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Pegasus, Quand le Maroc est vendu par son espion

Encore une fois, le royaume chérifien se retrouve pris la main dans le sac dans une affaire d’espionnage. Un consortium de journalistes d’investigation a mené une enquête, en collaboration avec Amnesty internationale, laquelle révèle comment des dizaines de milliers de journalistes, de militants des droits de l’Homme et des hommes politiques ont été espionnés, grâce à un logiciel espion israélien développé par NSO, lequel a infecté leurs téléphones.

Dans le scandale « Peagasus », nom du logiciel en question, le Maroc fait office de vedette, lui qui a ciblé 10.000 numéros de téléphones de journalistes marocains et mais aussi des dirigeants et de journalistes de plusieurs pays y compris des pays « amis ». Des faits qui soulèvent la colère des plusieurs pays et organisations comme l’Union Européenne et qui vient conforter les thèses imputant au Maroc une collaboration dans le domaine de l’espionnage avec Israël depuis maintenant une soixantaine d’années.

Cette affaire a éclaté dimanche suite à la parution dans dix-sept médias internationaux de révélations sur l’utilisation du logiciel espion israélien baptisé Pegasus touchant une liste de 50.000 numéros de téléphone présélectionnés par les clients de NSO destinés à être mis sous surveillance. Les révélations mettront également au grand jourl’existence de plus de 6000 numéros de téléphone en Algérie, de 1000 en France et de 500 numéros en Turquie qui ont été dans le viseur du logiciel israélien.

Un scandale évoqué pour rappel, par le Pr. Ammar Belhimer, actuellement ministre de la Communication, dans une chronique intitulée « L’œil du Mossad », parue en date du 26 novembre 2019 sur les colonnes du quotidien Le Soir d’Algérie où il expliquaitque »les armes de l’ère numérique développées par Israël pour opprimer les Palestiniens sont rapidement réutilisées pour des applications beaucoup plus larges contre les populations occidentales qui ont longtemps pris leurs libertés pour acquis ». Pr Belhimer, ajoutait à cet effet que « les Occidentaux doivent déchanter en effet quand on sait qu’un « big brother » lilliputien a acquis le pouvoir de suivre le moindre de leurs gestes ou de leurs paroles ».

Devant ce énième dérapage à grande vitesse du Maroc, la Commission Européenne n’a d’ailleurs pas tardé à réagir estimant, par la voix de sa présidente, Ursula von der Leyen, que cette affaire est « complètement inacceptable ». Même réaction du côté français qui a par la voix du porte-parole de son gouvernement qualifié les faits d’« extrêmement choquants etextrêmement graves » s’ils sont avérés. »

Notons par ailleurs que cette scandaleuse affaire d’espionnage a, selon les médias internationaux, touché quelques180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d’entreprise. Ce logiciel destiné officiellement à la lutte anti-terroriste sera ainsi massivement utilisé pour surveiller les sociétés civiles. Selon une enquête parue mardi, par le journal Le Monde, le Maroc espionnait 50 000 téléphones dont un millier en France. Un carnet qualifié d’ »ahurissant », qui espionnait un chef d’Etat et deux chefs de gouvernement européens, des dizaines de députés de l’opposition d’un pays africain, des princes et des princesses, des chefs d’entreprise, quelques milliardaires, des ambassadeurs, des généraux et également des centaines de journalistes, d’avocats, de militants des droits de l’Homme.

Enfin, il convient de signaler que des journalistes, des hommes politiques, des hommes d’affaires et des militants se demandent si leurs Smartphones ont pu être surveillés par les Etats qui en sont clients tels que le Maroc, la Hongrie, Bahreïn, les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite, la Hongrie, et plusieurs autres pays. En plus des journalistes marocains, une trentaine de journalistes et de patrons de médias français sont parmiles cibles de Pegasus ainsi qu’une trentaine de journalistes indiens, vingt-cinq reporters mexicains ainsi qu’un correspondant du New York Times.

Akli Amor

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