Prochaine visite du ministre israélien de la défense au Maroc : Un axe qui cible le rôle pivot de l’Algérie
La normalisation entre le Maroc et l’entité sioniste et le rapprochement opéré, notamment, sur le plan militaire n’a qu’un seul objectif : celui d’essayer d’affaiblir le rôle central et axial de l’Algérie en Afrique du Nord.
Dans ce contexte, l’analyste politique et professeur en sciences politiques et en études prospectives jordanien, Walid Abdelahaye a affirmé hier dans un entretien à l’APS que l’Algérie est un pays pivot que l’entité sioniste tente d’affaiblir en employant le Maroc. Il explique ainsi que pour ses positions de principe antisioniste et son rôle axial, l’Algérie, est ciblée par l’entité sioniste. « Les études publiées par les institutions israéliennes, notamment l’Institut israélien de sécurité nationale (INSS) révèlent un suivi constant de la situation au Maghreb arabe… Les Israéliens considèrent l’Algérie comme étant un État pivot au Maghreb arabe. De par son histoire révolutionnaire, l’Algérie constitue une entrave à la conquête israélienne dans cette région, ce qui explique ses tentatives d’employer le Maroc pour affaiblir la cohésion algérienne », a précisé M. Abdelhay.
De ce fait, ajoute M. Walid Abdelhay, l’avenir sera marqué par l’accentuation de la situation conflictuelle, de manière directe et indirecte, entre l’Algérie et l’entité sioniste. L’académicien a précisé que l’entité œuvrera, dans ce contexte, à soutenirindirectement certaines parties libyennes et certaines forces en Tunisie pour provoquer des problèmes régionaux pour l’Algérie et tentera de renforcer, en coordination avec le Maroc, sa présence au Sahel.
Il explique aussi que la visite du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz au Maroc, prévue le 24 novembre en cours, est« une étape faisant partie d’un programme de coopération entre les deux parties remontant aux années 1960 et relancé en décembre 2020 à la faveur de la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays dans le cadre du deal entre les Etats-Unis et le Maroc ». Il souligne d’ailleurs que le Maroc est connu pour son rôle dans l’arrangement des rencontres entre Anouar El-Sadate et l’entité sioniste qui ont précédé les accords de Camp David.
L’expert réfute cependant l’idée que l’orientation dans la visite de Benny Gantz soit vers une défense commune entre le Maroc et Israël, expliquant que cela « impliquerait Israël dans les multiples problèmes du Maghreb arabe ». »Il sera probablement question du renforcement de la coopération militaire notamment la production militaire dans certains domaines comme les drones, les échanges des visites militaires et la participation dans des entrainements militaires », a-t-il estimé. Il explique aussi que l’entité sioniste tentera de faire échouer la démarche algérienne pour annuler l’octroi de la qualité d’observateur au sein l’Union africaine (UA), indépendamment de l’espionnage qu’elle exerce dans les affaires internes de l’Algérie, « chose à laquelle Israël accorde une grande importance ».Et d’ajouter qu’«Israël utilisera le Maroc pour avoir autant d’informations que possible sur l’activité iranienne précisément en Afrique de l’Ouest ».
Par ailleurs, au chapitre des raisons ayant motivé le Maroc à signer un accord de coopération militaire avec l’entité sioniste, Walid Abdelhay note que « la politique du Maroc repose sur ce point sur un pragmatisme démesuré … à savoir la réalisation des acquis en s’appuyant sur le lobby sioniste aux Etats-Unis et en Europe au détriment des droits légitimes du peuple palestinien ». Le Maroc, ajoute-t-il, devra à l’avenir renoncer à la présidence du Comité d’El Qods en dépit de la symbolique de cette présidence.
Akli Amor