Des familles entières et les enfants ciblés par les raids israéliens : Un massacre passé sous silence !
Les raids israéliens sur la Bande de Ghaza se sont poursuivis hier pour le neuvième jour consécutif. Des raids qui ciblent particulièrement les populations civiles aussi bien au Nord de l’enclave surpeuplée mais aussi dans le Sud vers lequel l’occupant pousse la population ghazaouie.
C’est un véritable nettoyage ethnique auquel l’occupation procède encouragé par le silence complice de la communauté internationale et particulièrement ses alliés occidentaux. Des familles entières sont annihilées, des enfants sont massacrés et alors que la situation humanitaire est épouvantable dans l’enclave, l’armée d’occupation n’hésite pas à attaquer les organisations humanitaires actives à Ghaza. Des écoles et les refuges de l’UNRWA subissent des attaques régulières. Le bilan des morts est de plus en plus lourd. Or ce qui est particulièrement dramatique est que les enfants constituent la moitié des morts recensés. En effet, la ministre palestininne de la Santé, Mai Al-Kaila, a déclaré hier que 50% des personnes tombées en martyrs dans l’agression sioniste en cours sur la bande de Ghaza sont des enfants. Mme Al-Kaila a dénoncé le refus, par les autorités sionistes, d’autoriser les convois humanitaires à entrer dans la ville assiégée. Elle a fait savoir, à ce propos, que le Comité international de la Croix-Rouge a été empêché par les autorités sionistes d’apporter de l’aide médicale dans la ville palestinienne. La ministre a mis en garde contre la détérioration des conditions, déclarant : «la situation est catastrophique. Les équipes médicales sont très épuisées. L’hôpital de Beit Hanoun est hors service, et la panne d’électricité et le manque de carburant signifient que les services sont arrêtés».
La ministre palestinienne a affirmé, en outre, que «470.000 Palestiniens ont été déplacés à la suite des bombardements. 752 tours ont été ciblées, environ 2.000 logements ont été détruits et 23 ambulances ont été bombardées».
Notons que le dernier bilan des agressions menées depuis le 7 octobre par les forces de l’occupation sioniste dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie occupée s’est élevé dimanche à 2 506 martyrs et 10.400 blessés parmi les Palestiniens, selon le ministère palestinien de la Santé.
47 familles rayées des registres
Par ailleurs et selon l’agence de presse officielle palestinienne (Wafa), 47 familles de Gaza ont été rayées des registres au cours des 9 derniers jours de bombardements israéliens.
Citant des hôpitaux de la bande de Gaza, WAFA a également rapporté que plus de 47 familles -soit 500 citoyens- avaient été complètement radiées du registre d’état civil à la suite de l’occupation, qui a commis des massacres en bombardant des maisons habitées, dans plusieurs villes et camps dans la bande de Gaza.
Plus de deux millions de Palestiniens sont menacés en raison du manque d’eau à Ghaza, a averti l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (Unrwa), appelant à la levée du siège complet imposé à l’enclave palestinienne pour acheminer l’aide humanitaire « dès maintenant ». « C’est devenu une question de vie ou de mort. C’est une nécessité : le carburant doit être livré dès maintenant à Ghaza pour rendre l’eau disponible à deux millions de personnes », a déclaré le Commissaire général de l’Unrwa, Philippe Lazzarini. « Nous devons acheminer du carburant par camion vers Ghaza maintenant. Le carburant est le seul moyen pour les gens d’avoir de l’eau potable. Dans le cas contraire, des personnes commenceront à mourir de déshydratation sévère, notamment de jeunes enfants, des personnes âgées et des femmes. L’eau est désormais la dernière bouée de sauvetage. J’appelle à ce que le siège de l’aide humanitaire soit levé maintenant », a-t-il ajouté. Dans la bande de Ghaza où aucun approvisionnement humanitaire n’est autorisé à entrer depuis une semaine, l’eau potable s’épuise, après que l’usine d’eau et les réseaux publics d’eau ont cessé de fonctionner. Les Palestiniens sont désormais obligés d’utiliser de l’eau sale, augmentant ainsi les risques de maladies d’origine hydrique. Ghaza est également sans électricité depuis le 11 octobre, ce qui a impacté l’approvisionnement en cette substance vitale. A la base de l’ONU dans le sud de la bande de Ghaza, où l’Unrwa a transféré ses opérations, l’eau potable vient également à manquer. Des milliers de personnes y ont trouvé refuge après que l’occupation sioniste a lancé un avertissement aux habitants leur demandant de quitter leurs maisons situées dans le nord de l’enclave palestinienne. Rien qu’au cours des dernières heures, des centaines de milliers de personnes ont été déplacées. L’exode se poursuit et près d’un million de personnes ont été déplacées en une seule semaine.
