L’approvisionnement en eau inquiète à Annaba : Quelle stratégie pour l’été ?
Les inquiétudes grandissent quant à l’alimentation en eau portable à Annaba durant la saison estivale, quant on tient compte du volume hydrique dans les barrages de Chafia , Maksa et Bouchegouf dans la wilaya d’El Tarf. Car, il est impératif de noter que la wilaya d’Annaba est alimentée essentiellement par ces deux barrages. Afin de parer à toute éventualité, une réunion de travail sur la stratégie de gestion des ressources hydriques durant la saison estivale a été tenue, hier, au siège de la wilaya d’Annaba. Lors de cette rencontre, la première responsable du département de l’eau à Annaba a exposé les données concernant les taux de remplissage des barrages alimentant la wilaya ainsi que les modalités de gestion du stress hydrique causé par l’insuffisance des précipitations durant les derniers mois. La directrice des Ressources en eau a révélé que les taux de remplissage des barrages de Chafia, Meksa et Bougous sont respectivement de 8,3 %, 84 % et 61 %. Si la situation n’est pas extrêmement alarmante, il n’en reste pas moins que la demande accrue en eau durant la saison estivale constitue un vrai défi pour l’Algérienne Des Eaux (ADE). Le wali d’Annaba, a appelé les présidents des Assemblées Populaires Communales (APC) à coordonner avec les services de l’ADE afin d’assurer un approvisionnement régulier des citoyens en eau potable. L’entrée en service prochaine de la station de déminéralisation de l’eau de mer sera un appui majeur pour le secteur des ressources en eau à Annaba. Pour rappel, le pays dispose de 34 stations de dessalement d’eau de mer, réalisées et exploitées à ce jour, d’une capacité de production de 52,6 millions de mètres cubes par an, en vue de renforcer l’approvisionnement en eau potable de 1.166.715 d’habitants. À rappeler encore, que lors de la réunion interministérielle du 1er août 2021, l’accent a été mis sur l’élaboration d’une stratégie d’action pour 2024 et 2030, reposant essentiellement sur la priorisation de la mobilisation de ressources hydriques durables. Cette stratégie vise à assurer l’approvisionnement des régions côtières et celles situées à 150 kilomètres des stations de dessalement, où est concentrée une population d’une densité équivalente à 80 % du total de la population du pays. Le taux d’exploitation des eaux dessalées passera alors de 17 % actuellement à 42 % à l’horizon 2024, avec une production équivalente à 1,39 milliards de mètres cubes annuels. Ceci entre dans le cadre d’un système d’approvisionnement de seize wilayas en eau potable, à partir de 19 stations de dessalement et de quatre stations de dessalement d’eau de mer monoblocs. Le taux d’exploitation des eaux dessalées augmentera de 42 % pour atteindre 60 % à l’horizon 2030, avec une production équivalente à deux milliards de mètres cubes annuels, entrant dans le cadre d’un système d’approvisionnement de 35 wilayas en eau potable. Cela devrait avoir lieu après l’entrée dans la deuxième phase du programme de réalisation de grandes stations de dessalement d’eau de mer, à travers l’inauguration de six nouvelles stations d’une capacité de 300.000 mètres cubes /jour chacune.
Sofia Chahine
