Le métier a dépéri trois décennies : Le tourisme orphelin de ses guides
Très sollicités dans les circuits, notamment en cette période de vacances scolaires d’hiver et de tourisme saharien, près de 90% des guides ne sont pas formés.
Le guide de tourisme: voilà un métier en voie de disparition dans le pays. Les agences de voyages et les organisateurs de circuits peinent à trouver un véritable guide censé accompagner les groupes dans les cités antiques, la Casbah d’Alger, les musées, les parcs naturels classés par l’Unesco, les ruines romaines, le merveilleux Grand-Sud avec toutes ses richesses et diversités. Et pour cause, les écoles ne proposent que rarement des formations diplômantes, alors que ce métier était censé susciter un engouement mêmes des universitaires, comme cela se fait sous d’autres cieux. Très sollicités dans les circuits, notamment en cette période de vacances scolaires d’hiver et de tourisme saharien, près de 90% des guides ne sont pas formés. Une véritable lacune qu’il faudra combler, sachant que ceux qui exercent ce métier nécessitent régulièrement des perfectionnements pour être à la hauteur des attentes des touristes, notamment des étrangers qui viennent découvrir les trésors de la Destination Algérie. Autorisé à exercer sur l’ensemble du territoire national, conformément aux clauses édictés par les lois en vigueur, le guide de tourisme doit être titulaire d’un diplôme dans cette spécialité, devenue méconnue de nos jours, ou encore titulaire d’une formation supérieure dans les domaines de l’histoire, des arts, de l’archéologie, dees sciences de la nature, de l’architecture et des connaissances en langues étrangères, outre la maîtrise des langues nationales (arabe et tamazight). En Algérie, l’exercice de cette noble activité est régie par le décret exécutif N° 06-224 du juin 2006 fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de guide de tourisme. Ainsi, « toute personne physique qui accompagne des touristes, contre une rémunération, à l’occasion de circuits touristiques, voyages organisés, dans les musées, les monuments historiques, parcs culturels et naturels et sites touristiques », est considéré guide de tourisme, avec comme obligation l’obtention de l’agrément ainsi que de la carte de guide touristique. Celle-ci subordonnée aux résultats de l’enquête de moralité car appelé à exercer ce métier pour une durée indéterminée. Si au plan législatif le pays ouvre grandes les portes à cette filière à forte valeur-ajoutée, sur le terrain, force est de le constater, qu’il y a de moins en moins de guides touristiques qui connaissent les contrées de l’Algérie, un pays-continent, qui pourraient faire mieux que nos voisins de l’Est et de l’Ouest en matière de marketing et d’ingénierie touristiques. Alors que le pays recelait les meilleurs guides, formés par des experts en la matière, ce métier a commencé à dépérir depuis trois décennies. Depuis, ce métier n’a jamais été réhabilité comme il se devait, laissant le champ libre à de pseudo-guides de tourisme qui l’ont investi.
Riad Lamara