Pour contrer une offensive sioniste sur Rafah : L’Afrique du Sud saisit de nouveau la CIJ
L’Afrique du Sud a déposé une nouvelle requête auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ) à la Haye afin qu’elle examine en urgence l’annonce par l’entité sioniste d’une prochaine offensive militaire sur Rafah.
La pression internationale s’accentue sur l’entité sioniste. L’annonce par son premier ministre, Benyamin Netanyahu d’un projet d’offensive terrestre sur Rafah, ville à l’extrême Sud de la Bande de Ghaza et dernier refuge pour plus de 1,3 millions de Palestiniens, fait l’unanimité contre elle. Même l’allié le plus zélé de l’entité sioniste, Joe Biden, a prévenu qu’il ne soutiendrait pas une telle offensive. Le fait est qu’avec l’annonce du premier ministre israélien, les intentions génocidaires de l’entité sioniste ont été plus que dévoilées. Il est clair pour tous que Netanyahu cherche à se maintenir au pouvoir à tout prix y compris celui d’une expulsion des Palestiniens de Ghaza, où celui d’un massacre des Palestiniens.
Une perspective qui révolte l’opinion publique internationale, les populations du monde entier s’étant mobilisées pour exiger un cessez-le-feu immédiat, tandis que les instances onusiennes et les ONG avertissent contre un risque de bain de sang à Rafah dans le sillage d’une attaque terrestre sioniste. C’est dans ce contexte que l’Afrique du Sud a annoncé hier avoir déposé un nouveau recours auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ) à la Haye afin qu’elle examine en urgence l’annonce par l’entité sioniste d’une prochaine offensive militaire sur Rafah et s’oppose si nécessaire à « une nouvelle violation des droits ».
Dans son nouveau recours, Pretoria s’est dit « gravement préoccupé » par les nouveaux « massacres, blessés et destructions à grande échelle » qu’entrainera l’offensive sioniste à Rafah. Selon le gouvernement sud-africain, cela « constituerait une violation grave et irréparable de la Convention sur le génocide ». L’Afrique du Sud a déjà saisi la plus haute juridiction de l’ONU pour le « génocide » sioniste commis à Ghaza.
De son côté, le président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Dennis Francis, a exprimé sa profonde préoccupation, affirmant qu’une autre catastrophe humanitaire « était à nos portes ». « Je suis profondément bouleversé par l’escalade militaire à Rafah, où plus d’un million de civils se réfugient déjà dans des conditions des plus désastreuses », a déclaré lundi Dennis Francis sur la plateforme « X ». « Une autre phase de cette catastrophe humanitaire est à nos portes », a-t-il ajouté.
Pressions pour un trêve
La pression internationale s’intensifie aussi pour pousser l’entité sioniste a accepter un accord de trêve qu’elle refusé la semaine dernière
L’Egypte devait accueillir hier les directeurs des renseignements américain et sioniste ainsi que le Premier ministre qatari pour « oeuvrer à une trêve dans la bande de Ghaza », selon un média égyptien. Pour sa part, le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a appelé, la communauté internationale à exercer davantage de pression sur l’entité sioniste, afin d’ouvrir de nouveaux points de passage et permettre l’entrée sans entraves de l’aide humanitaire dans la bande de Ghaza. Shtayyeh a souligné « l’importance de travailler et de faire pression sur l’entité sioniste, pour permettre l’ouverture de nouveaux points de passage vers la bande de Ghaza et accroître l’entrée de l’aide humanitaire et médicale aux profit des Ghazaouis », a rapporté l’agence de presse Wafa. Il a, en outre, insisté auprès de son interlocutrice sur « la nécessité de suivre de prés la situation des prisonniers palestiniens dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie occupée, exposés désormais à toutes sortes de sévices et traitement inhumain ». Le Premier ministre palestinien a précisé que « les scènes documentées par les médias et les témoignages de prisonniers survivants ont confirmé les crimes de guerre sans précédent commis par l’entité sioniste, tels que la violence et les conditions inhumaines, ainsi que le manque des informations sur des conditions et leurs lieux de détention à ce jour ». Depuis le 7 octobre dernier, l’armée sioniste mène une guerre dévastatrice dans la bande de Ghaza, faisant, selon un décompte arrêté mardi, 28 473 martyrs et 68 146 blessés, pour la plupart des enfants et des femme, en plus de milliers de disparus sous les décombres, selon les autorités palestiniennes et l’ONU. La guerre génocidaire en cours a provoqué également le déplacement de 85 % de la population de Ghaza, en raison de graves pénuries de nourriture, d’eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l’enclave ont été endommagées ou détruites, selon l’ONU.
Lyes Saïdi
Deux journalistes d’Al Jazeera grièvement blessés dans une frappe de l’occupation
Deux journalistes d’Al Jazeera ont été grièvement blessés mardi par une frappe sioniste dans le sud de la bande de Ghaza, a indiqué la chaîne qatarie. Selon Al Jazeera, le correspondant Ismaïl Abou Omar et son caméraman Ahmed Matar ont été blessés par une frappe dans le secteur de Rafah. La jambe droite d’Ismaïl Abou Omar a été « amputée » et les médecins tentent de sauver la gauche, a annoncé la chaîne en diffusant des images du reporter entouré de médecins sur un bloc opératoire tout en précisant que sa vie était en danger. Dans le cas d’Ahmed Matar, il est « blessé grièvement », a ajouté Al-Jazeera. Les deux journalistes ont été touchés par une frappe aérienne dans la ville de Rafah, où s’entassent actuellement 1,3 million de Palestiniens, la plus grande majorité d’entre eux étant des personnes déplacées par les raids sionistes dans le reste du territoire. Début janvier, deux journalistes d’Al Jazeera, Hamza Dahdouh et Moustafa Thuraya, sont tombés en martyrs lors d’une frappe sur leur voiture. En décembre, le caméraman Samer Abou Daqqa est également tombé en martyr dans une frappe. Le chef du bureau à Ghaza de la chaîne, Waël Dahdouh, père de Hamza Dahdouh, avait également perdu son épouse, deux de ses enfants et un petit-fils dans une frappe sur le camp de réfugiés de Nousseirat (centre) fin octobre. Au moins 85 journalistes et professionnels des médias, en grande majorité palestiniens, sont tombés en martyrs depuis le début de l’agression sioniste en cours, selon le Comité pour la protection des journalistes.