Lutte contre la toxicomanie : Mobilisation collective face à un fléau qui prend de l’ampleur
Un séminaire national consacré à la prévention de la toxicomanie et à la lutte contre l’addiction à la drogue s’est tenu samedi au Centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides de Biskra, réunissant l’ensemble des acteurs concernés par cette problématique de santé publique dans une démarche qui souligne l’urgence d’une mobilisation collective face à un fléau qui menace particulièrement la jeunesse algérienne.Organisée par l’association Biskra Lit, cette rencontre a rassemblé un panel pluridisciplinaire composé de professeurs universitaires, de chercheurs en sociologie et en psychologie, de médecins, d’imams et de représentants des autorités judiciaires, témoignant ainsi de la nécessité d’une approche globale et coordonnée pour faire face à un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur. La participation de nombreuses associations aux côtés des représentants du Centre intermédiaire de soins en addictologie de Biskra a démontré la volonté du mouvement associatif de s’impliquer activement dans cette bataille qui engage toute la société.
Djoumana Sayeh, membre de l’association organisatrice, a ouvert les travaux en insistant sur la dimension collective de la responsabilité face au trafic de drogue et à ses conséquences dévastatrices. Elle a considéré que cette responsabilité collective «requiert l’union des efforts et la multiplication des initiatives de sensibilisation pour faire face à ce fléau», dont «il ne faut pas sous-estimer les dangers présents et futurs», a-t-elle ajouté. Cette mise en garde reflète une prise de conscience croissante des ravages causés par la toxicomanie, non seulement sur le plan sanitaire et social, mais également sur le tissu familial et économique du pays. L’intervenante a particulièrement insisté sur «l’importance capitale» d’ouvrir le dialogue et d’instaurer des débats avec tous les acteurs de la société pour traiter ce phénomène et trouver des solutions efficaces pour limiter sa propagation, en particulier parmi les jeunes. Cette approche participative et inclusive témoigne d’une évolution dans la manière d’aborder la question de la toxicomanie, désormais envisagée non plus uniquement sous l’angle répressif, mais également à travers le prisme de la prévention, de l’accompagnement et de la réinsertion. La jeunesse, cible privilégiée des réseaux de trafiquants, constitue le principal enjeu de cette mobilisation, les organisateurs ayant conscience que c’est à travers l’éducation et la sensibilisation précoce que les résultats les plus durables peuvent être obtenus.
Ce séminaire a été marqué par la présentation d’expériences de personnes ayant été victimes de ce fléau et ayant réussi à surmonter leur dépendance. Ces témoignages directs visent à servir de modèle tant pour les spécialistes que pour les toxicomanes eux-mêmes, l’objectif consistant à démontrer la possibilité de traiter ce fléau individuellement ou dans le cadre d’un effort collectif.
Malik Meziane
