Le secteur doit atteindre un chiffre d’affaires de 40 milliards de dinars en 2023 / Construction automobile : la relance
L’année 2023 sera assurément celle de la relance de la construction mécanique. Le ministère de l’Industrie compte sur une hausse de plus de 50 % du chiffre d’affaires de la filière, grâce notamment à la relance de la construction automobile.
Le groupe des industries mécaniques, AGM (Algerien Group Of Mechanics), a réalisé durant l’année 2022 un chiffre d’affaires de 26,82 milliards de dinars. Les prévisions, pour 2023, sont de 40 milliards de dinars, a indiqué le ministère de l’Industrie dans un communiqué.
Le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, a tenu, hier, une réunion d’évaluation avec les responsables du Groupe public de l’industrie mécanique (AGM) et de ses principales filiales et sociétés. Selon un communiqué de ce département ministériel, ce groupe a réalisé durant l’année 2022 un chiffre d’affaire de 26,82 milliards de dinars, en hausse de 12% par rapport à l’année d’avant, alors que les prévisions pour 2023, note-t-on dans un communiqué sanctionnant les travaux de cette réunion, sont de l’ordre de 40 milliards de dinars. Employant près de 6700 personnes, ce groupe est composé 29 filiales et sociétés, dont six en partenariat avec des étrangers, et touchant à des activités diverses telles que les équipements industriels, machinisme et matériels agricoles et pêche, engins de travaux publics et moyens de manutention, fabrication de moteurs ainsi que la sous-traitance. Mettant en exergue les résultats de quelques entreprises, le ministère de l’Industrie a cité la société de production des pompes et des vannes (POVAL) qui a enregistré une hausse de 30% de son chiffre d’affaires (CA) et 41% de valeur ajoutée (VA). Il y a également l’Entreprise nationale des matériels de travaux publics (ENMTP), avec respectivement 37 et 28%, l’Entreprise nationale de production de machines-outils (PMO), avec 12 et 26%, la Société des industries mécaniques et accessoires (Orsim), avec 12 et 8%, l’entreprise de production de boulonnerie, coutellerie et robinetterie (BCR), avec 10 et 12% ou encore l’entreprise nationale de matériels agricoles et de pêche (ENMAP), avec une hausse de 5% du chiffre d’affaire et 14% de valeur ajoutée. Des résultats qui probablement pouvaient être meilleurs encore si ce n’est un nombre de « contraintes » qui ont fait que certains objectifs tracés, comme ça a été indiqué dans le communiqué du ministère de l’Industrie, n’ont pas été atteints. « La rencontre a été une occasion pour exposer les principales contraintes qui ont fait qu’un nombre d’objectifs tracés par le groupe pour l’année 2022 n’ont pas été atteints », a indiqué le ministère de l’Industrie, évoquant les contraintes en lien avec « le contexte économique et géopolitique mondial, avec une difficulté d’approvisionnements de certains intrants sur le marché mondial ». Il est également question des répercussions de la situation de certaines filiales souffrant d’importantes dettes, sur le résultat global du groupe ». Le ministre a bien entendu mis l’accent sur la nécessité de porter à la hausse le taux d’intégration ce qui se répercute positivement sur le secteur, mais aussi sur la facture d’importation. Il a également donné des orientations afin de consentir plus d’efforts notamment pour ce qui est « des projets ayant une portée stratégique » notamment ceux relatifs « aux équipements agricoles, irrigation, fabrication de pompes et vannes destinées au secteur des hydrocarbures et à celui des ressources en eau dans le cadre du programme de réalisation de station de dessalement d’eau de mer, en plus du développement du secteur de la construction navale à travers l’entreprise Ecorep ». Il faut dire que l’exécutif mise beaucoup sur le secteur industriel, d’une manière générale, mais surtout sur son segment relatif à la mécanique notamment la construction automobile, pour les toutes prochaines années. L’installation d’une usine Fiat en Algérie qui commencera à produire ses premiers véhicules d’ici la fin de l’année, l’annonce par Renault de la relance de son unité d’Oran cont d’ailleurs dans ce sens. Inaugurant le 13 décembre dernier, la 30ème de la Foire de la production algérienne, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait souligné la nécessité de doter le pays d’une « véritable industrie mécanique ». D’où les orientations données à chaque fois afin de porter à la hausse le taux d’intégration dans certains secteurs, comme l’automobile, pour ne citer que celui-là. Au mois de novembre, Ahmed Zaghdar avait affirmé que « l’Algérie s’oriente vers la création d’une véritable industrie, avec des taux d’intégration allant jusqu’à 40% durant les cinq premières années du lancement de l’activité industrielle notamment dans le secteur de la mécanique et de l’industrie automobile ». Des réunions d’évaluation d’autres activités du secteur industriel sont également prévues à l’avenir.
Elyas Nour