Les profanations du Coran se multiplient : L’Algérie appelle à une résolution d’urgence
Les attaques contre le Coran et l’Islam se multiplient en Europe. Ainsi, après la Suède et le Danemark, des actes de profanation et d’autodafé du Coran sont enregistrés aux Pays-Bas. Des actes commis par des groupes islamophobes qui commettent ces provocations devant les ambassades de pays musulmans dans le seul objectif de mystifier l’Islam et les Musulmans et d’entretenir la haine. Samedi, Edwin Wagensveld, le chef de PEGIDA, un groupe islamophobe, a déchiré des exemplaires du Saint Coran devant les ambassades de Turquie, d’Indonésie et du Pakistan, ainsi que devant l’ambassade du Danemark à La Haye.
Une situation qui interpelle et qui appelle à des mesures urgentes. C’est dans ce contexte que l’Algérie a une nouvelle fois vivement condamné ces actes et appelé à une résolution criminalisant l’atteinte aux symboles religieux et sacrés.
En effet, le président de l’Assemblée populaire nationale (APN) et le président de l’Union des Conseils des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique, Brahim Boughali, a appelé, hier à Alger, les parlements des Etats membres de l’OCI à soumettre « une clause d’urgence » lors de la prochaine session de l’Union interparlementaire en vue d’adopter une résolution condamnant et criminalisant l’atteinte aux symboles religieux et sacrés.
Intervenant par vidéoconférence lors de la réunion des parlements de l’Union des Conseils des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique, consacrée à l’examen des moyens d’interdire les comportements abjects qui portent atteinte aux valeurs de tolérance et de modération du Saint Coran, Boughali a condamné et dénoncé à nouveau les agressions ignobles contre la religion islamique et les Musulmans au nom de la liberté d’expression ». Il a souligné dans le même contexte que « ce que certains extrémistes ont fait sous la protection de la police dans certains pays européens en brûlant le Saint Coran, est une provocation qui exacerbe la haine, l’extrémisme et la violence. C’est aussi une épreuve pour renforcer notre solidarité pour défendre notre religion ».
« Nous prenons acte des excuses tardives des gouvernements suédois et danois et leur annonce de réexaminer leurs lois afin d’éviter la répétition de ces pratiques, ainsi que l’adoption d’une résolution par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies condamnant l’autodafé du Saint Coran », a-t-il soutenu. « Nous sommes appelés ainsi à prendre des mesures appropriées pour prévenir ces comportements à l’avenir, ce qui nous interpelle à renforcer en urgence notre solidarité face à ces actes odieux à travers le renforcement de l’action multilatérale pour émettre des résolutions et des législations criminalisant les atteintes aux lieux saints religieux, en sus de poursuivre les auteurs et d’empêcher que ces pratiques ne deviennent un modèle social admis dans les milieux populaires et officiels occidentaux », a-t-il ajouté.
Le président de l’APN a suggéré, dans ce sens, « de présenter une clause d’urgence lors de la prochaine session de l’UIP pour l’adoption d’une résolution condamnant toute atteinte aux lieux saints et symboles religieux et criminalisant cet acte odieux », appelant tout un chacun « à la coordination des efforts et à une action commune pour présenter cette proposition au nom des groupes parlementaires africain, asiatique et arabe ». Pour rappel, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a adopté le 12 juillet une résolution non contraignante condamnant les autodafés du Coran et autres actes de haine religieuse. Le texte comporte une condamnation de «tout plaidoyer et manifestation de haine religieuse, dont les actes récents, publics et prémédités, qui ont désacralisé le Coran» et un appel aux pays à adopter des lois leur permettant de traduire en justice les responsables de ces actes. Cette résolution demande donc à l’ONU d’identifier les pays ne disposant pas d’une telle législation et d’organiser une table ronde d’experts chargés de se pencher sur le sujet.
Pour sa part, le ministre danois de la Justice a présenté un projet de loi, le 25 août dernier visant à interdire la profanation les livres et objets sacrés. La loi va « interdire le traitement inapproprié d’objets ayant une signification religieuse importante pour une communauté religieuse » La Suède a pour sa part annoncé des mesures beaucoup plus nuancées à ce propos. Le fait que la majeure partie des pays européens présente l’argument fallacieux de la liberté d’expression pour permettre ces actes foncièrement racistes et haineux, dans un contexte où l’islamophobie est promue et encouragée dans le discours politique ambiant. Une attitude qui a encouragé les groupes extrémistes à multiplier les provocations.
Lyes Saïdi