Annaba : Les chauffeurs de taxi en grève
Refusant l’application les instructions de la Direction des transports d’Annaba quant au retour à la tarification d’avant la pandémie de Covid-19, les chauffeurs de taxi du transport intercommunal ont décidé d’une grève en signe de protestation.
Les transporteurs de taxi intercommunal des communes de Sidi Amar, El Hadjar et El Bouni affichent leur refus de la décision du retour aux tarifications normales. Un niet pur et simple pour ces transporteurs qui, sans crier gare, ont décidé d’une grève qualifiée de pénalisante pour les usagers de ces lignes. Un bras de fer engagé sur fond de revendication de l’augmentation de 10 DA supplémentaires sur les tarifs par personne afin d’assurer la pérennité de leur activité. Pour rappel, la Direction des transports de la wilaya d’Annaba a appelé, il y’a quelques semaines, les transporteurs de taxi à revenir à la tarification initiale, d’avant la crise sanitaire. Notons que, depuis plusieurs mois déjà la tarification exceptionnelle des lignes reliant Sidi Amar et El Bouni a été maintenue malgré la reprise du nombre normal des places. Réclamant la révision des tarifs, les chauffeurs de taxis collectifs considèrent la grille actuelle » insuffisante et obsolète ». Les chauffeurs de taxi de transport intercommunal argumentent leurs revendications par les conditions sociales. Certains se justifient par la crise économique, la baisse du pouvoir d’achat et l’inflation, mettant en avant la hausse des prix des pièces de rechange automobile. Pour rappel, le mouvement de protestation a découlé de la campagne de sensibilisation menée par les brigades de la Direction du commerce au niveau du barrage fixe de Bouzaâroura. La campagne avait pour but de mettre les chauffeurs de taxis devant le fait accompli, en les appréhendant alors qu’ils transportaient les passagers. Une manière de rappeler aux clients leur droit de bénéficier de tarifs de transport règlementaires. De leur côté, les chauffeurs de taxis assurent ne pas être au courant du retour à la tarification normale annoncée par la Direction des transports, il y a pourtant plusieurs mois. Au-delà de l’annonce de cette mesure qui s’accompagne également du retour à la normale pour le nombre des passagers à bord des taxis, la Direction des transports était allée sur le terrain pour notifier cette mesure. Les trois stations concernées par cette protestation avaient été investies par les agents de la Direction des transports pour rappeler la réglementation de tarifs en vigueur. Ils avaient d’ailleurs averti que la première phase d’avertissement était arrivée à sa fin et que des mesures plus drastiques étaient à envisager en cas de refus d’obtempérer. Campant sur leur position, les chauffeurs de taxi des trois stations, à savoir Sidi Amar, El Hadjar et El Bouni, ont décidé subitement d’une grève pour dénoncer la réglementation imposée par ladite direction. Les protestataires se sont rassemblés au niveau des trois stations intercommunales où ils ont unanimement signifié qu’il leur est impossible de revenir à cette tarification. Une rencontre entre les représentants des chauffeurs de taxis avec leur tutelle est prévue dans les prochains jours, en vue de trouver un accord susceptible de satisfaire toutes les parties, et éviter surtout que le citoyen ne soit pénalisé.
Sofia Chahine