Un redéploiement qui se fait sentir avec force au plan diplomatique : L’Algérie retrouve sa place d’Etat pivot
Ce pragmatisme se fait exprimer d’une manière plus étayée à travers le dernier accord relatif au projet du Gazoduc transsaharien, une infrastructure internationale d’une importance stratégique capitale pour l’Algérie qui diversifie aujourd’hui sa diplomatie en recourant aux cartes maîtresses qui lui permettent de renforcer et de consolider sa place au niveau régional et international.
La diplomatie algérienne retrouve son aura d’antan. Elle reprend ses droits d’un Etat pivot et d’une force de paix au niveau régional et international.
Le retour remarquable de l’Algérie sur la scène diplomatique internationale se fait sentir avec acuité par rapport aux questions clés et aux enjeux qui s’expriment au niveau de son espace vital, à savoir l’Afrique et ses répercussions sur les relations internationales.
La voix de l’Algérie s’impose avec pragmatisme et maîtrise des enjeux géostratégiques dont le monde d’aujourd’hui assiste avec prudence et vigilance à l’aune d’un nouvel ordre qui s’esquisse sur fond du conflit qui se déroule en Ukraine et qui n’a pas encore livré tous ses secrets.
Pendant ce temps, l’Algérie est en train de mettre ses balises pour s’arrimer sur le nouvel échiquier mondial qui est en train de se peaufiner mordicus.
Quand c’est le Secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Abou El Gheït déclare que « le Sommet arabe prévu à Alger les 1 et 2 novembre 2022 sera un succès », et qu’il « existe une grande convergence sur la plupart des questions posées sur la scène arabe », cela renseigne sur le ton diplomatique qui a changé de fond en comble. Alors que durant la période appelée abusivement « printemps arabe », cette « diplomatie » était en train d’appliquer les diktats des officines étrangères quant à la mise en œuvre d’un agenda inféodé aux puissances internationales aux objectifs de mainmise et de néocolonialisme se dissimulant derrière une sémantique fumeuse de « droit-de-l’hommisme » pompeux. L’Algérie n’a pas abdiqué aux chantages, elle a maintenu sa doctrine diplomatique qui consiste à ne pas s’ingérer dans les affaires internes des pays souverains.
Cette démarche à donné raison à la diplomatie algérienne dont un nombre important de pays arabes et à leur tête les pays du Golfe qui reconnaissent ouvertement la justesse de la position de la diplomatie algérienne par rapport aux ingérences et les interférences qui se tramaient et qui se trament toujours dans le Monde arabe de par ce qu’il constitue comme enjeu géopolitique de premier ordre.
La constance de l’approche diplomatique algérienne n’est pas conçue comme une espèce de formule dogmatique, mais bien au contraire, c’est une attitude de principe en osmose avec la charte fondatrice des Nations unies et la légalité internationale.
Ce pragmatisme se fait exprimer d’une manière plus étayée à travers le dernier accord relatif au projet du Gazoduc transsaharien, une infrastructure internationale d’une importance stratégique et capitale pour l’Algérie qui diversifie aujourd’hui sa diplomatie en recourant aux cartes maîtresses qui lui permettent de renforcer et de consolider sa place au niveau régional et international.
La diplomatie « gazière » est devenue le maître-mot de la politique extérieure de l’Etat algérien. C’est là que réside le pragmatisme et l’offensive de la diplomatie algérienne qui se place en leader dans la région pour reconfigurer la donne géostratégique qui a été laissée pendant plus de deux décades aux forces internationales dont le bellicisme est la caractéristique saillante.
Ce projet prometteur va permettre à l’Algérie d’avoir une panoplie de choix pour négocier ses intérêts sans que cela puisse se transformer en desiderata comme à l’accoutumée par des puissances étrangères.
L’Algérie saisit les opportunités de la géopolitique qui se présentent à elle pour en faire un moyen souple de son implication dans le giron des pays avec qui il faut compter. Le Gazoduc transsaharien sera un levier efficace et prépondérant qui va permettre à notre pays de jouer sur plusieurs fronts en termes d’enjeux et de stratégies à l’aune des nouvelles reconfigurations et repositionnements géostratégiques du monde en pleine ébullition et évolution.
L’Algérie qui arrive à faire entendre sa voix est en phase de mener des alliances et des coalitions d’intérêts stratégiques communs. Son statut de puissance régionale l’incite à faire preuve de plus de réalisme et de pragmatisme.
Ce retour en douceur de la diplomatie algérienne saura dissiper les clivages qui se font exprimer dans la région. Les atouts sont multiples, mais le Gaz et les énergies fossiles sont un atout majeur dont l’Algérie fait recours pour parer à tous les risques et dangers qui se tissent au niveau de ses frontières et dans la région en général.
Rachid Nassouti