Régions

Annaba : A quand l’arrêt des modifications illégales du tissu urbain ?

Le phénomène de répand dans la commune d’Annaba.

Au moment où la stratégie du Gouvernement se focalise sur l’éradication des constructions anarchiques et précaires, les modifications à coup de tôles et de parpaings affectent l’ensemble des immeubles et maisons à Annaba et enlaidissent la ville au point de lui conférer un aspect bidonvillesque. Dans la majorité des quartiers, les Annabis s’ingénient à trouver le moyen d’agrandir leurs maisons, quitte à le faire verticalement. Au centre-ville, notamment dans les quartiers populaires, les toits en tôle rouillée font  du paysage. Ces taudis, en zinc ou en brique donnent une autre image de « Bône la Coquette ».Il suffit de faire une virée dans les quartiers de la ville  pour constater l’ampleur du phénomène. Des immeubles modernes, avec une architecture raffinée et bien étudiée, abritent des taudis qui contrastent avec ledécor. Des dizaines de logements de fortune ont été construits sur les terrasses et toits d’immeubles, et ce au vu et au su des autorités locales et dans l’impunité la plus absolue. À ce jour, personne n’a daigné prendre ses responsabilités et donner l’ordre de démolir ces constructions qui enlaidissent la ville. Les citoyens se demandent qui a octroyé les autorisations pour réaliser ces appendices. Tout le monde s’accorde à dire que les propriétaires d’immeubles qui ont aménagé ces constructions illégales sur les terrasses ont été encouragés par le laxisme et l’indifférence des autorités locales qui durant des années ont fait « l’autruche ».  C’est scandaleux de remarquer que la prolifération de ces  bidonvilles suspendus et en grande partie responsable de la ruralisation de la métropole, ne suscite aucune réaction des autorités locales !  Le constat est le même dans tous les quartiers d’Annaba,  la place d’Armes entre autres où,  lesdites constructions, sont justifiés par l’étroitesse des habitations. Après la lutte contre les bidonvilles et les constructions illicites recensés, les autorités locales et le ministère de l’Habitat vont-ils mener un autre combat contre ces extensions illégales et ces bidonvilles qui pullulent sur les terrasses et balcons des immeubles et sur les toits de la ville ?  Selon des spécialistes, ces constructions illicites sont un réel danger car, à la différence des immeubles qui sont construits selon les normes urbanistiques, ce genre d’habitation est conçu et réalisé à la va-vite, sans le moindre respect de la fiabilité de la construction. Du coup, ils représentent un véritable danger aussi bien pour  ses occupants que pour les passants. Les risques de voir ces cellules s’effondrer à tout moment sont importants. En attendant que les autorités locales, décidentassumer leurs responsabilités, de nouveau appendices en tôle sont ajoutés aux étages des immeubles et  des pièces sont construites sur des terrasses de maisons datant pour la plupart de plus d’un siècle.

Sofia Chahine

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