Tebboune insiste sur la moralisation de la vie publique et évoque une révision de la loi sur les partis : Il n’y aura pas de transaction avec les oligarques
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, insiste sur moralisation de la vie publique afin d’acter la rupture avec les pratiques passées et les résidus du régime précédent, lequel, assure le Chef de l’État, tentent toujours « de semer l’anarchie au sein de la société ». Le Président Tebboune a également affiché son désaccord avec les appels de certains partis pour la libération des oligarques emprisonnés pour corruption contre la restitution des avoirs détournés à l’étranger.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a tenu une rencontre avec des représentants des médias nationaux laquelle a été diffusée samedi soir par les chaines de télévisions et les stations de radios nationales. L’occasion pour le Président Tebboune de réaffirmer ses engagements, notamment en ce qui concerne la préservation du pouvoir d’achat et la protection de la classe moyenne, mais aussi de revenir sur les objectifs des réformes engagées et celles qui seront lancées incessamment. Et si le président de la République assure qu’environ 75% de ses 54 engagements pris devant le peuple algérien avant son élection à la tête du pays, avaient été réalisés sur le terrain, il met en avant les réformes qu’il entend engager avec pour finalité l’exécution des engagements restants.
Il a mis en avant les grands pas franchis par l’Algérie nouvelle dans divers secteurs, en dépit des critiques infondées et des tentatives de revivre dans « une époque révolue », indiquant que l’Etat était devenu fort pour « défendre le citoyen et non pour l’opprimer ».
Il a, par ailleurs, appelé les Algériens à défendre l’unité nationale, mettant en garde contre « les oiseaux de mauvais augure » qui vouent une haine à l’Algérie et qui prédisaient une explosion de la situation en Algérie, indiquant que les résidus de la Issaba (bande) tentaient, toujours, de semer l’anarchie au sein de la société à travers des fonds colossaux qu’ils utilisent dans l’espoir d’acheter les consciences. Il a également mis en garde contre les résidus de la Issaba qui font dans la spéculation sur les prix des produits alimentaires et qui portent atteinte au pouvoir d’achat des citoyens. Dans ce cadre, le président de la République a insisté sur l’impératif de moraliser la vie publique de la société, ce qui a déjà été fait à travers la révision de toutes les lois et le châtiment de toute personne portant atteinte aux constantes nationales. C’est dans ce contexte que le président de la République a insisté sur la moralisation de la vie publique au cœur des réformes engagées et celles qui restent à venir. C’est dans ce contexte que le président de la République a évoqué la révision prochaine de la loi relative aux partis politiques. Une refonte qui doit permettre de rompre avec certaines pratiques et permettre à la classe politique de mobiliser les citoyens.
Il a ainsi appelé à « en finir avec les vieilles méthodes » dans l’activité partisane pour se focaliser sur « l’action efficace reposant sur la mobilisation des militants dans la rue, qui, depuis le Hirak authentique et béni, ne saurait être déviée de sa trajectoire ». Dans ce sens le président de la République a précisé que les partis « sont libres de tracer leurs propres programmes politiques, mais doivent avoir pour dénominateur commun, l’unité nationale et la Déclaration du 1er Novembre, qui appelle à l’édification d’un Etat démocratique et social ». « Tout ce qui est de nature à renforcer le front intérieur et qui relève de la ligne nationale est le bienvenu », a-t-il soutenu. Il a d’ailleurs saisi l’occasion pour soulever certains points divergence avec des partis politiques concernant des questions sur lesquelles, a-t-il dit, « il ne peut être d’accord ». Des questions liées à la démarche engagée en matière de moralisation de la vie publique. Il évoque ainsi ‘appel de certaines formations politiques à la libération des personnes impliquées dans des affaires de dilapidation et de détournement de derniers publics vers l’étranger si elles coopèrent pour leur récupération. « Celui qui a volé doit payer » car, au-delà de l’aspect financier, c’est une question morale, a affirmé le président de la République. Et de relever que les investigations menées dans le cadre des dernières élections des assemblées élues, notamment l’Assemblée populaire nationale (APN), avaient révélé « la tentative de la Issaba (bande) de présenter 750 candidats corrompus pour accéder au Parlement ». Pour le Président de la République, le volet social est également un autre point de désaccord avec certains partis. A ce propos, il a déclaré : « nous avons réalisé beaucoup de choses que personne n’avait pourtant revendiqué, et ce, partant de notre souci de redistribuer les richesses du pays aux citoyens équitablement ».
Le président de la République a également affirmé que l’Etat était devenu fort pour « défendre le citoyen et non pour l’opprimer », mettant en garde « quiconque oserait porter atteinte au pouvoir d’achat du citoyen ». A ce propos, le Président Tebboune s’est dit satisfait des mesures prises pour protéger le pouvoir d’achat des Algériens, lesquelles restent tout de même « insuffisantes », réitérant, par la même occasion, son engagement à ce que l’augmentation des salaires atteigne un taux de « 47% à 50% d’ici 2024 ». Il a rappelé, à ce propos, les mesures prises depuis 2021 au profit des travailleurs et des personnes à faible revenu, indiquant que l’Algérie avait franchi un pas qualitatif en matière de développement et de préservation du caractère social de l’Etat.
Hocine Fadheli