Lutte antiterroriste en Afrique : Tebboune appelle à un nouveau plan d’action continental
La présence et le déploiement de groupes terroristes en Afrique et notamment au Sahel est aujourd’hui source de réelles inquiétudes, non seulement pour les pays du voisinage, mais aussi au niveau international. Une situation qui impose une prise en charge réelle, notamment au niveau africain et selon une approche qui dépasse la seule dimension sécuritaire de la question.
C’est dans ce contexte que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a souligné, hier dans une allocution en son nom par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, au 36e Sommet de l’UA,« les défis complexes et interdépendants auxquels le continent africain est confronté, à leur tête le phénomène du terrorisme et de l’extrémisme violent, les nombreux foyers de tension et les crises qui se sont gravement accentuées ». Le Président de la République a également rappelé l’augmentation effrayante des attaques terroristes durant l’année écoulée, en termes de nombre, d’étendue géographique et d’effusion de sang, des attaques, a-t-il dit, exacerbées par « le retour des combattants terroristes étrangers, outre les liens confirmés entre le terrorisme, le crime organisé transfrontalier et l’utilisation de l’espace virtuel ».
Le chef de l’État a également considéré que le terrorisme et la montée de l’extrémisme
constituent « une véritable entrave au progrès et au développement de nos pays », tout comme ils « compromettent nos efforts communs de lutte contre la pauvreté et pour la réalisation de la justice sociale et la satisfaction des aspirations légitimes de nos peuples », a poursuivi le Président de la République.
Il a souligné, dans ce contexte, que l’activation progressive des différentes composantes de la structure continentale de paix et de sécurité a eu « un impact positif sur la réduction des conflits en Afrique et l’identification précoce des risques et menaces, le traitement rapide des foyers de tension, mais la complexité des défis impose cependant aux pays du contient de redoubler d’efforts pour une activation complète de tous les mécanismes de prévention, de gestion et de règlement des conflits ».
Dans ce sens, le Président Tebboune a réitéré son appel à accélérer la mise en œuvre des propositions pratiques formulées par l’Algérie, visant à « renforcer les mécanismes de l’UA, à l’instar de l’élaboration d’un nouveau plan d’action de l’organisation dans la lutte antiterroriste, au lieu du plan d’action de l’année 2003, qui est caduc ». Il a en outre appelé à « la dynamisation du sous-comité de lutte contre le terrorisme du Conseil de paix et de sécurité, ainsi qu’à l’établissement d’une liste africaine des individus, groupes et entités impliqués dans des actes terroristes, y compris les combattants terroristes étrangers », et à la « concrétisation du projet de mandat d’arrêt africain ».
Dans de son allocution, le Président Tebboune a également tenu à réitérer les positions de principe de l’Algérie ainsi que son rôle actif dans le règlement des conflits sur le continent.
Il a, ainsi, tenu à « réitérer le soutien ferme de l’Algérie au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination à travers l’organisation d’un référendum libre et transparent, conformément aux chartes et aux résolutions internationales ».Il a souligné, à cet égard, que « les tentatives désespérées d’entraver le processus de décolonisation en cours, et les décisions unilatérales contraires au droit international et aux principes de l’UA, ne sauraient en aucune manière légitimer l’occupation des territoires sahraouies ni attenter au droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination ».Face à ces développements dangereux, poursuit le Président de la République, « il est impératif pour notre organisation d’assumer toute sa responsabilité vis-à-vis de cette question et de jouer le rôle qui lui est assigné, selon sa ferme conviction en faveur de la décolonisation ».Concernant la situation au Mali, le Président de la République a fait part de la détermination de l’Algérie à « contribuer à aller de l’avant dans le processus de réconciliation nationale et à œuvrer avec les frères maliens en vue de donner un nouvel élan à cette démarche issue du processus d’Alger ».
Concernant le dossier libyen, le Président à exhorté les parties dans ce pays à « adhérer au processus pacifique pour résoudre la crise sans ingérence étrangère » à travers « l’adoption du dialogue pourvoyant à une solution pacifique et consensuelle à même de préserver l’unité et la souveraineté de la Lybie et renforcer l’édification de ses institutions », réitérant « la pleine disposition de l’Algérie à contribuer à toute action susceptible de rassembler tous les Libyens en vue de rapprocher les vues entre les acteurs de ce pays frère » et « parvenir à un règlement politique inclusif garantissant l’unité, la sécurité et la stabilité de la Libye ».
Chokri Hafed