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Mohamed Taleb Omar, ambassadeur de la République Arabe Sahraouie : « La réaction forte de l’Algérie aura un impact sur les prochaines décisions du gouvernement espagnol »

Tout en considérant comme forte la réaction algérienne, l’ambassadeur de la République Arabe Sahraouie en Algérie, Mohamed Taleb Omar,  a qualifié de « grande trahison » le revirement de la position espagnole sur la question Sahraouie. Intervenant hier sur les ondes de la radio algérienne internationale, le représentant diplomatique de la république arabe sahraouie en Algérie a estimé que « la position espagnole est un troc avec le Makhzen qui a tout l’air d’une action commerciale au dépend du droit du peuple sahraoui à son autodétermination ». Taleb Omar qui a rappelé le passé du Makhzen, riche en trahisons, a ainsi souligné  que « le Maroc ne possède rien pour le troquer à l’exception du dossier sahraoui comme elle a fait, par le passé, avec la reconnaissance de l’entité sioniste en contrepartie de la reconnaissance par l’ancien président américain Donald Trump de sa souveraineté sur les villes de Ceuta et Melilla ».  « Le droit international assure au peuple sahraoui toute la latitude  de décider de son avenir via un référendum libre et indépendant sur son autodétermination », a rappelé l’ambassadeur sahraoui en Algérie. Le diplomate a noté que « l’Espagne et le Maroc  viennent par ce troc fouler au pied les instances internationales dont l’ONU qui ont donné ce droit au peuple du Sahara occidentale qui représente encore l’un des dernier peuple à souffrir de la colonisation ». Plus clair et plus explicite, l’ambassadeur sahraoui en Algérie n’est pas allé par mille chemins pour mettre en lumière les causes du revirement de l’Espagne sur cette dernière question de décolonisation encore sur les tablettes de l’ONU qui vient de nommer un représentant de son Secrétaire général. En effet, pour Taleb Omar, « l’Espagne a subi un véritable harcèlement et un dur chantage de la part du Makhzen qui l’a menacé de cesser sa lutte contre l’immigration clandestine sur son territoire, la menace de tracer ses frontières maritimes près des côtes espagnoles ainsi que le dossier des villes de Ceuta et Melilla ». Il rappellera  à l’adresse du chef de gouvernement espagnole que « les propos de son ancienne ministre des Affaires étrangères, Arancha Sanchez  qui a, en réaction à la décision de l’ancien président américain Donald Trump, de reconnaître la souveraineté du Maroc sur ces territoires occupés qu’ « on ne peut livrer la souveraineté d’un pays à un autre pays ». L’ambassadeur du Sahara occidental en Algérie fera par ailleurs remarquer que « la décision du président du gouvernement espagnol ne fait pas consensus en Espagne. Bien au contraire, des membres du gouvernement et des partis politiques espagnols ont vivement critiqué cette nouvelle position prise unilatéralement et sans consultation par le gouvernement allant même jusqu’à aller en porte-à-faux avec le discours du Parti socialiste espagnole dans sa dernière campagne ». Ce qui renseigne, conclut Taleb Omar que « cet accord a été contracté dans le noir et dans un secret que le Makhzen a trahi en la rendant publique ». Une bonne partie de la classe politique espagnole a, selon l’invité de la radio algérienne internationale, « critiqué la position du gouvernement et promet des débats chauds à l’assemblée pouvant amputer la majorité du gouvernement actuel ». L’Algérie a réagi avec force et vigueur en rappelant son ambassadeur pour consultation, a, enfin, rappelé Taleb Omar qui a fait remarquer que « cette réaction algérienne aura un impact positif sur l’avenir de la question du peuple sahraoui et sur les prochaines décisions du gouvernement espagnol ». 

Akli Amor

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