Le projet d’interconnexion électrique du Sud avec le réseau national lancé : De l’électricité algérienne pour l’Afrique
L’Algérie ambitionne d’approvisionner en électricité les pays de son voisinage immédiat. Ainsi, en plus de la Tunisie, et la Libye vers laquelle la Sonelgaz entend bientôt exporter de l’électricité grâce à un projet d’interconnexion déjà en cours, l’Algérie ambitionne d’acheminer son électricité vers les pays du Sahel, notamment le Mali et le Niger, et ce grâce au surplus d’électricité produite dont dispose la Sonelgaz, mais aussi au nouveau projet d’interconnexion des wilayas du Sud au réseau national d’électricité. C’est en marge de la signature de contrats de réalisation entre le Groupe GRTE, filiale de Sonelgaz, et des entreprises locales d’ingénierie et de réalisation, que le ministre de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab a annoncé la réalisation d’un nouveau projet d’interconnexion électrique dont le but est l’acheminement de l’électricité vers les pays d’Afrique. Lors d’un point de presse en marge de la cérémonie de signature, le ministre de l’Energie évoqué l’étude de la réalisation d’une ligne de transport électrique THT de près de 1.300 km reliant directement la wilaya de Ghardaia à la wilaya de Tamanrasset dans le cadre d’un pont électrique Algérie-Afrique et d’ajouter que « le but de ce futur réseau est de fournir de l’électricité aux pays au sud de l’Algérie dont le Mali et le Niger ».
Il est utile de rappeler que le groupe Sonelgaz dispose d’une capacité de production annuelle d’électricité de 22.000 MW et dispose d’une surproduction de 12.000 MW qu’il entend orienter vers l’export notamment vers l’Europe grâce à un projet d’interconnexion sous-marine avec l’Italie, actuellement à l’étude, ainsi que vers les pays du Maghreb et d’Afrique. Une capacité appelée à augmenter notamment dans le cadre du plan de développement des énergies renouvelables qui table sur la production de 15.000 MW en ENR à l’horizon 2030.
Notons que le GRTE, filiale du groupe Sonelgaz a signé hier les contrats pour le projet d’interconnexion du réseau « Pôle In Salah-Adrar-Timimoune » (PIAT) au réseau interconnecté national (RIN), d’un coût total de 1 milliard de dollars (135,46 milliards de dinars). Ce projet vise la réalisation d’une double ligne de transport électrique de très haute tension (THT) de 400 kilo-Volts (kV) entre Hassi R’mel et Timimoune d’une longueur de 700 km. Ce projet, dont le but principal est le renforcement de l’approvisionnement en énergie électrique au niveau des wilayas du Sud du pays, traversera les wilayas de Laghouat, Ghardaia, El Menea et Timimoune. Il comprend également la réalisation de trois postes haute tension (400/220 kV) dans les wilayas de Timimoune, El MEnea et Adrar ainsi que l’intégration de la tension de 60 kV à El Menea, Timimoune, Adrar et In Salah par l’installation de plusieurs postes de transformation 220/60 kV et un réseau de transport de 60 kV. Arkab a mis en avant l’importance de « cette grande réalisation pour l’avenir énergétique du pays » pour fournir l’énergie électrique à l’ensemble du territoire national, dans le cadre des instructions du président de la République mises en œuvre à travers le programme du gouvernement. De plus, M. Arkab a fait savoir que cette interconnexion, devant être réalisé entièrement par des capacités algériennes, doit permettre de soutenir le développement économiques, industriel et agricole des wilayas du grand Sud à travers une alimentation électrique conséquente répondant aux standards internationaux, avec un réseau national de transport électrique de plus de 33.000 km de haute tension. Il s’agit également, a expliqué M Arkab, de soutenir le développement du réseau d’énergies renouvelables et les réalisations du secteur ferroviaire qui envisage la réalisation d’une ligne entre Bechar et Adrar et d’une autre entre Ghardaia et El Menea-In Salah et Tamanrasset.
Hocine Fadheli