Histoire de quart
«Pourquoi donc des journaux sans envergure perçoivent pleins de pages de publicité et d’autres pas ? » me demande innocemment un ami profane. « Hum, là tu me poses une colle et en même temps tu poses le pied dans le plat… de quelqu’un ! », ai-je dû balbutier, déconcerté par cette question sur le « tech’ham ». Non content de ma réponse, il revient à la charge. Il est tenace le mec comme les anciens réflexes qu’on croyait révolus ou comme la peau des ripoux qui l’ont dure. «Tiens, j’ai vu par exemple qu’il y a des journaux qui n’ont qu’un petit encart en guise de publicité alors que d’autres roulent à coups de trois ou quatre pages quotidiennement, et d’autres pas du tout, comment expliques-tu ça, toi, monsieur le vieux journaliste ? » « Euh ! Écoutes, là je suis en retard et je dois me rendre aux impôts, à la CNAS, à l’imprimerie pour voir avec eux s’ils pensent faire crédit et faire aussi les courses pour ma femme », dus-je balbutier. Toujours aussi tenace qu’un pitbull, il me charge encore, me tarabustant de questions les unes plus « politiques » que les autres, genre « mais qui commande la publicité et qui la donne et pourquoi à l’un et pas à tous le monde ? »
Sur ce, je me suis dis « Allah yarabbi, advienne que pourra » et sorti la grosse artillerie et riposter pour lui clouer le bec, « c’est à la tête du client, de la dechra et du nombre de chopes de bière qu’on a bu ensemble ! Voilà t’est content maintenant, on va vite m’enlever le petit quart de page qui fait office de manne publicitaire… »