L’urgence du retrait des mercenaires
Le Président Tebboune réaffirme le soutien de l’Algérie au projet de réconciliation nationale en Libye
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé hier le soutien de l’Algérie à un règlement de la crise en Libye, passant par le projet de réconciliation inclusive et l’organisation d’élections. Il a également souligné la nécessité de mettre fin à toute forme de présence militaire étrangère en Libye et à respecter sa souveraineté.
Le président de la République a souligné, dans son allocution en son nom par le Premier ministre Nadir Larbaoui, à l’ouverture de la Réunion du Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la Libye, l’impératif de mettre fin à toute forme de présence militaire étrangère en Libye, notamment s’agissant du nécessaire retrait de tous les mercenaires sans exception. Le Président Tebboune a a affirmé que le recours à la force en Libye ne fera qu’exacerber la crise, mettra en péril l’avenir du peuple libyen qui sera ainsi privé de son droit à la stabilité, à la sécurité et à la prospérité, et entraînera la détérioration de la situation dans cette région, accablée plus que toute autre par les effets délétères de l’instabilité et de la division politique dans ce pays, devenu malgré lui un repaire des milices armées, des groupes terroristes et des réseaux criminels de trafic d’armes et de drogues et un passage pour la migration clandestine. Le président de la République a de nouveau appelé toutes les parties étrangères concernées par la question libyenne à adhérer à ce processus constructif et à s’engager à respecter la souveraineté de la Libye, son intégrité territoriale et l’indépendance de sa décision, soutenant que le règlement définitif de la crise libyenne ne saurait être concrétisé qu’à travers un processus qui consacre le principe de la souveraineté nationale et dans lequel les frères libyens prennent les choses en main, mais aussi un processus qui préserve leur droit authentique à la gestion et à l’exploitation des richesses de leur pays à même de leur garantir la stabilité, le développement et la prospérité. Il a également réitéré son appel à tous les frères libyens à œuvrer à la concrétisation des aspirations du peuple libyen, toutes composantes confondues, à la sécurité, à la paix et à la stabilité, à lui permettre de choisir ses représentants et de construire son avenir dans l’unité et la concorde, loin de toute pression, ingérence ou diktat étrangers, soulignant que cela ne saurait se réaliser qu’à travers l’organisation des élections qui étaient prévues initialement vers fin 2021, lesquelles sont la meilleure voie à même de mettre un terme à la crise libyenne et le seul garant d’une solution définitive à la problématique de la légitimité en Libye, pays frère. Il a dans ce sens exprimé l’appui total de l’Algérie au projet de réconciliation nationale libyenne inclusive, assurant qu’elle n’épargnera aucun effort dans le cadre des missions de ce comité, en collaboration avec les organisations régionales et internationales concernées, en vue de contribuer à la réussite de cette démarche de réconciliation nationale escomptée.
Soulignons dans ce contexte que la présence de mercenaires et les ingérences étrangères en Libye ont empêché un règlement politique de la crise en Libye et exacerbé les divisons entre les frères libyens. Des interférences qui ont empêché le processus de règlement sous l’égide de l’ONU d’aboutir à des élections qui devaient se tenir en 2021.
Lors de ce sommet, le président du Conseil présidentiel libyen, Mohammed Al-Manfi, a tenu à assurer que le pays avance de manière constante vers la tenue de la première conférence nationale de réconciliation à la ville de Syrte, avec un soutien concret de ses partenaires, notamment de l’Algérie, qui a exprimé sa dispositionà fournir tout ce qui pourrait accélérer la réalisation d’une réconciliation libyenne complète, mettant fin à des années de conflit et de division. Al-Manfi a souligné « l’importance de renforcer ces efforts en appelant les pays du voisinage à participer aux travaux préparatoires pour garantir l’élargissement des efforts régionaux soutenant ce processus ».
Pour sa part, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Libye et chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL), Abdoulaye Bathily, a a appelé tous les partenaires régionaux et internationaux à appuyer l’action du Comité africain pour garantir l’instauration de la sécurité et de la paix dans la région de l’Afrique du Nord et celle du Sahel.Le responsable onusien a évoqué les efforts consentis en vue d’aboutir à un consensus et rapprocher les vues pour réaliser la réconciliation globale en Libye, rappelant au Comité la nécessité de s’acquitter de son rôle notamment au vu de ce que le peuple libyen endure du fait de cette crise, et ses retombées négatives sur les pays de l’Afrique du Nord et la région du Sahel.
L’envoyé onusien en Libye a insisté sur l’importance d’instaurer « une stabilité permanente dans ce vaste pays », soulignant que le peuple libyen « est unique en son genre, ce qui s’est illustré lors des élans de solidarité populaires pour soutenir les victimes » de la tempête à Derna. En vue de réaliser la paix et la sécurité, l’Envoyé onusien en Libye a mis l’accent sur la nécessité d’unifier les institutions libyennes et les établissements financiers, estimant que ces mesures permettent de s’engager dans le processus de la réconciliation.
Il a souligné à ce propos, l’importance d’adhérer à un processus électoral à même de répondre aux aspirations des Libyens qui ont exprimé leur volonté d’accélérer le processus de réconciliation, en vue d’atteindre cet objectif.
Enfn, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki a insisté sur le rôle de l’Afrique dans la réalisation de la réconciliation nationale, d’autant plus que tout un chacun sait aujourd’hui que la crise libyenne est multidimensionnelle, à tous les niveaux, y compris sécuritaire, militaire et socio-économique.
Hocine Fadheli