L’Afrique du Sud accuse l’entité sioniste de génocide à la CPI : Halte à l’impunité !
La Cour pénale internationale a été officiellement saisie par l’Afrique du Sud, signataire du statut de Rome, et dépose une plainte contre l’entité sioniste pour génocide.
L’occupation israélienne multiplie les crimes dans la Bande de Ghaza et défie la communauté internationale en assassinant et déplaçant de force les populations civiles, en les affamant, en s’attaquant aux journalistes, personnels soignants, ainsi qu’aux convois de l’ONU. L’occupation est enhardie par l’impunité que lui garantit son allié américain. Une impunité à laquelle il est aujourd’hui urgent de mettre fin, tout comme il est nécessaire d’obliger l’entité sioniste et ses responsables de rendre des comptes pour les crimes de guerre et le génocide perpétrés contre le peuple palestinien. C’est dans ce contexte que l’Afrique du Sud a accusé l’entité sioniste devant la Cour internationale de justice (CIJ) de se livrer à des « actes de génocide contre le peuple palestinien à Ghaza ». L’organe judiciaire principal des Nations unies a indiqué vendredi que dans sa requête, l’Afrique du Sud affirme que les actes et omissions de l’entité sioniste « revêtent un caractère génocidaire, car ils s’accompagnent de l’intention spécifique requise (…) de détruire les Palestiniens de Ghaza en tant que partie du groupe national ».
Pretoria souligne que « par son comportement – par l’intermédiaire de ses organes et agents et d’autres personnes et entités agissant sur ses instructions ou sous sa direction, son contrôle ou son influence – à l’égard des Palestiniens de Ghaza », l’occupation israélienne manque aux obligations qui lui incombent au titre de la convention contre le génocide, a précisé la CIJ. Cette saisine s’ajoute à la plainte déposée par un collectif de 300 avocats, juristes, magistrats et représentants d’associations contre l’entité sioniste à Ghaza. Ce collectif a d’ailleurs commencé à collecter les preuves de crimes de guerre et de génocide commis contre la population palestinienne.
La plainte déposée par l’Afrique du Sud est importante dans la mesure où elle met en avant l’intention génocidaire de l’occupation israélienne contre la population de Ghaza et démonte son argumentaire assis sur un prétendu « droit à la défense », et limite le drame vécu par les Palestiniens de Ghaza à une simple confrontation avec le mouvement de résistance palestinienne Hamas, en déshumanisant l’ensemble de la population palestinienne.
Il faut dire que l’annonce de cette plainte intervient au 84e jour de l’agression sioniste, déclenchée le 7 octobre contre la bande de Ghaza et la Cisjordanie occupée qui a fait au moins 21.672 morts. 165 Palestiniens sont tombés en martyrs et 250 autres
blessées au cours des dernières 24 heures, a précisé le ministère palestinien de la santé, qui a aussi fait état de 56.165 personnes blessées depuis le 7 octobre. Seul 1% des blessés ont été évacués vers l’étranger depuis le point de passage de Rafah, a souligné le ministère.
D’autre part, 312 soignants sont tombés en martyrs depuis le 7 octobre, a-t-il indiqué.
Parmi les milliers de Palestiniens arrêtés lors de l’agression sioniste contre la bande de Ghaza, 99 soignants sont toujours détenus par l’armée de l’occupation, a ajouté le ministère. Les détenus ont été soumis à « des tortures physiques et psychologiques, la faim, la soif, la privation de sommeil, et des interrogatoires continus dans le froid », a-t-on également dénoncé. Au total, 23 hôpitaux et 53 centres de santé ne fonctionnent plus à cause des bombardements de l’armée israélienne, et 104 ambulances ont été détruites, toujours selon la même source. Il appelé la communauté internationale à envoyer de l’aide aux populations. Par ailleurs, le bureau des médias de Gaza a déclaré qu’un autre journaliste avait été tué lors d’une attaque menée par l’armée israélienne contre le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza. La même source a indiqué qu’un journaliste de la télévision Al-Quds avait été tué dans cette attaque, portant à 106 le nombre de journalistes tués à Gaza depuis le 7 octobre. Dans une déclaration précédente, le bureau des médias de Gaza a déclaré que l’occupationavait intentionnellement tué des journalistes de l’enclave pour faire taire le récit palestinien, dissimuler la vérité et empêcher les informations d’atteindre l’opinion publique régionale et internationale.
