Ali Bey Nasri à propos de l’accord d’association : « L’Algérie a enregistré un manque à gagner de 30 milliards de dollars »
Le président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Ali Bey Nasri a indiqué hier que la révision de l’Accord d’association avec l’Union européenne est motivée par des raisons objectives, notamment les déséquilibres commerciaux entre l’Algérie et l’UE aggravés par l’accord.
Invité à s’exprimer sur les ondes de la Radio algérienne, Ali Bey Nasri a indiqué que « depuis l’entrée en vigueur de cet accord, l’Algérie a enregistré un manque à gagner d’un peu plus de trente milliards de dollars de recettes fiscales et douanières».
C’est un accord qu’ « il faut contextualiser », estime-t-il avant de précisé qu’il « a été ratifié en 2002 et mis en œuvre le 1erseptembre 2005 ». Et d’ajouter que l’Algérie avait fait à l’époque des « erreurs d’appréciations, notamment en rabaissant le taux moyen pondéré des droits de douanes ».
Plus explicite il précisera que « la moyenne des droits de douane avant l’accord était de 32% et on les a baissés à 18% ». Autre problématique, cette des barrières non tarifaires à l’entrée sur le marché européen. « On a eu pratiquement sur les postes services agricoles et agricoles transformés, des secteurs verrouillés par l’Union Européenne », explique-t-il.
Le président de l’Anexal a également indiqué que l’accord d’association profité à certains pays. Il cite en premier lieu « la France qu’on connait bien qui s’accapare 25% des importations algériennes, puis l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne. Les quatre pays qui représentent 72% des exportations européennes vers l’Algérie ».
Il expliquera à ce propos que « toute révision de cet accord, touchera en premier lieu ces quatre pays (la France l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie) », indiquant que « l’article 11 (de l’accord) prévoit la révision de l’accord confirmé par l’article 40, qui stipule que lorsqu’il ya des difficultés graves de la balance des paiements l’Algérie peut demander de renégocier l’accord comme cela s’est fait en 2010 ».
En ce qui concerne les avantages d’une renégociation de l’accord, Ali Bey Nasri estime qu’il s’agit de réviser « un accord qui nous a été imposé ».
Boubekeur Amrani