Consolidation du front interne : Le FFS lance une initiative politique
Le Premier Secrétaire national du Front des Forces socialistes, Youcef Aouchiche, a annoncé que le plus vieux parti d’opposition s’apprête à lancer son initiative politique à l’attention de toutes les forces politiques, « dans le but de compléter le projet national et de mettre en avant les valeurs de démocratie, de liberté, de justice sociale, tout en s’opposant aux menaces pour la cohésion et l’unité du pays, ainsi que pour l’État national et ses institutions ».
Le Front des forces socialistes a commémoré, hier à Ifri Ouzellaguen, le double anniversaire du 20 Août 55 et 56. Dans son discours, le Premier Secrétaire national du Parti, Youcef Aouchiche, a tenu à rappeler la symbolique des évènements du 68e anniversaire de l’offensive du Nord constantinois et du 67e anniversaire du Congrès de la Soummam. « L’offensive du Nord constantinois a été une affirmation sans équivoque, ne laissant aucune place au doute quant à l’éclatement de la révolution libératrice, après avoir été dénigrée par la propagande coloniale, la qualifiant de simple « fantaisie passagère ». Cette propagande a été démentie et la confiance des Algériens dans cette libération proche a été renouvelée », a-t-il affirmé. Aouchiche enchainera ensuite pour dire qu’« un an plus tard, le Congrès de la Soummam s’est tenue et ses résolutions et accords convenus ont renforcé le consensus populaire autour du 1er Novembre et l’ont élargi pour englober différentes catégories et secteurs de la société, à tous les niveaux et toutes les obédiences, dans le but de les fusionner en une seule et unique entité et un seul objectif, à savoir l’indépendance nationale ». Et en guise de message, le Premier secrétaire du plus vieux parti de l’opposition soutiendra que « c’est la même essence que nous devons invoquer aujourd’hui, l’esprit d’indépendance et l’esprit de Novembre et de la Soummam, pour poursuivre le chemin tracé par les pères fondateurs du mouvement national, et le couronner en construisant un État de droit et de justice, un État démocratique et social au sein de son cadre national (…) en particulier face aux défis existentiels qui touchent le monde.» Le premier responsable du parti du défunt Hocine Ait Ahmed entreprendra de lancer quelques missives pour rappeler l’importance de l’unité sans aucune exclusive. Il déclare en effet que « si le Congrès de la Soummam a alors englobé tous les aspects de la scène nationale et a établi des priorités, en insistant sur la nécessité de structurer et d’organiser pour assurer l’efficacité du travail politique et armé en vue de réaliser l’indépendance, il a également reflété le génie algérien naturel, incarné dans la sagesse et la force personnelle des leaders de la révolution, qui ont insisté sur la nécessité de rassembler tous les éléments constitutifs de la nation algérienne, dans un cadre d’intégration et d’harmonie, pour réaliser d’abord l’indépendance, puis garantir la pérennité de l’État national, et enfin réaliser sa prospérité et le bien-être de son peuple ». Aouchiche « conditionne » ainsi l’entreprise de rassembler le front interne et annonce la préparation imminente d’une initiative politique. Il dira que « (…) le parti se prépare dans les prochains jours à lancer son initiative politique à l’attention de toutes les forces politiques, dans le but de compléter le projet national et de mettre en avant les valeurs de démocratie, de liberté, de justice sociale, tout en s’opposant aux menaces pour la cohésion et l’unité du pays, ainsi que pour l’État national et ses institutions ». Paraphrasant le fondateur du parti, il citera à cet effet une phrase du regretté leader Hocine Aït Ahmed dans une interview à propos de cet événement : « La plateforme de la Soummam était le premier accord politique contractuel basé sur le respect de la pluralité, et non pas sur un consensus populaire. »
Conscient des menaces qui planent sur notre pays et rappelant la situation instables aux frontières de l’Algérie, le premier secrétaire du FFS rappelle que « les signes et les indicateurs d’aujourd’hui appellent avec insistance à la nécessité de consensus et de rassemblement, surtout alors que nous sommes confrontés à des menaces sérieuses à nos frontières et à notre profondeur stratégique dans nos environs proches » et attire l’attention sur « (…) la crise qui a éclaté au Niger et les appels non innocents à une intervention militaire » et averti sur « (…) les conséquences inconnues que cela pourrait avoir, ayant inévitablement un impact négatif et direct sur notre sécurité nationale ». Et d’ajouter que « de plus, avec la résurgence des troubles au Nord du Mali et en Libye, nos frontières sont majoritairement instables, accentuées par le contexte mondial en mutation, propice aux foyers de tension. Dans ce contexte également, les puissances du néo-colonialisme ne semblent pas prêtes à abandonner leurs positions injustes, même au prix de la stabilité et de l’unité des nations et de leur sécurité ». Pour Aouchiche, « (…) Affronter les variables externes concerne essentiellement notre réalité interne et sa capacité à former un front intérieur fort capable de résister à tous les défis ». Et d’ajouter que « la réponse collective du citoyen algérien face à toute menace sera inévitablement affectée négativement par les difficultés économiques successives et cumulées qu’il traverse, ainsi que par les crises sociales qu’il affronte, avec les conséquences qui en découlent ». Et d’ajouter que « (…)le front intérieur ne peut être créé que par un environnement d’ouverture, de justice sociale, de transparence et de véritable réconciliation ». Revenons sur l’initiative à lancer, le premier secrétaire du Front des forces socialistes affirme viser « (…) à travers cela à redonner du crédit à la politique, aux valeurs du dialogue et de la véritable réconciliation face aux politiques de fermeture délibérées et à la montée du discours populiste et extrémiste, qui convergent avec les manœuvres des forces impérialistes et des forces du néo-colonialisme pour démanteler les États nationaux ». « Le FFS accueille favorablement tout effort national visant à défendre les valeurs démocratiques et à défendre l’unité et la cohésion du pays » et que son parti « ne s’engagera pas dans une initiative qui compromettrait de quelque manière que ce soit les fondements et les composantes nationales, remettant en question l’héritage de lutte et historique du pays qui s’étend sur des milliers d’années » rassure-t-il.
Hocine Fadheli