Après le sommet USA-Afrique, un sommet Russie-Afrique en juillet : L’Afrique, un enjeu géopolitique majeur
L’Afrique est aujourd’hui au cœur des nouveaux enjeux induits par les changements géopolitiques en cours. Courtisé assidûment aussi bien que par l’Occident que par la Chine et plus récemment par la Russie, le continent joue s’impose aujourd’hui comme acteur majeur dans le basculement géopolitique qui est toujours en cours renforçant ainsi ses positions et lui ouvrant des opportunités pour faire entendre sa voix et engager la réflexion autour de partenariats plus équilibrés. Ainsi, après le sommet USA-Afrique qui s’est tenu au mois de décembre dernier, et à l’occasion duquel Washington a promis à l’Afrique un plan d’aide et un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, ainsi qu’une place au G20, un Sommet Russie-Afrique devrait se tenir au mois de juillet prochain. Un sommet qui doit permettre de consolider le rapprochement en cours entre la Russie et l’Afrique. Un rapprochement pour lequel le président russe adopte une approche différente. Celui-ci plaide d’ailleurs pour le règlement des problèmes réels de l’Afrique, en sus de mettre en avant les similitudes idéologiques et morales qui peuvent sous-tendre ce rapprochement. Dans une intervention à la conférence parlementaire Russie-Afrique, Vladimir Poutine qui a invité tous les dirigeants africains au sommet Russie-Afrique qui aura lieu en juillet 2023 à Saint-Pétersbourg, a mis en avant l’impact de la crise alimentaire sur les pays du continent.
Le président russe a pointé la répartition inéquitable des céréales qui sortent des ports ukrainiens dans le cadre de l’accord de la mer Noire. « Sur le volume total des céréales exportées depuis l’Ukraine, 45% sont destinés aux pays européens et 3% seulement [vont] à l’Afrique », a regretté le chef d’État russe. « Je tiens à souligner que notre pays remplit fidèlement toutes ses obligations, qu’il s’agisse de fournir des denrées alimentaires, des engrais, du carburant ou d’autres produits essentiels aux États du continent, contribuant ainsi à leur sécurité alimentaire et énergétique », a déclaré le président russe. « Nous insistons sur le caractère global de cet accord, principalement dans l’intérêt des pays africains et d’autres pays en développement. Je veux dire par là qu’ils ont besoin de grandes quantités de produits alimentaires. Et nous insistons sur le respect total des principales exigences russes, tout d’abord, comme je l’ai dit, en veillant à ce que les céréales et les engrais soient acheminés vers les États africains nécessiteux et non vers les marchés européens repus, vers les pays européens repus », a indiqué le chef de l’État russe. Il a également souligné que la Russie a annulé plus de 20 milliards de dollars de dette des États africains », a déclaré lundi le chef de l’État lors de la Conférence parlementaire internationale Russie-Afrique. Il a enfin estimé que « la Russie et les pays d’Afrique défendent les normes de morale et les principes sociaux traditionnels pour nos peuples, combattent l’idéologie néocoloniale imposée de l’extérieur ». « Des positions similaires sont partagées par beaucoup de pays d’Asie, du Moyen-Orient et d’Amérique latine, et nous formons tous ensemble la majorité mondiale », a-t-il ajouté.
Hocine Fadheli