vulnérable. Ces chiffres alarmants confirment que le narcotrafic en provenance du Maroc constitue une menace persistante et organisée contre la sécurité de l’Algérie. Les réseaux criminels font preuve d’une sophistication croissante dans leurs méthodes de dissimulation et d’acheminement, utilisant des véhicules spécialement aménagés avec des caches sophistiquées et exploitant des fermes comme bases logistiques pour stocker leurs cargaisons avant de les écouler sur le marché national.
Au-delà de la lutte antidrogue, les forces de sécurité poursuivent leur combat contre la criminalité organisée multiforme. Dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée transfrontalière, des détachements de l’ANP ont appréhendé à Tamanrasset, Bordj Badji Mokhtar, In Guezzam, Illizi et Djanet, 427 orpailleurs. Ces interventions menées dans le Grand Sahara ont permis la saisie d’importants matériels comprenant 23 véhicules, 257 groupes électrogènes, 136 marteaux piqueurs, en plus de quantités de mélange d’or brut et de pierres. Dans le cadre de la lutte contre la contrebande et la spéculation, treize autres individus ont été appréhendés, avec la saisie d’un pistolet mitrailleur de type kalachnikov, deux pistolets automatiques ainsi que huit fusils de chasse. Ont également été saisis, lors d’opérations distinctes, 38.370 litres de carburants, deux quintaux de tabacs ainsi que 34 tonnes de denrées alimentaires destinées à la contrebande et à la spéculation. Par ailleurs, au volet de la lutte contre l’émigration clandestine, les Garde-côtes ont déjoué, sur les côtes nationales, des tentatives d’émigration clandestine et procédé au sauvetage de 124 individus à bord d’embarcations artisanales, tandis que 493 immigrants clandestins de différentes nationalités ont été interceptés à travers le territoire national.
Sofia Chahine
