Abdelmadjid Chikhi, Conseiller du président de la République en charge de la mémoire : « Le bilan des massacres du 8 mai est beaucoup plus lourd »
Le Conseiller auprès du président de la République, chargé des questions de la mémoire et des archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, a affirmé hier que le bilan des massacres perpétrés par la France coloniale, le 8 mai 1945, est plus lourd que ce qui est communément connu. Il indique que les médias américains de l’époque parlaient de 90.000 morts.
Intervenant sur les ondes de Radio Sétif à l’occasion de la commémoration du 77e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, le conseiller auprès du président de la République chargé des questions de la mémoire et des archives nationales, a indiqué que « les médias américains de l’époque parlaient de 90.000 morts durant cet épisode dramatique ». Aussi, qualifiant les manifestations de « révolte et de soulèvement dont l’aboutissement est le 1er novembre 1954 », M. Chikhi a tenu à rappeler que « les manifestations du 8 mai 1945 n’ont pas été eu lieu uniquement à Sétif, Guelma et Kherrata mais également à Saïda dans l’Ouest algérien puis à Alger avant que le pic ne soit atteint dans ces trois contrées de l’Est du pays ». Le même responsable a également tenu à battre en brèche certaines thèses françaises et souligné que ces massacres ont bien été prémédités par la France coloniale. Il a ainsi battu en brèche la thèse selon laquelle le président français de l’époque Charles De Gaulle aurait promis l’indépendance à l’Algérie à la fin la deuxième guerre mondiale. « C’est une affirmation archi-fausse car le massacre était prémédité et préparé une année auparavant avec la mobilisation de contingents militaires en Tunisie et au Maroc et l’élévation du degré d’alerte », a-t-il expliqué tout en faisant remarquer que l’Armée française a été préparée pour cette mission étant donné que les autorités françaises savaient déjà que quelque chose allait se produire.
Une autre vérité dont on ne parle pas assez a aussi été rappelée par M. Chikhi qui a expliqué que le Manifeste du peuple algérien réclamait déjà en 1943 l’indépendance de l’Algérie. Une demande, ajoute-t-il, qui a toujours été la demande du peuple algérien depuis le début de la colonisation en 1830.
M. Chikhi a par ailleurs estimé que « les Algériens ne doivent pas attendre que les autres écrivent leur histoire». Il a également souligné la pertinence de la démarche du président de la République qui a lié le drame vécu en cette date par le peuple algérien et la question de la mémoire dans son œuvre d’institutionnalisation. A cet effet justement, le Conseiller auprès du président de la République chargé des questions de la mémoire et des archives nationales n’a pas manqué de rappeler que « le 60e anniversaire de l’Indépendance sera l’occasion pour notre pays de faire une halte pour analyser objectivement les réalisations et les failles de cette période ».
Enfin, affirmant que « ces célébrations du 60e anniversaire de l’Indépendance se poursuiveront sur le long de toute l’année », M. Chikhi a affirmé que « la commémoration permet de transmettre cet héritage aux jeunes générations ». Et d’assurer que « l’Algérie œuvre aujourd’hui à se débarrasser de l’héritage colonial ».
Akli Amor