Après la Mauritanie et la Sénégal : Ouverture prochaine d’une banque algérienne en Côte d’Ivoire
Le redéploiement économique et commercial de l’Algérie en Afrique s’appuie sur l’ouverture de succursales de banques publiques algériennes dans plusieurs pays du continent et notamment en Afrique de l’Ouest, pour accompagner les investisseurs et exportateurs algériens. Ainsi et après l’ouverture, la semaine dernière de deux banques algériennes en Mauritanie et au Sénégal, une filiale bancaire algérienne doit s’installer prochainement en Côte d’Ivoire. C’est le Délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), Rachid Belaïd, qui l’annonce. Invité à s’exprimer sur les ondes de la Radio algérienne, Rachid Belaid a indiqué hier qu’après la récente ouverture de banques nationales en Mauritanie et au Sénégal, la prochaine étape dans ce processus sera la Côte d’Ivoire qui abritera « rapidement » une agence bancaire algérienne, avec pour objectif d’accompagner les opérateurs économiques notamment les exportateurs algériens, mais aussi des investisseurs voulant travailler dans ces pays de l’Afrique de l’Ouest. Il a ajouté, à ce propos, que le dossier d’ouverture d’une banque algériennes en France, filiale de la Banque extérieure d’Algérie (BEA) « avance bien », soulignant que cet établissement « jouera un rôle important et aura un apport considérable dans l’accompagnement des exportateurs en premier lieu, mais aussi de la communauté algérienne établie à l’étranger pour capter son épargne ». Belaid a également indiqué que la modernisation des banques en Algérie progresse à un rythme appréciable pour rattraper les retards enregistrés au cours des dernières années. Il s’attarde d’ailleurs sur le déploiement des paiements électroniques et le développement du paiement via mobile (mobile paiement), dans le cadre du processus de digitalisation et de modernisation des services bancaires offerts à la clientèle, parallèlement au développement du paiement par mobile. Il évoque ainsi un nouveau dispositif pour le déploiement en masse des terminaux des paiements électroniques au niveau des commerces. « La Société des services bancaires (SSB) a finalisé un portail qui va s’appuyer sur des prestataires agréés par le GIE Monétique pour aller vers une implémentation massive de TPE au niveau des commerçants et des opérateurs économiques », a déclaré M. Belaïd, précisant que la communauté bancaire travaillait aussi sur l’interopérabilité du paiement mobile, disponible actuellement juste en intra-bancaire. « Il y a un switch mobile qui est prévu fin décembre à la Société d’automatisation des transactions interbancaires et de monétique +Satim+ et qui permettra à toutes les banques qui ont des solutions mobiles en interne d’être interopérables ce qui développera le paiement sur mobile », a-t-il fait savoir. Actuellement, le nombre de TPE en service à l’échelle nationale est de 50.840, tandis que les opérations de paiement sur ces terminaux ont atteint en août dernier 1,7 million d’opérations. Quant aux guichets automatiques de banque (ATM), ils sont au nombre de 3.770 contre 1.376 ATM en 2016, selon les données de l’ABEF.
Créée en 2017 par six banques publiques (BEA, BNA, CPA, la BADR, la CNEP et la BDL), la SSB a pour missions essentielles de proposer des solutions de paiement et de services liés aux transactions interbancaires et à la monétique, en vue de contribuer à la modernisation des technologies et des services bancaires. Selon M. Belaïd, la ville nouvelle de Sidi Abdallah a été retenue comme ville pilote dans le cadre de ces opérations relatives aux paiements via TPE et le paiement mobile et dont le coup d’envoi sera donné prochainement par le ministre des Finances. Il a rappelé que le programme de modernisation des services bancaires comprend notamment l’implémentation de nouveaux systèmes d’information, le développement et l’élargissement du réseau bancaire qui compte actuellement 1.720 agences au niveau national, l’ouverture d’agences digitales, de services de mobile banking, de SMS banking et le paiement électronique et ce, « afin de rattraper le retard enregistré ».
S’agissant du financement de l’investissement, M. Belaïd a indiqué que, contrairement aux années passées, où le financement des activités liées à l’importation prédominaient, les banques algériennes financent aujourd’hui de plus en plus l’investissement productif public et privé, soulignant que 75% des crédits accordés sont des crédits d’investissement et 25% destinés à l’exploitation.
Chokri Hafed