GiorgiaMeloni promeut le « plan Mattei pour l’Afrique » : L’Algérie en axe central
La présidente du Conseil des ministres d’Italie, Georgia Meloni, est arrivée hier à Alger pour une visite de deux jours, sa première à l’étranger depuis son élection au mois d’octobre dernier, qui sera ponctuée par la signature de plusieurs accords notamment dans les domaines de l’énergie, automobile, tourisme, agriculture et industrie navale.
C’est le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, qui a accueilli, hier, à l’aéroport d’Alger, la présidente du Conseil des ministres d’Italie, Georgia Meloni qui devra être reçue, aujourd’hui, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Meloni, qui sera à la tête d’une « importante délégation ministérielle », sera accompagnée durant son voyage également par Carlo Bonomi, président de la toute puissante organisation patronale, Confindustria, et Claudio Descalzi, directeur général d’Eni. Un déplacement à Alger de la responsable italienne, qui coïncide avec le vingtième anniversaire de la signature le 27 janvier 2003, du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération entre les deux pays, et qui va dans le sens du renforcement de la coopération stratégique entre les deux pays qui, faut-il le rappeler, a franchi déjà des pas considérables ces deux dernières années, ceci, alors que les relations entre l’Algérie et l’Italie ont, de tous temps, été d’un niveau élevé. C’est d’ailleurs la troisième visite d’un président du Conseil des ministres d’Italie, en Algérie, le prédécesseur de Meloni, Mario Draghi s’étant déplacé à Alger à deux reprises, respectivement en avril et juillet 2022. Ajoutant à cela les visites de Abdelmadjid Tebboune, en Italie, en mai 2022, et du Président italien, Sergio Matarella, en Algérie, en novembre 2021. Une dynamique, impulsée ces deux dernières années, qui renseignent sur l’intérêt que porte l’Italie à ce partenariat avec l’Algérie qui constitue, d’ailleurs, l’axe central du « plan Mattei pour l’Afrique » de Georgia Meloni. Un plan dont l’objectif est de consolider et renforcer le partenariat stratégique avec les pays africains, notamment ceux de la rive sud de la Méditerranée, principalement l’Algérie, tous cela dans une logique « gagnant-gagnant ». Donc, au-delà de la coopération énergétique, renforcée déjà ces tous derniers mois – le ministère de l’Energie et des mines ayant indiqué, fin septembre, que les livraisons de gaz envers l’Italie, allaient atteindre 25 milliards de m3 à la fin de l’année – il est question d’étendre cette coopération à d’autres secteurs, tout aussi important pour les deux parties.
Un hub pour le gaz algérien
Dans un entretien accordé samedi au média italien « Il Messaggero », l’ambassadeur d’Algérie en Italie, Abdelkrim Touahria, a indiqué que même si « l’énergie est le dossier le plus important », les discussions vont concerner aussi, lors de cette visite, les secteurs « l’automobile, tourisme, agriculture et industrie navale ». Allant dans le détail, le diplomate a déclaré que l’Algérie souhaite que « l’Italie devienne un hub européen pour le gaz algérien », en d’autres termes, a-t-il enchaîné, « une plaque tournante pour les autres pays de l’UE », et ce, « en élargissant la coopération à l’hydrogène vert, photovoltaïque et les énergies renouvelables ». Pour les autres secteurs, l’ambassadeur d’Algérie en Italie a évoqué, par exemple, un intérêt pour une coopération avec le constructeur naval, Fincantieri, pour la fabrication de chalutiers, pour le projet du constructeur automobile Fiat qui, présentera le 19 mars prochain, a-t-il annoncé, quatre modèles qui seront fabriqués et vendus en Algérie à partir de fin 2023. En somme, Touahria a indiqué que l’Algérie est prête, pour sa part, et dans le cadre de ce « plan Mattei pour l’Afrique » de Georgia Meloni, à « aider l’Italie à atteindre des marchés dans d’autres pays africains ». Tout ceci pour dire que la coopération entre les deux pays va en se renforçant. Premier fournisseur de gaz de l’Italie, l’Algérie présente, pour les autorités italiennes, un potentiel non négligeable, en matière de coopération dans divers domaines, comme d’ailleurs ça a été mis en relief, dans le dernier numéro de la publication relative à la diplomatie économique du ministère italien des Affaires étrangères qui a consacré un dossier sur plusieurs pages au « potentiel inexploré des opportunités en Algérie ». Cette visite de deux jours de Georgia Meloni intervient donc dans ce contexte marqué par un regain d’une dynamique impulsée en haut lieu des deux côtés. Si la coopération avec certains autres pays est cycliquement marquée par les répercussions de crises politiques ou géostratégiques, avec l »Italie il semble que les choses évoluent continuellement dans le bon sens. A noter, en dernier lieu, que durant sa visite, la présidente du Conseil des ministres d’Italie, Georgia Meloni, a prévu, selon les médias italiens, de visiter aujourd’hui, avant de se rendre au palais d’El Mouradia, le jardin Enrico Mattei, à Alger, du nom du fondateur d’Eni, ami de l’Algérie, notamment durant la guerre de libération nationale.
Elyas Nour