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L’économie nationale renoue avec la croissance : Un bon départ pour 2022

Toutes les statistiques indiquent que 2021 est l’année du retour de l’économie nationale à la croissance et aux équilibres financiers. Un fait qui laisse présager un nouveau départ économique pour le pays après une année 2020 fortement marquée  par la pandémie de Covid-19 en plus de l’autre choc accusé à la suite de la baisse des prix du pétrole sur les places internationales. 

En effet, après une récession de -4,9% en 2020, l’Algérie renoue avec la croissance en 2021 avec une hausse record du PIB, supérieure à 6% durant le 2ème et 3ème trimestres. Une reprise tirée par une croissance dans tous les secteurs, mais avec un apport plus grand  pour les hydrocarbures qui ont enregistré une valeur ajoutée sectorielle en hausse de 10,3% (-10,2% en 2020).

En effet, les estimations officielles indiquent que les exportations des hydrocarbures ont nettement progressé (60% en valeur et 12% en volume alors que les exportations hors hydrocarbures ont atteint un seuil historique, jamais égalé depuis l’indépendance, à 5 mds de dollars (+160% par rapport à 2020). Ainsi, l’année qui s’achève aura été bien plus généreuse que l’année 2020 en termes de prix du baril avec la moyenne annuelle du Sahara Blend qui est passée de 41,8 dollars à plus de 65 dollars. Une hausse des prix engendrée par la reprise économique mondiale mais aussi les efforts de l’organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés pour maintenir l’équilibre du marché.

Toujours au chapitre des réalisations positives à inscrire à l’actif de l’année 2021, figure la réduction des importations qui ont, de leur côté, été réduites à 30 mds de dollars, soit la moitié de leur valeur d’il y a dix ans. « Une  baisse structurelle et non pas conjoncturelle », expliquait le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et d’une performance qui « traduit le niveau de la corruption et du gaspillage que connaissait le pays durant les années précédentes », selon le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane. Une réduction des importations amenées également par la mise en œuvre d’une politique de rationalisation des importations qui a fait que le pays a réussi à enregistrer, après des années de déficit, un excédent de la balance commerciale de plus d’un milliard de dollars à fin novembre, un solde positif qui devrait dépasser les 2 milliards (mds) de dollars à la fin de l’année.

Résultat, en 2021, les recettes des exportations du pays auraient ainsi permis de couvrir le coût des importations sans aucun recours aux réserves de changes. Avec une balance commerciale excédentaire, le déficit de la balance des paiements ne devrait pas dépasser les 5 mds dollars en 2021 contre plus de 16 mds dollars en 2020. Des chiffres, estime le premier ministre, tout simplement « inimaginables par le passé ». Mais, hélas, ces efforts et ces succès ne se traduisent pas encore dans quelques domaines. La pandémie a tout de même eu son effet sur l’inflation, qui s’est située autour de 5% à la fin de l’année (contre 2,4% en 2020), en raison d’une hausse significative des prix du fait de la hausse des prix des matières premières au niveau international et des coûts de la logistique. Des contrecoups d’une pandémie mondiale qui n’ont tout de même pas contraint l’Algérie, contrairement à certains scénarios pessimistes, à recourir  ni à la planche à billet ni à l’endettement extérieur : le déficit du Trésor a été entièrement financé en recourant exclusivement aux mécanismes du trésor et au Fonds de régulation des recettes (FRR). 

Kamel Nait Ameur

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