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Les réseaux de la Dubaï-Istanbul connection reprennent du service / Fuite des capitaux : ça repart !

Pas moins de 165.000 euros ont été saisis hier par la police des frontières à l’aéroport international d’Alger. Une saisie spectaculaire qui reflète le retour, depuis quelques mois, d’un phénomène qui constitue une menace pour l’économie nationale. 

Les tentatives, déjouées, de transferts d’importantes sommes de devises se multiplient ces derniers mois. La dernière en date remonte à la fin de la semaine passée. Un ressortissant étranger, s’apprêtant à rallier la ville turque d’Istanbul, a été arrêté à l’aéroport d’Alger, en sa possession d’une somme d’argent égale à 165 000 euros dissimulés méticuleusement dans ses bagages du passager, a indiqué hier un communiqué de Direction générale de Sûreté nationale. Soumis aux procédures d’enquête, l’individu, présenté devant le parquet, a été placé sous mandat de dépôt, précise la même source. Il y a quelques jours, ce sont les services de Douanes algériennes qui déjouaient une autre tentative de transfert illicite de 82.000 euros par un passager en partance pour Istanbul.  Et les exemples sont légion. 

Dans une  autre opération menée en fin d’année, les éléments de la Police des frontières de l’aéroport d’Alger ont arrêté deux individus avec en leur possession d’une somme de 118.500 euros. Les deux prévenus s’apprêtaient à rallier Dubaï. A Oran, les services de la police aux frontières de l’aéroport Ahmed Benbella ont, toujours en fin d’année, arrêté une passagère algérienne, en partance vers Paris, en sa possession d’une somme 15.800 euros qu’elle a dissimulé dans ses bagages. Dans une autre opération, déjouée le 24

 octobre dernier, une importante somme d’argent en devises estimée à plus de 96.000 euros et 3 kilos de bijoux en or ont été découverts à bord d’un avion de la Compagnie Air Algérie s’apprêtant à décoller à destination de Dubaï. 

Les chiffres publiés par les autorités à ce propos sont éloquents. La DGSN annonçait, il y a quelques semaines, avoir déjoué des tentatives de transfert illicite de plus de 600.000 euros en à peine six mois et ce, dans le seul aéroport d’Alger. Dans un bilan des opérations menées par la police des frontières durant la période allant de la date de la reprise des vols commerciaux après une longue période de fermeture des frontières aériennes, et le 30 novembre dernier, la DGSN explique que les services de la Police aux frontières de l’aéroport international Houari Boumedieneont saisi « d’importants montants en devise ayant dépassé 634.000 euros, destinées à la contrebande, en plus de l’arrestation de 43 individus ». Les passagers arrêtés, soulignent les services de la PAF de l’aéroport international, «devaient embarquer vers Istanbul, Paris et Dubaï». Le transfert des devises par les Algériens depuis et vers le pays est régi par une réglementation rigoureuse, de la promulgation de la loi de Finances 2020. Les ressortissants algériens sont autorisés à transporter, à l’entrée ou à la sortie du territoire national, une somme égale à 5000 euros, ou l’équivalent en d’autres devises, sans pour autant la déclarer aux services de la douane. Cette réglementation fait très souvent l’objet de transgressions par des  «voyageurs» ayant pour «velléité » le transfert illégal de devises et ce dans le cadre des fuites des capitaux. Dans la majeure partie des saisies opérées, les policiers tombent nez à nez avec d’importantes sommes de devises dissimulées, par les «passagers » dans leurs bagages,  ou encore en les camouflant dans leurs habits, le but étant de contourner et d’échapper aux contrôles policiers et douaniers. Si la police des frontières a pris les dispositions nécessaires, la direction générale des Douanes avait créé en 2018, une Commission chargée de la lutte contre la fraude et le transfert illicite des capitaux vers et à partir de l’étranger, en plus de la mise en place d’un comité de veille et de suivi. Ce dernier est chargé de suivre l’évolution des transferts en devises vers l’étranger et renforce la vigilance en matière de transactions financières avec le reste du monde. Cependant, le mesures prises peinent à freiner le phénomène du transfert illicite de devises, dans un contexte marqué par la présence d’un marché informel prédominant qui limite le contrôle et la traçabilité des fonds en circulation sur le marché et qui favorise la prolifération d’activités sous-terraines voire illégales et qui alimente le marché parallèle des changes. 

Salim Abdenour

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