Des histoires et de la grande Histoire
Elle ignorait que l’Algérie fournissait du blé à la France et que notre pays livrait une panoplie de fruits à l’Hexagone et qu’en contrepartie, la France nous réservait un enseignement particulier à travers l’école indigène pour mieux aliéner les bougnoules que nous fumes à ses yeux. Elle, c’est une jeune franco-algérienne qui prépare son mastère 2 en énergie. Son tort c’est d’avoir fait l’école française en France… où on lui a inculqué qu’en Algérie, pays de gaz et de pétrole, les villages en Kabylie ne sont toujours pas branchés en gaz naturel ! L’école française lui avait à peine certifié que « nos ancêtres les Gaulois » et la France coloniale étaient là pour nous civiliser et nous émanciper ! Il ne m’aurait pas fallu beaucoup pour lui apprendre l’histoire de « l’Eventail » et les raisons de cette gifle au consul de France à qui le Dey d’Alger voulez rappeler de payer les dettes de Charles X , que les Algériens ne vivaient pas uniquement confinés au Sahara mais existaient depuis Massinissa sur les coteaux, dans les plaines et les monts dont ils furent spoliés ; que ces mêmes Algériens cultivaient les agrumes, les dattes, les olives, le blé avec lequel les Français pétrissaient leur pain quotidien ; que ces mêmes « bougnoules », qui ont contribué à délivrer la France en combattant l’Allemagne nazie fournissaient de l’huile, du vin et du bétail à l’ancien occupant qui s’est montré mauvais payeur. La jeune étudiante française fut tout simplement « choquée » par tant de vérités tues par l’école républicaine au point de retrouver son algérianité.