Des crimes qui suscitent l’indignation au niveau international, la cause palestinienne gagnant de plus en plus de soutiens, exception faite pour les gouvernements occidentaux qui s’alignent sur les thèses sionistes. Le fait que les massacres commis et le génocide perpétrés par l’occupation à Ghaza sont un crime innommable. Dans ce contexte, le secrétaire général de la Coalition mondiale pour El-Qods et la Palestine (GCQP), Munir Saïd, a affirmé que l’agression menée par l’occupation sioniste contre le peuple palestinien et les tentatives visant à le forcer à l’exode constituaient le « summum de la criminalité » dans l’histoire de l’humanité, soulignant l’attachement du peuple palestinien à sa terre.
Dans une déclaration à l’APS, M. Munir Saïd a dénoncé les crimes commis par l’occupation sioniste contre les civils palestiniens dans le contexte de guerre permanente menée par l’entité sioniste pour annihiler le peuple palestinien et sa résistance et le forcer à l’exode.
La protection des civils palestiniens mobilise
La question de la protection des populations civiles est devenue aujourd’hui une priorité et est au cœur des efforts diplomatiques déployés destinés à parvenir à un cessez-le-feu et empêcher une invasion israélienne de la Bande de Ghaza. Ainsi, le président de l’Etat de Palestine, Mahmoud Abbas, a multiplé les contacts et s’est entretenu, samedi dernier au soir, avec son homologue américain, Joe Biden. Il lui a affirmé que «la paix et la sécurité dans la région seront réalisées grâce à la mise en œuvre de la solution à deux Etats», a rapporté l’agence palestinienne Wafa, selon laquelle le président Abbas a fait état de «la volonté de la partie palestinienne d’œuvrer pour atteindre cet objectif», soulignant «la nécessité de mettre fin à toutes les attaques et de respecter le droit international humanitaire concernant la situation actuelle dans la bande de Ghaza». Lors de cet entretien téléphonique avec le président américain, Mahmoud Abbas «a souligné la nécessité d’ouvrir d’urgence des couloirs humanitaires dans la bande de Ghaza, de fournir du matériel de base et des fournitures médicales, de livrer de l’eau, de l’électricité et du carburant aux citoyens Ghazaouis, et rejette l’évacuation du peuple palestinien de la bande de Ghaza», comme cela a été ordonné par l’entité sioniste en prélude à une autre vaste agression militaire généralisée contre la population de la bande. Le président Palestinien a «appelé à la nécessité de mettre fin aux attaques des colons contre les Palestiniens dans les villes, villages et les camps en Cisjordanie, et de mettre fin aux incursions des extrémistes sionistes contre la mosquée d’Al-Aqsa, qui provoquent une escalade de la situation», a ajouté Wafa.
Par ailleurs, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Hossam Zaki, a affirmé que l’organisation panarabe s’efforçait de mettre un terme à l’agression des forces d’occupation sionistes en cours dans la bande de Ghaza, afin de permettre d’apporter une aide humanitaire à la population de l’enclave palestinienne. Au cours d’une interview accordée à une chaîne de télévision égyptienne, Hossam Zaki a souligné que « nos priorités fondamentales sont désormais de mettre fin à la violence et de fournir une aide humanitaire » aux Palestiniens. De son côté, le Comité exécutif de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) tiendra, mercredi prochain à Djeddah, une réunion extraordinaire d’urgence au niveau ministériel pour discuter de l’agression sioniste dans la bande de Ghaza et de la détérioration de la situation humanitaire en Palestine. La réunion devrait se tenir au siège du Secrétariat général de l’OCI à l’invitation du Royaume d’Arabie saoudite, président du sommet islamique lors de sa session en cours et président du Comité exécutif de l’organisation.
Pour sa part, l’Égypte a lancé un appel pour tenir un sommet régional et international sur la Palestine et à intensifier les contacts pour une désescalade militaire dans la Bande de Gaza.
Enfin, le ministre des Affaires étrangères chinois, Wang Yi déclaré hier que la Chine soutient « la juste cause du peuple palestinien dans la préservation de ses droits nationaux ». « La racine profonde (…) de la situation » entre la Palestine et l’entité sioniste est que « le droit du peuple palestinien a été mis de côté depuis longtemps », a déclaré M. Wang lors d’un entretien téléphonique avec le ministre des Affaires étrangères iranien Hossein Amir-Abdollahian, selon un compte-rendu officiel chinois. « Cette injustice historique devrait prendre fin le plus rapidement possible », a ajouté le ministre, précisant que la Chine allait « continuer à se tenir du côté de la paix et à soutenir la juste cause du peuple palestinien dans la préservation de ses droits nationaux ».
Lyes Saïdi