Algérie – Cameroun : Belmadi répond à ses détracteurs
Djamel Belmadi, l’entraîneur de l’Équipe nationale d’Algérie, n’a pas pris beaucoup de temps pour rendre la monnaie de la pièce à ceux qui se sont attaqués à lui après sa longue interview accordée au média principal de la FAF. Il a jugé bon de s’expliquer sur les propos qu’il avait tenus et qui avaient été largement commentés, lui causant notamment beaucoup de critiques.
Invité par RMC Sport, il a évoqué les critiques qu’il avait tenues à l’encontre de Bakary Gassama, l’arbitre gambien du match barrage contre le Cameroun. « Quand j’ai dit qu’il ne fallait pas le tuer, mais c’est une expression! C’est comme si on dit’’c’est bon j’ai tué personne’’, c’est exactement dans cette lignée. Bien sûr que nous sommes contre la violence. Et contrairement à ce que certains ont dit, je ne voulais pas qu’il rentre avec une charrette et un âne. Quand je disais que Gassama était confortablement installé, c’était parce qu’il y avait un petit côté ’’je nargue, regardez-moi’’ », dit-il. Belmadi a renchéri en déclarant qu’il ne fallait pas s’attarder sur la forme mais comprendre le fond. Et le fond c’était sa volonté de faire progresser les choses en Afrique, à commencer par le niveau de l’arbitrage : « Le nœud du problème, c’est l’arbitrage africain. On regarde sur les 3-4 dernières années, que je gagne ou que je perde, j’ai toujours dit qu’il y avait un gros problème d’arbitrage. Pas seulement de compétences. S’il y a un problème de compétences d’arbitrage, il faut prendre des mesures, réformer, former, je n’aime pas l’immobilisme ». Belmadi se dit « outré » par l’intervention de certains chroniqueurs ou spécialistes dans les médias et en veut principalement à Patrick M’Boma, ancien international camerounais, et avec lequel il a grandi au centre de formation du PSG : « Quand Patrick M’Boma dit que nous n’avons pas les meilleurs joueurs ou les meilleurs entraîneurs en Afrique, je ne peux qu’être d’accord avec ça », a-t-il clamé. « J’ai été formé avec lui au PSG, on a bu le même lait, les mêmes Frosties, il me connaît par cœur. M’Boma pouvait m’appeler, c’était un ami et il est allé sur un terrain très limite, très borderline, il a été malhonnête intellectuellement. Je n’ai jamais parlé du Cameroun, jamais parlé d’Eto’o. Je n’ai pas compris cette réaction. J’ai l’impression que M’Boma a répondu à un diktat, il fallait me discréditer », ajoute-il. Belmadi a également rendu à Tony Chaperon la monnaie de sa pièce. Ce dernier l’avait traité de « médiocre ». : « J’en ai gros sur la patate concernant une personne comme celle-là… qui a taclé un joueur et qui lui a mis un carton rouge derrière! Que ce gars-là me traite de médiocre (…) Quand Kamel Chafni va se plaindre à cet arbitre d’un acte de racisme, un peu de psychologie, tu l’écoutes, tu fais preuve d’humanité comme les Anglais, mais lui il met un rouge! Je vous invite à chercher la fable du corbeau et du rossignol… me faire juger par ça là, franchement, c’est l’hôpital qui se fout de la charité ». Et d’ajouter : « Me traiter de raciste, c’est la meilleure celle là !. Je suis profondément Africain, je suis profondément Algérien, j’ai aussi une culture française parce que j’y suis né. Que l’on ne vienne pas raconter des bêtises sur moi parce que l’on a un agenda ou un diktat!» Enfin, l’intervenant s’est attardé sur l’avancée du recours algérien auprès de la FIFA : « Le recours ? Je ne peux pas trop en dire car la procédure suit son cours. Il y a une mainmise de ceux qui ont le bras long sur l’arbitrage. Il y a du trafic d’influence. (…) Ça fait partie de notre dossier mais ça fait surtout partie des priorités de la FIFA, Infantino en a parlé mais rien ne s’est passé ». Et quand on lui demande s’il est optimiste quant à l’aboutissement de cette requête : « Le plus important pour moi, c’est qu’on prenne en considération une bonne fois pour toutes, pour que ça n’arrive plus jamais. D’autres sélections pensent pareil mais ne peuvent pas parler ». Voilà qui est clair.
Abderrahim Mahious