La faim comme arme de guerre
Au-delà, des bombardements et des assissinats, la situation humanitaire est catastrophique à Ghaza, alors que l’occupant fait tout pour empêcher les aides de parvenir aux population en s’attaquant aux convois de l’ONU. Ainsi, l’Observatoire euro-méditerranéen pour les droits de l’Homme (Euro-Med Monitor), a déclaré, hier dans un communiqué que l’entité sioniste « persiste, malgré la récente résolution du Conseil de sécurité de l’ONU et les avertissements répétés de l’ONU, à perpétuer une politique de famine dans la bande de Ghaza et à cibler délibérément les travailleurs humanitaires qui ne devraient jamais être une cible ». L’observatoire a affirmé que « le risque croissant de famine parmi 2,3 millions de personnes dans la bande de Ghaza s’accompagne d’une grave détérioration de la santé, de la nutrition et de la sécurité alimentaire, ainsi que d’une augmentation des décès dus à la propagation de maladies infectieuses et à une grave pénurie dans les services de santé, d’eau, d’assainissement et d’hygiène ». L’ONG a souligné, dans le même sillage, qu' »un cessez-le-feu permanent dans la bande de Ghaza et la levée de toutes les restrictions sur la circulation des fournitures humanitaires, notamment en permettant au secteur humanitaire de fournir une assistance multisectorielle, sont des premières étapes vitales pour éliminer tout risque de famine ».
De son côté, le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré vendredi soir dans un post sur la plateforme « X » : « Alors que la population de la bande de Gaza continue de se déplacer en grand nombre vers le sud de l’enclave et que certaines familles sont contraintes à fuir plus d’une fois, et de nombreuses personnes se réfugient dans des établissements de santé bondés… « Mes collègues et moi-même à l’Organisation mondiale de la Santé, sommes très préoccupés par le risque croissant d’épidémies de maladies infectieuses. » Il a expliqué que « près de 180 000 personnes souffrent d’infections des voies respiratoires, en plus de 136 400 cas de diarrhée, dont la moitié sont des enfants de moins de 5 ans, 55 400 personnes souffrent de gale, 5 330 de variole et 42 700 d’éruptions cutanées -dont 4 722 sont infectés par l’herpès – ainsi que 4 683 cas d’ictère sévère ( la jaunisse) ».
Pour sa part, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « gravement préoccupé » par les répercussions du conflit à Ghaza et exhorte toutes les parties à faire preuve d’un « maximum de retenue » pour la paix régionale, a déclaré vendredi son porte-parole. « Plus le conflit à Gaza se prolonge, plus le risque de conflagration régionale est grand, étant donné le risque d’escalade et d’erreurs de calcul de la part de plusieurs acteurs », a-t-il ajouté. Le haut représentant de l’Union européenne pour
les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell a, pour sa part, appelé à une « nouvelle trêve » à Ghaza, affirmant que l’agression sioniste dans l’enclave assiégée continue « de causer de lourds dégâts ». L’agression que mène l’armée sioniste contre Ghaza « continue de causer de lourdes pertes (…), et les bombardements sur les camps de réfugiés de Maghazi ont été des plus meurtriers et là, le déplacement de plus de 150 000 autres personnes a été signalé », a déclaré vendredi Josep Borrell sur la plateforme « X ». « Une nouvelle trêve est urgente », a-t-il insisté.
Lyes Saïdi
L’occupant sioniste a transformé des stades en centres de détention
Le Conseil suprême des sports de la bande de Ghaza a déclaré samedi que l’armée sioniste a « tué des centaines de sportifs, détruit des dizaines de stades et transformé des établissements en centres de détention et de torture », depuis le 7 octobre dernier.Dans un communiqué, relayé par des médias, le conseil a déclaré que « l’’armée d’occupation a tué des centaines de joueurs et d’icônes du sport et détruit des dizaines de stades et de clubs ». Aussi, il a accusé l’occupation sioniste d’avoir transformé une partie des stades de la bande de Ghaza en « centres de détention, de torture et d’exécution, comme cela s’est produit au stade Yarmouk, lorsque des dizaines de civils ont été forcés de se déshabiller, ce qui constitue un crime flagrant ».Il y a quelques jours, une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montrait des soldats sionistes forçant plusieurs civils palestiniens, dont deux enfants, à se déshabiller dans une aire de jeux, ce qui a suscité des réactions de colère locales et internationales.Le Conseil a appelé « la communauté internationale, les institutions et fédérations sportives internationales, ainsi que tous les pays du monde, à prendre des mesures urgentes et à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à la guerre génocidaire contre la bande de Ghaza ». APS