Le Makhzen s’enfonce dans la normalisation
Le Maroc implique des entreprises sionistes dans le pillage des ressources du Sahara occidental
La normalisation entre le régime marocain et l’entité sioniste est poussée au-delà de l’entendement. En sus d’ouvrir les portes du Maghreb à une entité qui représente une menace réelle pour l’ensemble des pays et peuples de la région, le Makhzen associe l’entité sioniste au pillage et l’exploitation illégale des richesses du Sahara occidental occupé.
Débouté par les instances européennes qui ont confirmé l’illégalité de l’exploitation des ressources du Sahara occidental occupé par le Maroc, le Makhzen sait que ses accords avec ses partenaires internationaux sont caducs. Il se tourne aujourd’hui vers son allié sioniste qui n’a aucune forme de respect pour le droit et n’a aucun scrupule à piller les ressources d’un peuple qui vit sous occupation. Ainsi, le royaume du Maroc a signé des accords avec des entités sionistes au lendemain de sa normalisation continue de faire fi du droit international. Selon le site d’information américain MintPress News (MPN), des entreprises sionistes continuent de s’impliquer dans le pillage des richesses naturelles sahraouies et renforcent leur présence sur ce territoire occupé. Les deux parties qui ont conclu de nombreux accords notamment dans le domaine des hydrocarbures persistent à violer le droit international. Selon une enquête menée et publiée par le site américain, plusieurs entreprises sionistes travaillent déjà avec le Maroc dans le territoire sahraoui occupé. Il s’agit notamment de NewMed Energy, Ratio Petroleum, Selina Group, Halman-Aldubi Technologies et d’une société anonyme qui lance un projet d’aquaculture au Sahara occidental. Et d’après l’Observatoire international Western Sahara Resource Watch (WSRW), cité par MintPress News, les seules entreprises qui poursuivent l’exploration pétrolière et gazière au Sahara occidental sont sionistes – NewMed Energy et Ratio Petroleum. Dans une déclaration à MPN, le membre du conseil d’administration de WSRW, Erik Hagen, avertit sur ces actes illégaux et affirme que « ce sont des ressources qui seront épuisées et disparaîtront sous l’occupation avant que le conflit ne soit résolu, et c’est très inquiétant pour le peuple sahraoui ». Erik Hagen poursuivra en déclarant au site américain que dans ce contexte « ce que ces entreprises (sionistes) font maintenant, c’est en quelque sorte le pire du pire ». L’enquête révèle ainsi une intensification sans précédent des activités commerciales des entreprises sionistes sur le sol sahraoui, depuis que l’entité sioniste et le régime du Makhzen ont officiellement normalisé leurs relations le 22 décembre 2020, après que l’administration de l’ancien président américain Donald Trump a annoncé reconnaître la prétendue « souveraineté » du Maroc sur le Sahara occidental. Pourtant, souligne le site d’information, « aujourd’hui, 82 pays reconnaissent le Sahara occidental ». La même source cite, entre autres, la conclusion en septembre 2021, d’un accord entre l’Office national marocain des hydrocarbures et des mines (ONHYM) et Ratio Gibraltar, une filiale de la compagnie pétrolière sioniste Ratio Petroleum, pour rechercher du pétrole et du gaz au large de Dakhla, une ville occupée du Sahara occidental. De plus, en décembre 2022, NewMed Energy -une filiale de la société sioniste Delek Group- a conclu un accord commercial avec l’ONHYM et Adarco Energy, basé à Gibraltar, pour l’exploration gazière et pétrolière offshore au large de Boujdour Atlantique, ville sahraouie occupée, située au large des côtes du Sahara occidental occupé par le Maroc. WSRW tient à préciser dans ce contexte que « Delek Group est soutenu par un certain nombre d’investisseurs européens et américains ».
Le business des drones
S’agissant des relations entre l’entité sioniste et le régime marocain, MintPress News a confirmé que « la collaboration du couple a duré des décennies, bien qu’en secret ». Il cite comme exemple l’achat par l’armée d’occupation marocaine de drones en provenance de l’entité sioniste en 2014. Ces armes reçues finalement en 2020 seraient utilisées contre le Front Polisario, selon la même source. Et en 2021 et 2022, le Maroc a acheté -toujours de l’entité sioniste- des drones, qui seraient utilisés pour la surveillance et la collecte de renseignements au Sahara occidental, des drones kamikazes et le système antiaérien et intercepteur de missiles Barak MX, a-t-on ajouté. Donc, conclut l’enquête, sous la normalisation, l’alliance militaire du Maroc et de l’entité sioniste « n’est plus seulement un secret. Elle s’intensifie également ».
Dans ce contexte, Riccardo Fabiani, directeur du programme Afrique du Nord à l’International Crisis Group (ICG), cité dans l’enquête, a souligné qu’avec la normalisation, la coopération entre le régime du Makhzen et l’entité sioniste « a maintenant atteint un tout nouveau niveau qui est sans précédent ».
Lyes Saidi