Ils réclament qu’une marge bénéficiaire leur soit assurée :Les boulangers maintiennent la pression
L’appel à la grève des boulangers dans la wilaya de Tizi-Ouzou a été suivi à un taux qui avoisine les 90%, selon les déclarations du Directeur du commerce M. Halit Mohand qui a affirmé à la radio locale que « les revendications légitimes des boulangers ont été soumises aux services du Premier ministre et que les consultations se poursuivent ». Des réunions tenues avec neuf départements ministériels le 11 et le 17 janvier, ajoute-t-il, font que l’on ne peut pas juger de l’avenir après quelques jours seulement de la soumission de ces revendications au premier ministre le 18 du même mois. Par ailleurs, le même responsable a lancé un appel aux boulangers de la wilaya de Tizi-Ouzou de penser à l’impact de cet arrêt de travail et de se focaliser sur l’avenir tout en estimant que la grève a fait entendre leur voix le premier jours, pour appeler même implicitement ces derniers à rompre leur débrayage étant donné, ajoute-t-il, qu’au chapitre des revendications locales, beaucoup de chose ont été faites » Pour sa part, Samir Djebar, représentant local de l’Union nationale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a estimé « le taux de suivi de la grève à 99% » et n’a pas manqué de signaler que « la grève était une nécessité pour leur corporation qui s’excuse auprès des citoyens des désagréments causés ». Le même intervenant n’a pas manqué de souligner les hausses constatées dans les prix de la matière première comme la levure et autres produits dont les tarifs ont carrément doublé. Faisant remarquer que les boulangers ne demandent, comme on le croit, pas la hausse à 15 dinars du prix de la baguette mais ils réclament plutôt des solutions concrètes qui puissent empêcher l’extinction et la disparition de métier. Aussi, affirmant que les portes du dialogue sont toujours ouvertes pour l’UGCAA, le représentant des boulangers n’a pas manqué de souligner que « les problèmes de cette catégorie professionnelle n’ont encore pas trouvé de solution après des années de promesses non tenues ». Depuis la tenue de ces promesses, ajoute-t-il, les prix ont doublé allant jusqu’à faire que le coût de fabrication dépasse le prix de vente ».
Par ailleurs, il est à noter que la grève enclenchée hier par cette catégorie professionnelle a causé beaucoup de désagréments pour les citoyens qui n’avaient plus l’ingrédient nécessaire pour la majeure partie de leur alimentation. Des désagréments qui ont également touché d’autres catégories professionnelles qui ont vu leur activité ralentir. C’était le cas des restaurateurs et des cafés qui ne pouvaient plus servir les petits pains et des gâteaux à leurs clients. Les restaurants fonctionnaient aussi au ralenti à cause de l’absence de pain à l’exception de ceux, très rares, qui ont recouru aux services des fabricants de pain traditionnel mais qui ne pouvaient satisfaire la forte demande.
Kamel Nait Ameur