Automobile: Stellantis mise sur un taux d’intégration de 30% d’ici à 2026
Stellantis franchit une nouvelle étape dans le développement de son projet industriel en Algérie avec l’annonce de sa deuxième convention internationale de fournisseurs, prévue en mai 2025. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie globale visant à renforcer l’ancrage local du constructeur automobile et à développer un écosystème industriel complet autour de l’usine Fiat de Tafraoui. L’ambition affichée par le groupe est claire : atteindre un taux d’intégration locale de 30% d’ici 2026, marquant ainsi une évolution significative par rapport aux 10% actuels, atteints grâce à la sélection de cinq fournisseurs algériens en 2024. Comme le souligne Samir Cherfan, directeur des opérations Moyen-Orient et Afrique de Stellantis, cette stratégie s’appuie sur le principe de « deep localization ». « En développant un réseau de sous-traitants algériens solide et en renforçant les capacités techniques et humaines, Stellantis a pour mission de bâtir un ancrage local autosuffisant, en produisant dans la région pour la région », précise-t-il. Cette approche se matérialise notamment par la création d’un pôle national d’ingénierie, destiné à développer les talents et les technologies qui façonneront l’avenir du secteur automobile algérien. L’engagement de Stellantis se concrétise également à travers des partenariats académiques stratégiques avec l’ISTA-USTO MB, l’École nationale polytechnique d’Oran et l’École nationale polytechnique d’Alger. Ces collaborations visent à former une nouvelle génération d’ingénieurs et de techniciens capables de répondre aux défis de l’industrie automobile moderne. Le constructeur entend ainsi créer le premier écosystème automobile intégré Stellantis en Algérie, avec l’ambition de devenir un leader en matière de création de valeur d’ici la fin de la décennie. Ce développement industriel s’inscrit dans un contexte de transformation majeure du marché automobile national Après des années marquées par une forte dépendance aux importations et des pénuries chroniques ayant entraîné une flambée des prix, particulièrement sur le marché de l’occasion, l’implantation progressive d’une industrie locale représente un changement de paradigme. La montée en cadence de la production de l’usine Fiat de Tafraoui, associée au développement d’un réseau local de sous-traitants, devrait contribuer à fluidifier l’offre de véhicules neufs sur le marché algérien. Le projet de Stellantis bénéficie d’un contexte favorable, avec un cadre réglementaire restructuré par les autorités apour favoriser l’industrialisation du secteur automobile. Cette politique volontariste vise à positionner l’Algérie comme un hub industriel automobile majeur en Afrique et dans le monde arabe. La création du pôle national d’études dédié aux technologies automobiles illustre cette ambition de développer une expertise locale dans des domaines stratégiques, ouvrant potentiellement la voie à l’exportation de composants fabriqués en Algérie vers les marchés régionaux. La deuxième convention internationale des fournisseurs de mai 2025 constituera un moment clé pour évaluer les avancées de ce projet industriel et catalyser de nouvelles collaborations.
Amar Malki