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Alger et Bakou ambitionnent de renforcer leur coordination

L’Algérie et l’Azerbaïdjan aspirent à renforcer leur coopération et à consolider leur coordination notamment au sein des organisations régionales et internationales, de même qu’ils tendent à raffermir le dialogue notamment en perspective de la prochaine de la conférence des parties sur le climat prévue à Bakou au mois de novembre prochain. Dans ce contexte, l’envoyé spécial du président de la République d’Azerbaïdjan, Elchin Amirbayov, lequel a récemment effectué une visite en Algérie, a affiché dans un entretien avec l’APS le souhait de Bakou de voir le président de la République Abdelmadjid Tebboune, prendre à la Conférence de Bakou sur les changements climatiques (COP29), prévue en novembre prochain. « Il y a un grand souhait de notre côté, d’accueillir le président algérien à cette conférence. Cela permettra de renforcer nos relations bilatérales », a-t-il souligné. Il a ainsi mis l’accent, par ailleurs, sur l’importance de renforcer la coordination entre les deux pays au niveau des organisations internationales et régionales concernant les différentes questions d’intérêt commun.  « Il y a une coopération très étroite et fructueuse entre nos deux pays au niveau des différentes instances internationales. Nous pouvons compter sur la coopération utile et efficace avec l’élection de l’Algérie comme membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU », a-t-il ajouté. Par ailleurs, Bakou qui accueillera en novembre prochain la COP29, tentera de « trouver un compromis » sur le sujet des financements climat et de la solidarité Nord-Sud, éternelle pomme de discorde des négociations pour lutter contre le réchauffement, a fait savoir M. Amirbayov.

Contacts entre Sonatrach et Socar

Selon l’envoyé spécial du président de l’Azerbaïdjan, son pays souhaite insuffler une nouvelle dynamique à la coopération bilatérale pour la hisser au plus haut niveau, compte tenu des intérêts communs et des grandes potentialités que recèlent les deux pays. Il a dans ce sens évoqué les entretiens qu’il a eus mercredi à Alger le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, mais aussi avec le président de l’APN, Brahim Boughali. Des discussions au cours desquelles, dit-il, il a évoqué l’idée de « création d’une commission mixte intergouvernementale ».  » J’espère que ce sera pour bientôt. Nous avons déjà soumis le projet de l’accord à l’Algérie et on nous a assuré que nous sommes proches de finaliser cet accord », a-t-il ajouté, estimant que la mise en place de cette commission permettra d' »identifier les domaines de coopération ».

A ce propos, il a affirmé que le secteur de l’énergie est « le premier domaine de coopération entre les deux pays », notamment en ce qui concerne les énergies renouvelables.

Qualifiant le potentiel de coopération dans ce domaine d’ « important », M. Amirbayov a regretté que ce potentiel ne soit pas totalement exploité.

Il a fait part, à ce titre, de l’existence de contacts entre la compagnie nationale des hydrocarbures « Sonatrach » et la compagnie pétrolière azerbaidjanaise « Socar » sur « la façon d’organiser le commerce des produits énergétiques algériens, mais aussi sur la connectivité » de leurs réseaux de transport.

« L’Azerbaïdjan se trouve dans ce qu’on appelle le corridor moyen (Corridor Est-Ouest) qui lie la Chine à travers l’Asie centrale, la mer caspienne, le Caucase du sud à l’Europe de l’Est (le gazoduc Transanatolien) », a-t-il expliqué, relevant l’ « intérêt grandissant » pour cette route de la part de la Chine et de l’UE qui souhaitent un renforcement du corridor au niveau de sa capacité de transport.

« Ce corridor peut aussi intéresser l’Algérie », a-t-il estimé, évoquant la possibilité d’étudier la meilleure « façon d’organiser le passage des produits énergétiques algériens via ce corridor ».

Evoquant le volume des échanges commerciaux entre les deux pays, l’envoyé spécial du président de l’Azerbaïdjan reconnait que les chiffres « sont faibles et ne reflètent pas l’excellence des relations politiques ».

Néanmoins, « l’institution de la commission mixte intergouvernementale et la mise en place d’un Conseil d’hommes d’affaires pourraient booster les relations économiques », a-t-il affirmé. Il a également estimé que « l’établissement de missions diplomatiques au niveau des deux capitales a, certainement renforcé les relations entre les deux pays, et les contacts au plus haut niveau, notamment entre les membres de nos gouvernements respectifs, qui ont eu beaucoup d’échanges ces dernières années, témoignent d’un intérêt mutuel pour renforcer davantage les relations politiques et économiques entre Bakou et Alger », a-t-il souligné dans un entretien accordé à l’APS. Sur le plan culturel, M. Amirbayov a estimé que les deux pays peuvent élargir les perspectives de coopération,.  « Notre ambassade est en train de discuter de certains projets avec le ministère algérien de la Culture », a-t-il ajouté, plaidant pour une coopération plus approfondie dans le domaine de l’Education. »Notre académie diplomatique octroie des bourses pour les étudiants et chercheurs des pays membres du Mouvement des non-alignés (MNA) et del’Organisation de la coopération islamique (OCI), on peut commencer par cela », a-t-il suggéré. Faciliter la libre circulation des personnes entre les deux pays, notamment des touristes, est l’un des points sur lequel a également insisté M. Amirbayov. « Il faut réfléchir au meilleur moyen de faciliter la mobilité et je pense que l’une des mesures à envisager est l’établissement d’une ligne aérienne directe entre Bakou et Alger. Aussi, il faut étudier la possibilité de faciliter le régime d’octroi des visas », a-t-il proposé.

R.N.

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