Bidonville de Sidi Harb 2 d’Annaba : Les demandeurs de logements organisent un sit-in
Pas moins de 1.200 personnes occupent le bidonville de Sidi Harb2 II. Une population qui renoue avec la contestation, pour revendiquer le droit au logement social. Les habitants de ce bidonville se sont organisés en deux groupes pour pouvoir mener simultanément deux sit-in, devant le siège respectif de la wilaya d’Annaba, avons-nous constaté sur place. Cette énième action est motivée par l’espoir d’être relogés au niveau de l’un des pôles urbains dédié au quota des 7.000 logements sociaux dont a bénéficié la commune d’Annaba. Or, l’action n’a pas abouti et les protestataires vont devoir passer un autre Ramadhan dans la précarité. Car, ils ne sont concernés par aucune opération de relogement, du moins pour le moment. Selon les protestataires, l’attente n’a que trop durée mettant ainsi à mal leur patience. C’est pour dire que la succession de sit-in n’a rien apporté et on leur signifie à chaque fois que leur problème de logement sera sérieusement pris en charge. Ainsi, les engagements des autorités locales ne sont restés que des vœux pieux. Implantée depuis les années 2000 au piémont de l’Edough, le bidonville de Sidi Harb 2, compte 1200 habitants recensés en 2010 et en 2019 par les services de l’OPGI et de la commune d’Annaba. À ce jour, les postulants aux logements sociaux attendent encore qu’un quota de logements sociaux destiné à l’éradication de l’habitat précaire leur soit octroyé. Une chose est sûre, au terme de ce dernier sit-in, les protestataires ont été informés que leur relogement en est encore à la phase administrative ! Aujourd’hui les habitants du bidonville de Sidi Harb2 qui compte des milliers de taudis, s’impatientent en raison de leurs conditions de vie, on ne peut plus, précaires. Au terme d’un hiver marqué par des pluies abondantes, les habitants de ce bidonville ont payé un lourd tribut. Des centaines de baraques ont été inondées par les eaux de pluie, occasionnant aux habitants d’importantes pertes d’équipements et d’installations électriques déjà rudimentaires. La quasi-totalité des habitants aux faibles revenus ont été dans l’obligation de racheter du mobilier ou d’engager des travaux qui restent onéreux au vu de la dégradation de leur pouvoir d’achat et la hausse des prix des matériaux de construction. Autres désagréments issus de la précarité des conditions de vie des habitants du bidonville de Sidi Harb 2, la situation sanitaire, dont souffrent des centaines de personnes, notamment les enfants. Ces derniers sont de plus en plus exposés aux maladies respiratoires (Asthme) et les allergies, entre autres. Au-delà, le bidonville de Sidi Harb 2 est un foyer très favorable à l’évolution de la criminalité sous toutes ses formes, pour ne citer que ces désagréments occasionnés par ce bidonville qui s’étale sur plus de 10 hectares, susceptibles de résoudre une partie du manque de foncier dans le chef-lieu de la commune d’Annaba.
Sofia Chahine
