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Coopération algéro-française : Ce que prévoit la Déclaration d’Alger

L’Algérie et la France renouvellent leur engagement en inscrivant leurs relations dans une nouvelle dynamique de progression en prenant en compte la profondeur de leurs liens historiques et la densité de leur coopération. La dernière visite du président Français, Emmanuel Macron, en Algerie a permis aux responsables des deux pays d’évoquer et de nombreuses questions d’intérêts communs en prenant en compte la nécessité d’édifier une relation stratégique sur la base d’une confiance mutuelle et d’un dialogue renouvelé. A cette fin, elles expriment leur volonté de définir un agenda conjoint d’avenir à horizon 2030 dont les principaux axes ont été inscrits dans la Déclaration signée samedi par le président de la République Abdelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron. 

Une déclaration qui balisé le terrain pour la reprise du dialogue sur les questions centrales et notamment la question de la mémoire. C’est ainsi que le texte souligne que les deux pays ont convenu de mettre en place une commission conjointe composée d’historiens français et algériens. « Elle sera chargée de travailler sur l’ensemble de leurs archives de la période coloniale et de la guerre d’indépendance. Ce travail scientifique abordera toutes les questions, y compris celles concernant l’ouverture et la restitution des archives, des biens et des restes mortuaires des résistants algériens, ainsi que celles des essais nucléaires et des disparus, dans le respect de toutes les mémoires » explique le document qui précise que les travaux de commission « feront l’objet d’évaluations régulières sur une base semestrielle, en plus de la création aussi bien en France qu’en Algerie d’un espace muséal, d’un lieu de création, de dialogue et d’échange des jeunesses franco algériennes ». Des espaces destinés à accueillir « des chercheurs, des artistes, et des jeunes de la France et de l’Algérie qui mèneront des projets en commun ». Et d’ajouter que « le travail sera renforcé sur l’entretien des cimetières européens et la valorisation de leurpatrimoine funéraire exceptionnel ». 

La question des visas et de la circulation des personnes qui a largement été au cœur de la brouille entre Alger et Paris a également été au cœur de la visite de Macron à Alger et des entretiens qu’il a eu avec les responsables algériens. Des résultats qui ont donné lieu à des engagements consignés dans la Déclaration d’Alger qui indique qu’en « prenant en compte les liens humains des deux pays, les deux pays ont convenu sur la nécessité de la redynamisation effective du partenariat bilatéral, d’engager une réflexion pour bâtir des solutions concrètes et opérationnelles permettant de répondre à leurs attentes respectives pour que la circulation des personnes entre les deux pays soit organisée et encadrée pour être pleinement respectueuse des lois, intérêts et contraintes du pays d’accueil tout en favorisant des échanges humains liés aux dynamiques économique, sociale, académique et touristique entre deux pays et deux sociétés partageant des liens multiples ». « Les deux parties conviennent de définir les contours d’une plus grande coopération dans ce domaine, avec pour objectif d’encourager la mobilité entre les deux pays, notamment pour les étudiants, entrepreneurs, scientifiques, universitaires, artistes, responsables d’associations et sportifs, permettant de conduire davantage de projets communs » précise encore le document. Au-delà de la question des visas c’est la valorisation du rôle des diasporas qui a été mise lumière. Ainsi, « les deux pays s’engagent à valoriser le potentiel que représentent la communauté algérienne en France et les citoyens binationaux dans le développement de la relation bilatérale et à appuyer les projets que ces acteurs portent en ce sens en France comme en Algérie », indique le document. 

Gaz et transition énergétique

Autre question centrale, celle de coopération économique et énergétique. Bien que le gaz soit central dans l’équation, la déclaration signée par les deux présidents reflète les préoccupations algériennes notamment en ce qui concerne l’engagement plein des partenaires dans le secteur, mais aussi dans la transition énergétique. Une coopération qui doit dépasser le seul cadre de l’énergie pour concerner les divers domaines liés à l’investissement notamment industriel. La Déclaration d’Alger annonce ainsi que « la France et l’Algérie donneront un nouvel élan à leurs relations économiques pour favoriser un partenariat équilibré dans l’intérêt des deux pays ». « Dans cette optique, elles entendent favoriser une relance de leurs échanges économiques et encourager le développement des partenariats entre leurs entreprises ainsi que la recherche pour l’innovation. Ces efforts porteront en priorité sur les secteurs d’avenir : le numérique, les énergies renouvelables, les métaux rares, la santé, l’agriculture et le tourisme », poursuit-elle. Et d’ajouter que « les deux parties sont convenues de coopérer ensemble sur la transition énergétique – notamment à travers une coopération dans les domaines du gaz et de l’hydrogène. Elles sont également convenues de lancer un programme de recherche d’innovation technologique sur la récupération et le traitement du gaz de torchage ». 

Une relance qui devrait aussi se traduire « par l’accroissement de l’investissement, la préservation et la création d’emplois sur leurs territoires respectifs, notamment à destination de la jeunesse, à travers une étroite implication des opérateurs économiques des deux pays à sa définition et au suivi de sa mise en œuvre. Dans cette perspective, les deux parties veilleront à l’opérationnalisation rapide du fonds d’investissement commun conçu pour accompagner les efforts conjoints de co-production et d’investissement ». Enfin l’Algérie et la France « sont convenues d’œuvrer au développement d’infrastructures logistiques sur les deux rives de la Méditerranée ».

Amar Malki

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