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Prisonniers de Gdeim Izik ; Une délégation internationale dénonce les abus dans les prisons marocaines 

Une délégation internationale d’experts en droits de l’homme, de juristes et d’avocats a dénoncé lundi, les abus subis par les prisonniers sahraouis du groupe Gdeim Izik dans les geôles marocaines.

La délégation composée des membres de la Coordination des familles des prisonniers du groupe Gdeim Izik, de la Fondation Rafto pour les droits humains ainsi que du Comité norvégien de soutien au Sahara occidental ont rencontré du 7 au 10 mai dernier à Rabat, les familles du groupe Gdeim Izik – un groupe de défenseurs des droits humains sahraouis détenus dans les prisons marocaines depuis 2010 – qui ont dénoncé la façon dont leurs fils, frères et maris ont été rudement malmenés pour leurs activités dans la défense des droits de l’homme. Les familles ont notamment critiqué les mauvais traitements utilisés pour faire taire leurs voix. « Les 19 prisonniers de « Gdeim Izik » ont été arrêtés arbitrairement en 2010 et condamnés à de longues peines de prison à l’issue de deux procès entachés d’allégations de torture et de nombreuses autres irrégularités. Ils sont actuellement détenus dans des conditions brutales dans six prisons différentes sur le sol marocain et sont privés d’assistance médicale et juridique, ainsi que de visites familiales », ont dénoncé les experts dans un communiqué. Pendant son séjour à Rabat, « la délégation a tenu des réunions avec des ambassades, se faisant l’écho de la demande des familles de libérer immédiatement les prisonniers, de les transférer dans une prison plus proche de leurs familles et d’exiger la visite d’une délégation internationale », explique le communiqué. La dernière visite effectuée par une délégation internationale aux prisonniers de Gdeim Izik, remonte à 2013. Il s’agissait alors, d’un Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire, dirigée par le président rapporteur du Groupe de travail de l’époque, le professeur Mads Andenas. Le professeur Andenas, membre de la délégation internationale de mai 2022 pour la protection des prisonniers de Gdeim Izik a rappelé que, « lors de la visite, les prisonniers de Gdeim Izik nous ont informés de tortures et de mauvais traitements, et nous avons observé la détérioration de l’état de santé de certains des détenus en raison des conditions de détention. Nous avons également reçu des informations selon lesquelles plusieurs détenus du groupe de Gdeim Izik ont entamé des grèves de la faim et que leur état de santé s’est encore détérioré. Leur vie est désormais plus que jamais en danger », a-t-il averti. Par ailleurs, la délégation a révélé, dans son communiqué, que la juriste norvégienne, Tone Sorfonn Moe, s’est vue refuser l’entrée au Maroc par la police à l’aéroport de Rabat alors qu’elle se rendait à la réunion avec les familles des prisonniers et a empêché le personnel de l’ambassade norvégienne présent à l’aéroport de parler avec la juriste expulsée.

A cet égard, Mme Moe a dénoncé le fait que « son expulsion soit liée à son travail en faveur des droits de l’homme et à la condamnation du Maroc par les mécanismes des droits de l’homme de l’ONU que le Royaume refuse de respecter et d’appliquer ». La délégation de juristes internationaux, de défenseurs des droits de l’homme et d’observateurs aux côtés des familles des prisonniers de Gdeim Izik tiendra une Conférence de presse virtuelle aujourd’hui , à 15h00 CET, afin d’évoquer la situation critique et de demander une action internationale pour leur libération immédiate.

Il convient de rappeler que  la militante française des droits de l’Homme, Claude Mangin a appelé, la communauté internationale « à faire pression sur le gouvernement marocain » pour l’obliger à libérer les prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik, soulignant que la condamnation du Maroc par le Comité de l’ONU contre la torture (CAT) pour des faits de torture sur le détenu Mohamed Bourial, constituait «un grand espoir pour les Sahraouis ». « J’appelle les pays européens et les membres du Conseil de sécurité de l’ONU à mettre la pression sur le gouvernement marocain pour qu’il libère tous les prisonniers incarcérés indument depuis 11 ans et demi », a indiqué Mme Mangi

Notons par ailleurs que militante sahraouie des droits de l’Homme a dénoncé hier «la situation des détenus sahraouis dans les prisons marocaines » qu’elle qualifie d’« affreuse». Intervenant sur les ondes de la Chaine 3 de la Radio algérienne, celle-ci, a affirmé avoir subi des violences dans la prison marocaine lors de son enlèvement et incarcération en 1987. « J’étais détenue, avec mes camarades,  à l’isolement, pendant trois années et sept mois. C’était la période de la première guerre, marquée par tout types de violences que vous pouvez imaginer », dit-elle. El Ghalia Abdallah Mohamed Djimi, ajoute que « plusieurs sahraouis croupissent dans les geôles marocaines , après avoir écopé de peines lourdes et injustes allant jusqu’à la perpétuité ». 

R.I.

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