Après le gaz : L’Algérie se place sur le marché méditerranéen de l’électricité
Un protocole associations énergétiques méditerranéennes et maghrébines a été signé hier à Alger, avec pour objectif de renforcer l’intégration énergétique méditerranéenne. Une démarche qui devrait permettre à l’Algérie de mieux se placer sur le marché européen de l’énergie, et notamment celui de l’électricité.
Second fournisseur du marché européen en gaz, l’Algérie s’impose, aujourd’hui dans une conjoncture marquée par une crise énergétique majeure, comme un partenaire incontournable. Mais au-delà du gaz et dans un contexte énergétique, l’Algérie entend consolider ses positions en tant que partenaire dans cette transition, en s’inscrivant dans un processus devant lui permettre à terme de se placer comme l’un des fournisseurs du marché européen en électricité et en hydrogène vert. L’Algérie a d’ailleurs affiché son ambition en ce sens et a clairement fait part de son désir de jouer un rôle majeur sur le marché européen de l’électricité notamment verte. C’est dans ce contexte que quatre associations énergétiques méditerranéennes et maghrébines, desquelles le groupe Sonelgaz est membre, ont signé hier le «Protocole d’Alger» visant le renforcement de la coopération et de l’intégration énergétique régionale. Ce protocole a été signé par le Comité maghrébin de l’électricité (COMELEC), l’Observatoire méditerranéen de l’énergie (OME), l’Association des gestionnaires des réseaux de transport de l’électricité méditerranéens (Med-TSO) et l’Association méditerranéenne des agences nationales de maîtrise de l’énergie (MEDENER) et ce, en marge des travaux de la conférence commune intitulée «les interconnexions électriques en méditerranée, facteur d’intégration régionale et catalyseur de la transition énergétique». L’occasion d’ailleurs de souligner toute l’importance du partenariat entre les deux rives de la Méditerranée dans la transition énergétique. Il faut dire que la transition énergétique et le développement des énergies renouvelables et l’hydrogène vert est aujourd’hui l’un des axes prioritaires des nouveau partenariats énergétiques que l’Algérie développe avec ses partenaires et articulés autour des contrats d’achat et de vente de gaz naturel. Une priorité que le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab n’a pas manqué de souligner hier. Pour le ministre, « la question qui se pose actuellement avec acuité et sur laquelle nous devons travailler, consiste à réfléchir aux modalités d’instauration de partenariats d’intérêts communs entre le Nord et le Sud à la lumière des défis actuels ». Il a également souligné que le rôle attendu des sources d’énergies renouvelables « ne saurait être concrétisé qu’à travers l’augmentation de l’investissement international dans ce domaine ».Le financement des projets de transition énergétique demeure « un grand défi » face à leur concrétisation sur le terrain et la mise en œuvre des projets d’énergie renouvelable et d’infrastructure y afférentes, a-t-il expliqué.
M. Arkab a passé en revue, dans son allocution, les grandes lignes de la politique nationale de la transition énergétique qui englobe le développement des énergies nouvelles et renouvelables et les mesures de maitrise de la consommation en vue de préserver les ressources naturelles pour les futures générations. A ce propos, M. Arkab a rappelé l’introduction de l’hydrogène parmi les priorités du plan du gouvernement. « La mise en place des dernières retouches sur la stratégie nationale de développement de ce segment est en cours », a-t-il dit.Cependant, le développement de l’hydrogène, précise le ministre, « exige la réunion de plusieurs facteurs, notamment la création du cadre réglementaire et institutionnel et la préparation du capital humain, ainsi que le transfert de la technologie et le financement, et ce, après la recherche de marchés transparents et compétitifs ».
Samira Ghrib