9e session des consultations politiques algéro-françaises : La visite du Président Tebboune en France en lame de fond
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, doit effectuer une visite en France au mois de mai prochain. Une visite qui doit permettre une batterie de dossiers qui seront au cœur d’un « partenariat renouvelé », selon les termes de la Déclaration d’Alger laquelle a sanctionné la visite du président français Emmanuel Macron en Algérie au mois d’août dernier. Si la consolidation du partenariat dans les domaines économiques, énergétiques, environnementaux, culturels dans la jeunesse sont évoqués avec insistance, les questions de la circulation des personnes et de la mémoire restent ceux qui alimentent le débat au cœur d’une relation que l’on souhaite relancer sur de nouvelles bases.
C’est dans ce contexte que les travaux de la 9e session des consultations politiques algéro-françaises, ont été tenus hier sous la coprésidence du secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Amar Belani, et de son homologue du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Anne Marie Descôtes.
Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, les travaux de cette session « se sont inscrits dans un contexte particulier marqué par la préparation de la prochaine visite, en France, qu’effectuera, en mai prochain le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, visite qui sera précédée par la tenue, dans les semaines à venir, du Comité mixte économique algéro-français (COMEFA) ». La même source souligne d’ailleurs que « ces consultations politiques, qui se sont appuyées pour la première fois sur des réunions exploratoires entre les hauts fonctionnaires des différents départements ministériels des deux parties, ont fait ressortir une concordance de vues, sur les voies et moyens de rehausser le niveau de la coopération, consolider le cadre juridique bilatéral et concevoir de nouveaux mécanismes bilatéraux de coopération dans les différents domaines d’activité ». C’est ainsi que l’on précise que les travaux de cette session
ont abordé « l’ensemble des dimensions de la relation bilatérale, en particulier la dimension humaine, avec un accent particulier sur les questions relatives à la mémoire et à la circulation des personnes, qui constituent de véritables marqueurs de cette relation ».
Mémoire : une lecture objective et de qualité
La question de la mémoire a d’ailleurs été au centre de ces consultations. Ainsi, selon le communiqué, conformément au cap fixé par les chefs d’Etat des deux pays, « il a été convenu de traiter la question mémorielle dans le cadre d’une lecture objective et de vérité ». La partie française s’est engagée à ce titre à « accélérer le processus de restitution des archives et du traitement de la question des sites d’essais nucléaires qu’il convient de réhabiliter, concourant ainsi à appréhender l’avenir dans un climat d’apaisement et de respect mutuel ».Les deux parties ont également abordé « les questions d’actualité d’ordre régional et international d’intérêt commun dans leur voisinage immédiat (Sahara occidental, Sahel, Libye, conflit russo-ukrainien etc.) ».Elles « sont convenues enfin de poursuivre le dialogue et les échanges, ainsi que l’activation de l’ensemble des mécanismes de coopération institués par les autorités des deux pays », conclut le communiqué. Notons que lors des travaux de cette session, Amar Belani, a mis en exergue « la nécessité de poursuivre les efforts entrepris de part et d’autre afin de réussir davantage à élever le niveau des relations et les articuler ensemble à des réponses adaptées, notamment aux deux marqueurs essentiels de notre relation globale que sont la mémoire et la mobilité (…) et au socle du partenariat renouvelé auquel nous aspirons ».
Pour sa part, Anne-Marie Descôtes, a indiqué que cinq mois après la visite officielle et d’amitié du président français à Alger et Oran en août dernier, « une étape inédite est en cours de construction dans la relation de nos deux pays que nous voulons pleine de confiance ».Accompagnée d’une vingtaine de hauts responsables de la coopération, Mme Descôtes a souligné que la venue de 15 ministres français à Alger en octobre dernier pour le Comité intergouvernemental de haut niveau, avait permis d’identifier de nouveaux domaines de coopération et de discussions, se réjouissant que des contacts au niveau des administrations sont en train de gagner en fréquence et en fluidité depuis l’automne pour une meilleure compréhension.
Hocine Fadheli