Ahmed Raissouni forcé à la démission de l’UIOM : Nouvel échec aux manœuvres du Makhzen
Acculé et isolé, le régime marocain fait face à un retour de flamme de son attitude belliqueuse envers les pays du voisinage, et accumule les échecs sur le front diplomatique.
Pris d’une hystérie sans commune mesure depuis qu’il a pris part aux accords dit d’Abraham, le Makhzen a ouvert plusieurs fronts, dont le plus récent avec la Tunisie. Et le régime marocain vient de faire face à un désaveu de la communauté des érudits de l’Islam, après les propos tenus par le Marocain Ahmed Raissouni contre l’Algérie et la Mauritanie. Des propos qui l’ont forcé à sortir de l’Union internationale des Ouléma musulmans par la petite fenêtre. En effet, le président de l’UIOM, a fini par démissionner face au tollé provoqué par des propos destinés à dénaturer la notion du «djihad » et à appeler les Marocains à «marcher » sur Tindouf en Algérie et sur la Mauritanie.
Une démission actée hier après qu’elle ait été acceptée par le Conseil d’administration de cette organisation. Face à cet échec retentissant et à cette gifle que le prédicateur marocain et ses parrains du Makhzen vient de recevoir, Ahmed Raissouni a tenté jusqu’au bout de faire de la désinformation en se présentant en tant que victime « puni » pour avoit fait usage de son « droit à la libre expression ». Le désormais ex président de l’Union Internationale des Oulémas Musulmans est, malgré le fait qu’il soit tancé partout, persiste et signe en arguant sa déclaration de démission que : «mes positions et opinions fermes et indiscutables sur l’exercice de ma liberté d’expression, inconditionnelle et inconditionnelle, j’ai décidé de soumettre ma démission de la présidence de l’Union Internationale des oulémas musulmans». Or, selon les spécialistes et les connaisseurs de l’interprétation du Saint Coran, « il ne s’agit aucunement des positions ni encore moins de la liberté d’expression ». La question est liée au fait que «Raissouni a outrepassé les prérogatives qui ne sont pas les siennes en appelant à la « guerre sainte», marcher sur un territoire d’un pays voisin, alors que le coran est explicite dans tous ses versets : «la guerre sainte n’est décrétée que lors qu’il s’agit de se défendre de l’ennemi». Tel est le reproche fait à cet ouléma marocain dont les déclarations continuent à faire l’objet de vives critiques y compris chez des savants marocains qui estiment que «la démarche de Raissouni est ambigüe et souffre d’illégitimité». La démission de Raissouni fait suite à des déclarations hostiles faites contre l’Algérie, la Mauritanie et le Sahara occidental, appelant à une attaque sur le territoire des pays voisins musulmans, qui comprend à la fois le territoire algérien et, en particulier, la wilaya de Tindouf, la Mauritanie et le Sahara Occidental, appelant au «Djihad », omettant insidieusement que «la jurisprudence islamique interdit totalement d’alimenter la fitna et l’esprit de division entre les Musulmans». Outre les organisations internationales, à leur tête l’Union Internationale des Oulémas Musulmans, l’ayant tancé, les Oulémas algériens ont répondu aux déclarations hostiles de Raissouni l’appelant à «présenter des excuses au peuple algériens et à la démission de l’Union Internationale des Oulémas Musulmans, en plus du retrait de l’Association algérienne de cette organisation, jusqu’à la démission de Raissouni. En réaction à cette démission, le président de l’Association des Oulémas algériens et membre du secrétariat de l’Union Internationale des Oulémas mulsulmans, Abderrazak Guessoum, a confirmé la démission de Raissouni, appelant le prochain premier responsable de cette organisation «à s’engager à éviter les erreurs de Raissouni». «Le rôle du Président de l’Union Internationale des Musulmans est de fédérer les rangs de la nation musulmane et unifier sa parole», a indiqué Guessoum. Il a ajouté que «la démission de Raissouni est le fruit des efforts des Oulémas algériens », ajoutant que «la vérité a triomphé et que le retour de l’Algerie au sein de cette organisation après la démission de Raissouni est ainsi acté». S’agissant de la reprise de ses activités au sein de l’Union, Abderrezak Guessoum a fait savoir, en sa qualité de membre du Conseil d’administration, qu’il reprendra « en toute fierté » son activité suite à la « réalisation des objectifs de l’opinion publique algérienne », affirmant qu’il participera à la prochaine Assemblée générale de cette instance. Les Statuts de l’UIOM prévoient qu' »en cas de vacance de poste, une Assemblée générale extraordinaire est convoquée et un nouveau président est élu pour un mandat de 5 ans », a-t-il expliqué. De son côté, M. Aboudjerra Soltani, en sa qualité de président du Forum de modération (El Wassatiya), et membre de l’UIOM, a affirmé que l’approbation de la démission du Marocain Ahmed Raïssouni par l’Union, intervenait sur fond « de la pression qu’il avait subie de tous côtés, entre autres, des Oulémas d’Algérie, de Mauritanie et bien d’autres ».
Amar Malki