Elle permettra aux secteurs stratégiques de gagner en compétitivité : Les défis de la numérisation
Pour devenir un leader régional dans le domaine des TIC, « l’Algérie devra investir massivement dans les infrastructures de télécommunications et les services en ligne ». C’est ce qu’a souligné une récente étude du Cercle d’action et de réflexion pour l’entreprise (CARE). Citant « les avantages que présente l’Algérie par rapport aux autres pays de la région », cette étude a affirmé que « la numérisation est le plus simple des moyens actuels, à notre portée, qui permettent aux entreprises et aux secteurs stratégiques ou pas, de devenir plus efficaces ».
« Le développement et la généralisation des TIC ont connu une croissance significative au cours de ces dernières années dans le pays », qui « dispose de nombreux atouts dans le domaine (des TIC NDLR), tels qu’une population jeune et dynamique, un marché potentiel important et un intérêt croissant pour les technologies numériques », néanmoins, « pour devenir un leader régional dans ce domaine, l’Algérie devra investir massivement dans les infrastructures de télécommunications et les services en ligne, encourager l’innovation et la créativité, et promouvoir l’utilisation des TIC dans tous les secteurs de l’économie ». C’est ce qu’a indiqué, le Dr Ali Kahlane, dans une analyse publiée sur le site Internet du Cercle d’action et de réflexion pour l’entreprise (CARE) au sujet de la « transformation numérique en Algérie ». « L’Algérie présente de nombreux avantages en matière de TIC par rapport aux autres pays de la région. Nous pourrions disposer d’un écosystème technologique où les centres d’innovation, des incubateurs de start-ups et des pôles de compétitivité rendrait notre pays encore plus attractif pour les investissements et les partenariats dans ce domaine », a-t-il encore ajouté. Entre autres avantages donc, le spécialiste cite « les progrès significatifs enregistrés dans le domaine des TIC ces dernières années » et le fait que le pays « dispose d’un marché potentiel important, avec une population de plus de 46 millions d’habitants », « d’une infrastructure bien développée, avec un large éventail de services télécoms et de connectivité internet de qualité » et « d’une main-d’œuvre qualifiée, avec de nombreux professionnels formés et expérimentés dans les domaines de l’informatique, des télécommunications et des technologies numériques ». Le Dr Kahlane revient, dans cet ordre, sur ces « réalisations », en évoquant les « avancés » enregistrées dans quelques secteurs, à l’image de celui des finances, qui, d’après lui, « a connu un grand progrès avec l’introduction de nouveaux services financiers numériques et l’appropriation de ses usages et de ses outils », en mettant en exergue, entre autres, « le paiement en ligne qui a littéralement explosé avec un nombre de transactions qui a augmenté de 95% en 2022 ». Celui-ci a également évoqué « la loi sur la monnaie et le crédit est actuellement à l’étude à l’APN », qui devra « prendre en compte les transformations survenues dans l’écosystème bancaire ». Une réforme, a-t-il estimé, qui « devrait permettre la création d’un nouvel écosystème concurrentiel pour toutes les entreprises ainsi que les start-up algériennes ». « Nous comptons actuellement un nombre plus élevé de connexions internet avec un taux de pénétration qui dépasse 70%, accompagné d’un débit en amélioration constante d’année en année. La télédensité mobile est de plus de 107%, l’Algérie est classée dans le top 30 mondial comme affichant le coût de consommation de l’Internet mobile le plus bas d’Afrique avec un tarif de 0,48 $USD par Go », a-t-il précisé par ailleurs.
Cependant, a signalé le DR Kahlane, « il y a encore beaucoup de défis à surmonter pour une adoption plus large et une utilisation beaucoup plus efficace des technologies existantes dans ces secteurs ». « Cela nécessite une action concertée du gouvernement et du secteur privé pour accroître et capitaliser les investissements dans les infrastructures de base, démocratiser l’accès en libérant et favorisant la concurrence, développer les compétences numériques, favoriser et promouvoir l’adoption des technologies du numérique par tous les segments de la société », a-t-il ajouté.
Retenir les compétences algériennes
A cet effet, tout en réaffirmant que « la numérisation de l’économie est un processus long », celui-ci a insisté sur le fait que la numérisation « a gagné en importance dans de nombreux secteurs stratégiques ces deux ou trois dernières années », et ce, « grâce à une politique volontariste menée à bâtons rompus, d’une manière directe, par au moins trois départements ministériels et indirects par tous les autres ». D’après lui, « la numérisation est le plus simple des moyens actuels, à notre portée, qui permettent aux entreprises et aux secteurs stratégiques ou pas, de devenir plus efficaces, de gagner en compétitivité et de mieux répondre aux besoins et aux attentes des citoyens et des consommateurs ». Ceci dans la mesure où dans les secteurs stratégiques, cette numérisation « peut offrir un certain nombre d’avantages, tels que l’amélioration de l’efficacité opérationnelle, Le développement de nouvelles pistes d’enrichissement et de création d’emplois, L’amélioration de la qualité du service client et l’augmentation de la compétitivité ». Le Dr Kahlane a particulièrement insisté, en dernier lieu, sur « le besoin de retenir coûte que coûte les jeunes compétences algériennes, candidates au départ ». « La plupart des ingénieurs en informatique formés par l’Université et par les écoles supérieures algériennes partent à l’étranger », a-t-il estimé, avant d’énumérer un nombre de mesures que les autorités peuvent prendre afin d’atténuer les effets de « ce phénomène mondial d’émigration des compétences ». Il s’agit, entre autres, de « créer des opportunités d’emploi attractives, améliorer les conditions de travail et de vie pour attirer et retenir les talents, encourager la recherche et le développement. Et renforcer l’infrastructure numérique ».
Elyas Nour