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Les réseaux de la contre-révolution reviennent à la charge pour bloquer les réformes : Qui veut imposer l’omerta ?

Les réformes engagées par le président de la République afin d’assainir les institutions du trafic d’influence, de la corruption et de l’inertie imposée par une bureaucratie paralysante se heurtent à la résistance des réseaux de la contre-révolution qui se sont organisés au cœur même des institutions. Des réseaux qui tentent aujourd’hui d’imposer l’omerta et la peur à différents acteurs, notamment dans le secteur économique.

C’est un pavé dans la marre que la présidente de la Confédération générale des entrepreneurs algériens, Saïda Neghza, a jeté hier en accusant certains réseaux gravitant autour du chef de l’Etat de contrecarrer les réformes engagées par le président de la République. La présidente de l’organisation patronale, connue pour son audace,  sans  franc parler et son opposition aux réseaux de corruption, est allée plus loin en fustigeant certaines personnes proches des cercles de décisions de « mentir au président de la République ». Dans une intervention sur Ennahar TV, Saïda Neghza a pointé un doigt accusateur envers des personnes « jouissant de la confiance du président de la République » et qui en profiteraient pour « alimenter et soutenir la Issaba ». Pour la présidente de la CGEA, l’Algérie souffre d’« une crise d’Hommes ». Elle estime que notre pays a besoin « d’hommes intègres qui se mettent au service de la Nation pour faire aboutir le programme de réformes engagées par le président de la République ». Elle estime aussi qu’il est important aujourd’hui de briser les tensions actuelles subies par « les opérateurs économiques et les investisseurs qui vivent dans la peur de poursuites injustifiées ».

Briser le silence

Il est vrai que la présidente de la CGEA est la seconde personne à tirer la sonnette d’alarme cette semaine quant aux pratiques délictuelles qui minent l’investissement. Auparavant, c’est l’animateur de la chaine de télévision El-Hayat « Mister AB », qui a tenu à dénoncer l’injustice dont a été victime un investisseur de la wilaya de Jijel qui subit les affres de blocages bureaucratiques injustifiés de la part des services de la wilaya. Mister AB a surtout tenu à dénoncer le silence qu’on a voulu lui imposer lorsqu’il a voulu porter l’affaire au grand jour et a insisté sur la nécessité de briser le silence et de dénoncer la corruption où qu’elle tente de s’enraciner. 

Nous avons pris attache avec l’investisseur en question pour en savoir plus cette affaire. Il s’agit du promoteur d’un projet touristique, une forêt récréative nommé « Jijel Parc ». Un projet avec une prise de 40 hectares qui compte plusieurs infrastructures et projet de réalisation de téléphérique, en plus d’une bretelle autoroutière avec passerelle dont l’étude a été confiée à un bureau d’étude nationale public sous tutelle du ministère des Travaux publics. Coût du projet 273 milliards de centimes que l’investisseur a autofinancé. Le projet qui emploie actuellement 250 personnes doit à terme créer 500 emplois directs et 500 autres indirects. Selon l’investisseur, le projet a fait l’objet d’une ouverture partielle l’année dernière sous l’impulsion de la wilaya qui souhaitait présenter un projet d’investissement d’ampleur au ministre du Tourisme de l’époque alors en visite à Jijel. Le parc a ensuite été fermé en raison des restrictions sanitaires avant de rouvrir à l’été dernier dans le cadre de l’assouplissement du dispositif sanitaire. Cependant, l’investisseur s’est vite retrouvé confronté à une décision de fermeture en raison de réserves qui seraient motivées par « des questions secondaires qui ne sont pas assises sur des arguments juridiques solides ». La dernière en date concernerait d’ailleurs l’obligation de présenter « une autorisation de réception du public », laquelle obligation ne concerne que les établissements touristiques classés à l’image des hôtels et des centres commerciaux, et non les parcs récréatifs. Pis encore, l’opérateur qui dispose d’ailleurs d’une autorisation d’exploitation se serait heurté à une fin de non-recevoir lorsqu’il a demandé à ce qu’on lui fournisse le dossier pour l’obtention du fameux sésame. Selon notre interlocuteur, il aurait introduit en vain une vingtaine de demandes d’audiences au wali, et a rencontré le délégué local du Médiateur de la République cinq fois, et lequel a dressé un rapport qu’il a transmis « aux services » concernés. 

L’investisseur rappelle dans ce contexte le fait que malgré les instructions données par le président de la République pour le lever les contraintes administratives sur les investissements, et les démarches qu’il a entreprises auprès des institutions, le blocage persiste. 

Des contre-pouvoirs et des canaux paralysés

La persistance des contraintes que subissent les investisseurs et des lourdeurs bureaucratiques ainsi que les suspicions de corruption alimentent les interrogations quant aux motifs du blocage. Plus encore, cela pose la problématique du rôle que doivent jouer les contre-pouvoirs et les organes d’intermédiations qui ont été institués et qui sont d’ailleurs financés par le contribuable pour le protéger et prendre en charge ses préoccupations. 

Depuis son investiture le président de la République a institué les services du Médiateur de la République. Il a récemment institué l’Inspection générale des services de l’État afin de faire barrage à ce genre de pratiques liées au régime corrompu déchu. Il est temps que ces structures jouent pleinement leur rôle et qu’elles dressent un contrat réel et complet de la situation sur le terrain et qu’elles en informent le président de la République. 

La situation pose également la question du rôle de la justice, appelée à s’autosaisir et faire la toute la lumière sur ce genre d’affaires. Elle est appelée à prendre en considération les dénonciations des lanceurs d’alerte, journalistes et opérateurs économiques qui ont le courage de dévoiler publiquement les pratiques délictueuses et les blocages. 

Le président de la République avait appelé publiquement à l’été 2020, les lanceurs d’alerte à dénoncer la corruption qui menace la cohésion sociale et nationale, en leur garantissant respect et protection. Les contre-pouvoirs instaurés ont le devoir de briser le silence que les réseaux de la contre-révolution veulent imposer et de faire barrage aux tentatives de blocage des réformes engagées. 

Samira Ghrib

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