Soutien de la France au Makhzen : Paris face à un dilemme
La France qui se dit pays des droits de l’homme, est aujourd’hui face à une réalité, celle d’être l’ami d’un régime, qui bafoue les droits de l’Homme les plus élémentaires. On le sait le Makhzen ne s’est jamais illustré par le souci qu’il accorde aux droits du peuple sahraoui, pas plus lorsqu’il s’agit du respect des droits de l’Homme au Maroc où il considère les Marocains comme des sujets et non comme des citoyens.Et Paris qui a toujours affiché son soutien au Makhzen ne s’est jamais vu opposé à un quelconque dilemme moral. En tout cas pas avant aujourd’hui. Car le scandale Peagasus a révélé que le régime marocain ne s’est pas gêné pour cibler et espionner des citoyens français, des journalistes, des militants des droits de l’Homme et même les membres du gouvernement et le chef d’État d’un pays censé être « ami ». Et c’est en cela que s’impose le dilemme moral pour Paris, car il est clair aujourd’hui que la France, pays des droits de l’Homme, soutient un Etat-voyou qui n’a aucun respect pour le droit, les libertés, non seulement au Sahara occidental et au Maroc et pousse jusqu’à porter atteinte aux droits fondamentaux et les libertés de citoyens français. Sur le plan du discours politique, il serait ardu de justifier le maintien du soutien à régime de l’acabit du Makhzen, en direction de l’opinion publique française. En cela, l’Élysée a été pris de court. Usant d’un langage diplomatique nuancé, l’Élysée s’est dit choqué d’une telle affaire « si elle se révélait avérée ».Aussi, le président français, Emmanuel Macron, a ordonné « une série d’investigations », après les révélations faisant état du piratage de plusieurs milliers de téléphones de journalistes et de personnalités politiques Françaises à travers le logiciel Pegasus créé par le groupe Israélien NSO.
C’est ce qu’a affirmé hiersur la chaine Tf1 Jean Castex, Premier ministre français concernant. Mais l’affaire ne s’arrête pas aux déclarations de bonnes intentions des politiques français. Car la presse, la société civile et la Justice se sont emparées de l’affaire. En plus des médias français qui multiplient les révélations sur cette affaire, le média en ligne Média Part a décidé de porter plainte. Suite à quoi le parquet de Paris a ouvert une enquête mardi, pour une longue liste de dix infractions dont se sont rendus coupables les services du Makhzen, à savoir « atteinte à la vie privée », « interception de correspondance », « accès frauduleux » à un système informatique, et « association de malfaiteurs ».Mediapart a déposé cette plainte après s’être rendu compte que deux de ses journalistes ont été espionnés par le Makhzen via ce logiciel Pegasus, un dépôt de plainte qui sera en principe suivi d’un autre venant du quotidien Le Canard enchainé. L’enquête en question vise également d’autres infractions relatives à des atteintes contre un système informatique, telles que l’introduction, l’extraction et la transmission frauduleuse de données, qui peuvent être retenues contre les utilisateurs de ce logiciel Pegasus.Comme elle concerne également, « la mise à disposition et détention d’un équipement permettant des atteintes à un système de données et l’offre et la vente sans autorisation d’un dispositif de captation de données », visant la commercialisation du logiciel ainsi que les intermédiaires impliqués.
Le parquet de Paris a confié ces investigations à l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCiTIC), comme l’a précisé cette juridiction Française.
IdirYaghmoracen